Homélie du dimanche 17 novembre 2024, 33ème TO B : il y a péché et péchés

Jésus Christ, au contraire,après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice,
s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. [.]

Or, quand le pardon est accordé,on n’offre plus le sacrifice pour le péché.

Pour les péchés : au pluriel

puis pour le péché : au singulier.

 

On retrouve ce même double usage, pluriel et singulier, dans notre liturgie.

  Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice,

Pour les péchés : u`pe.r a`martiw/n   = à cause des péchés

 

Les péchés sont ici les fautes concrêtes, en pensée, parole ou omission, commises depuis la 1ère faute humaine (qu’elle soit attribuée symboliquement à Adam ou à Eve) et jusqu’à la faute ultime.

Tout péché entraine un mal qu’il faut guérir ; toute faute demande réparation.

 

C’est ce que faisait déjà les grands prêtres juifs par des sacrifices toujours imparfaits et donc sans cesse à renouveler : sacrifices imparfaits tant par la nature de l’offrande que par le péché des sacrificateurs.

Jésus Christ, au contraire, étant sans péché, fut à la fois la victime et le sacrificateur parfait, l’agneau sans tâche et le Grand Prêtre immaculé ; ainsi peut il une fois pour toutes,  par son sacrifice, effacer la condamnation dûe par tous les péchés.

Agnus dei qui tollis pecata mundi

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde.

Jésus a enlevé les péchés mais force est de constater que le péché, le mal, continue en ce monde d’où d’ailleurs aussi la permanence des péchés.

Jésus a enlevé non pas le péché mais la condamnation liée aux péchés : il nous a accordé son pardon.

 

    Or, quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour le péché.

Pour le péché : peri. a`marti,aj   = en ce qui concerne le péché

 

Le péché n’étant pas ici la faute mais le mal lui-même, la conséquence en nous du péché originel, ce qui comme une surnature nous pousse au mal.

Jésus, quoique par nature un véritable humain, fut de par son origine divine préservé des conséquences du péché des origines ; il connut les tentations _ preuve que la tentation n’est pas péché, mais il résista victorieusement à celles-ci. Il n’a pas connu le péché ni commis de péchés.

 

1Jn3,24 celui-là s'est manifesté pour ôter les péchés et qu'il n'y a pas de péché en lui.

A l’autel, lorsque le prêtre offre le sacrifice eucharistique, c’est comme s’il était le Christ Jésus en personne ; c’est pourquoi lors de lavement des mains, il demande humblement :

Lave-moi de mes fautes, Seigneur ; purifie-moi de mon péché.

 

Lave-moi de mes fautes : au pluriel = mes péchés personnels

purifie-moi de mon péché : au singulier = ma surnature pécheresse.

Péché au singulier et péchés au pluriel.

La nouvelle traduction liturgique en français ne date que de 2018, ainsi du fait des lenteurs en particulier à corriger les paroles dans les parties liturgiques chantées, Gloire à Dieu et Agneau de Dieu, on risque de trainer encore longtemps quelques confusions entre le péché et les péchés…

Mais ce n’est pas si grave, car rien n’est grave hormis le péché, le péché contre l’Esprit. Cf Mc3.29