Homélie du dimanche 15 septembre 2024, 24ème TO B

« Au dire des gens, qui suis-je ? » / « Pour vous, qui suis-je ? »

 

La question de Jésus ne porte pas sur la réalité de sa personne ou  l’absolu de son être mais sur ce que les gens en pensent, sur ce que ses disciples croient.

Toute personne est un mystère insondable.

Nul ne se connaît vraiment soi-même alors combien plus est-il impossible de prétendre savoir qui est l’autre, qui il est vraiment.

Cela est encore plus vrai évidemment s’agissant de Dieu lui-même en son ipséité, lui qui non seulement est personnel mais cumule en son unité 3 personnes divines distinctes : la personne du Père, ma personne du Fils, la Personne de l’Esprit saint. 3 Personnes et donc 3 bonnes raisons pour ne pas prétendre savoir qui est Dieu.

 

La question de Jésus a donc une portée, une visée plus limitée :

« qui suis-je ? » au dire des gens ; pour vous.

Sachant qu’aucune réponse ne sera suffisante pour exprimer qui il est vraiment.

 

Il n’est évidemment ni JB, ni Elie mais il est bien plus qu’un prophète.

Il est certes « le Christ » comme l’affirme Pierre, mais il est un Messie bien différent de l’image que peut en avoir icelui.

 

Dieu est à jamais l’au-delà de tout. Ne pensons jamais avoir fini de le connaître.

Soyons pour toujours des chercheurs de Dieu ; de ceux qui se laissent trouver par Lui.

A moindre échelle, c’est aussi ce que nous devons vivre dans nos relations humaines : ne jamais croire connaître l’autre.

Je crois en particulier et j’y suis vigilant lors des préparations au mariage qu’un couple est en danger lorsque l’un croit avoir saisi l’être de l’autre : il/elle aime ceci ; il/elle pense cela ; il/elle est comme ci et comme ça…  Enfermer l’autre dans ce que l’on croit connaître de lui c’est enfermer l’amour dans un cercueil.

« Au dire des gens, qui suis-je ? » / « Pour vous, qui suis-je ? »

 

La seconde question, « Pour vous, qui suis-je ? », celle de Jésus à ses disciples peut aussi être entendue un peu différemment de la 1ère : non pas « qui suis-je selon vous ? »  mais « qui suis-je en votre faveur ? ».

 

En effet ce n’est pas la connaissance de Jésus ni même de son être divin qui sauve !

Le diable et ses anges savent parfaitement qu’il est Dieu et qui est Dieu et refusent son être pour nous, son être en faveur de nous.

 « passe derrière moi Satan ! »

 

Au-delà donc de nos professions de foi ecclésiales et de nos CREDO, il convient donc à chacun d’entre nous de se regarder ce quoi cela nous touche et ce que cela nous apporte intimement. Passer du « je crois » ou même du « je sais » au «  tu m’aimes »  voire au « je t’aime »

Pas étonnant alors que le mariage soit par excellence le sacrement de l’alliance de Dieu à notre humanité, sacrement de l’union du Christ à son Église.

« Pour vous, qui suis-je ? » qui suis-je pour vous ?

Que l’Esprit Saint nous donne de goûter un peu ce que nous sommes pour Lui et alors nous entrerons toujours plus dans le mystère de qui Il est pour nous.