Dimanche 6 octobre 2024, 27ème TO B :
mariage et séparation
« Est-il
permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Il y a quelques jours je discutais avec un
ami, de culture chrétienne mais plutôt pansynchrétiste aujourd’hui puisque
mettant Jésus sur le même plan que le Bouddha, marié religieusement, divorcé
et remarié civilement. Il me disait ne pas comprendre l’interdit du
remariage religieux catholique. Or s’il y a bien un domaine pour lequel Jésus
a été très clair c’est bien celui là. ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! » « Celui qui
renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. |
ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! » On pourrait croire que cela ne concerne que
les unions religieuses ou même strictement entre chrétiens voire entre les seuls
catholiques. Certes, seuls les mariages entre chrétiens
ont une dimension sacramentelle au sens ecclésial de signe efficace dans
lequel Dieu manifeste sa grâce et s’agissant du mariage, symbole visible de l’union
mystique du Christ à son Église. Il va de soi que seuls des croyants peuvent
ici représenter à la fois le Christ et son Eglise. Mais cela ne veut pas dire que les unions
non sacramentelles soient pour autant totalement dépourvues de la grâce de
Dieu : toute union sponsale vraie, càd un libre engagement
à vie avec le désir d’accueillir la vie dans une génitalité exclusive, est un
vrai mariage que nous appellerons naturel pour le distinguer du mariage
sacramentel ; tout amour vrai vient de Dieu et nous dit
Dieu, ainsi pouvons-nous proclamer, que tout vrai mariage, sacramentel ou
non, est une union voulue et bénie par Dieu et donc avec la même vertu d’indissolubilité. ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! » |
Cela suppose évidemment qu’il y ait une
véritable union. Si telle n’était pas le cas, défaut préalable de liberté, de
maturité etc. le mariage serait de fait nul et non avenu. Et un autre mais « 1er »
mariage serait alors possible. |
que l’homme ne le
sépare pas ! » Est-ce à dire qu’il faille rester coûte que
coûte avec son conjoint ? ·
Certains vivent le martyre au sein de
leur couple. Vécu au nom de sa foi et dans l’identification au Christ époux
souvent maltraité par l’Église son épouse cela peut être un chemin de
sanctification. ·
Cependant, parfois le fait de rester
ensemble met au contraire cette sanctification en danger, sans même parler de
la santé physique et mentale des conjoints et de leurs enfants, dans ce cas
il peut être impératif de se séparer physiquement et éventuellement même
utile de divorcer civilement mais le lien sacré ou naturel du mariage demeure
par delà la séparation. En conscience, les conjoints séparés
devraient donc alors continuer à vivre dans la fidélité exclusive l’un envers
l’autre et donc vivre dans le célibat
et la continence. Cet état de vie non choisi peut parfois s’apparenter
au statut douloureux de confesseur de la foi… Quant à ceux qui n’arriveraient pas à vivre
chastement dans la séparation des corps, même si Jésus a été très clair, « Celui qui
renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Nous ne devons pas oublier non plus que
Jésus n’a jamais condamné la personne adultère. Jésus condamne le péché pas le pécheur. Il
détruit lien et sauve l’autre. |
Dans une société où divorce et remariage se
banalisent, il nous faut rappeler, avec douceur et fermeté, à la fois la
vérité du lien marital et la grande miséricorde de Dieu. |
Si Jésus peut se permettre une telle
exigence vis-à-vis du mariage et plus largement à l’encontre de tout péché
grave, c’est 1)
Parce qu’il sait de quoi il parle,
il sait notre faiblesse : il a fait l’expérience de la mort, 2)
Parce dans son humanité, notre
humanité, qu’il a vaincu la mort et le péché celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés doivent
tous avoir même origine ; 3)
Parce qu’il nous a donné et nous
donne toujours son Esprit Saint pour changer nos cœurs de pierre en cœurs de
chair, pour combattre le mal de manière heureuse et victorieuse. |