Homélie du dimanche 25 août 2024, 21ème
TO B
Frères, par respect pour le
Christ, soyez soumis les uns aux autres ; « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre
? » Le rapprochement littérairement incorrect que je viens de faire entre un passage de la
lettre de St Paul aux Ephésiens et un extrait de l’Evangile selon St Jean, ne
vise qu’à nous aider à discerner ce qui selon les époques nous scandalise ou
pas. |
La première génération d’Ephésiens convertis
à l’Evangile du Christ Jésus a parfaitement intégré le caractère tout à fait
révolutionnaire et libérateur du christianisme. Ga
3.28 il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre,
il n'y a ni homme ni femme ; car
tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus. Remise en cause fontale des liens
d’interdépendance et de soumission régissant la société et la famille d’alors:
·
certains au nom du Christ refusaient
de se résoudre à leur état d’esclave ou à l’inverse refusaient d’en avoir et
libéraient les leurs ; déstabilisant ainsi toute l’économie
impériale ; ·
et au sein des couples, des femmes
revendiquaient légitimement une égalité voire une liberté inhabituelle. Remise en cause complète de l’ordre
économique et de l’ordre social de la société. A cela on pourrait ajouter parfois une spiritualité
déviante qui, au nom du salut déjà donné et de la primauté des réalités
célestes, en venait à compter pour négligeable les contingences matérielles
et charnelles. Jn
6.63 C'est l'esprit qui vivifie, la
chair ne sert de rien Mal comprise, cette formule
ouvre à toute les déviances sexuelles libertaires mais par suite liberticide.
1P2 [16] Agissez en hommes
libres, non
pas en hommes qui font de la liberté un voile sur leur malice, mais en
serviteurs de Dieu. C’est dans un tel contexte que St Paul
renvoie les femmes à la soumission envers leur maître et mari et les maris à
l’amour et au respect de leur épouse. L’argumentation paulinienne est
contextuelle et non pas à prendre de manière dogmatique s’agissant du comment
vivre maritalement. Par contre, St Paul fonde ainsi théologiquement
le mariage comme sacrement de l’union du Christ à son Eglise : comme, pour
l’Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. |
Fondamentalement en Christ nous sommes
libres et égaux. Cette réalité divine doit se traduire concrètement dans nos
manières de vivre et éventuellement de nous engager les uns envers les autres
en particulier dans le cadre sanctifié du mariage. Mais la vérité de l’Incarnation nous
rappelle que la vraie liberté n’est pas désincarnée : certains
comportements libertaires sont en réalité mortifères et nous remettent sous
le joug du péché, à des degrés divers certes mais tels que nous ne devons pas
nous y abandonner ni y abandonner notre société. 1Co6.12 Tout m'est permis";
mais tout n'est pas
profitable. |
Que Dieu nous donne à la fois la grâce de
n’être pour personne objet de scandale, occasion de chute ; et tout à la fois de savoir nous révolter
non contre les personnes mais contre des comportements, des lois, des tendances
sociales, contraires à la grandeur de l’humain et donc contraire à la gloire
de Dieu. Le peuple répondit
: « Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur |