Homélie du dimanche 8 décembre 2024, 2ème
Avent C : baptêmes et mariages
(Jean) parcourut toute la région du
Jourdain, Jésus a assumé notre humanité jusqu’à vouloir
recevoir le baptême de Jean dont il n’avait personnellement pas besoin ;
et ce faisant, il y a symboliquement mis un terme : le baptême chrétien,
« au nom de Jésus », n’est plus celui de Jean. |
D’un point de vue matériel, le baptême
chrétien ressemble beaucoup au baptême de Jean. ·
Il faut de l’eau ! R18 L’eau pour le baptême doit être de l’eau véritable et propre Les 1ers chrétiens comme les disciples de JB
avaient ainsi pris l’habitude de se réunir généralement au bord de l’eau puis
nombres d’églises furent construite à proximité voire sur un point d’eau. Désormais, la règle prévaut dans notre Église
de célébrer les baptêmes dans les lieux consacrés à cela : églises et baptistères
pour mieux manifester le caractère ecclésial et non seulement individuel du
baptême. ·
baptisé = plongé dans l’eau La plongée dans l’eau avec immersion
complète symbolisait dans le baptême johannique une volonté de changer de
vie, de se convertir, de commencer une vie nouvelle. Avec le baptême chrétien, on parle
volontiers de renaissance ou de naissance à la vie nouvelle d’enfant de Dieu :
c’est le baptême qui nous fait enfants de Dieu. Pour les chrétiens, même si elle n’est sans
doute pas de nos jours la forme la plus usuelle, l’immersion reste la norme
première pour le baptême, celle « qui signifie plus clairement la
participation à la mort et à la résurrection du Christ » R22. Les 3 immersions ou les 3 aspersions rappellent
la plongée de 3 jours de Jésus dans la
mort… Avec Jean donc : baptême = changement
de sa vie Avec le baptême chrétien : baptême
= participation à celle du Christ. Dans le baptême chrétien, on ne se contente
pas après le baptême de remettre ses vêtements ni même un vêtement neuf et
propre mais, symboliquement par un vêtement blanc, on revêt le Christ. Ga 3.27 Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous
avez revêtu le Christ |
De la même manière mais dans une chronologie
inversée, jusqu’à récemment le mariage civil français ressemblait beaucoup au
mariage religieux catholique : ·
ministre de la république au lieu du
ministre du culte ·
échange des consentements ·
liberté ·
durée indéfinie plutôt que pour
toute la vie ·
accueil et éducation des enfants |
C’est lorsque l’on regarde
la signification des baptêmes johannique et chrétien que toute la différence
apparaît. ( Jean) parcourut toute la région du
Jourdain, Le baptême johannique manifeste un désir de
changement de vie de la personne baptisée en vue du pardon de ses péchés. Le
baptême de Jean en lui-même ne pardonne rien, ne donne rien. Il n’est efficace
en rien. Il ne sauve pas ; il manifeste seulement le désir du demandeur
d’être sauvé, de changer de vie afin que d’être sauvé. Or, désormais, le Christ nous a déjà sauvés !
nous n’avons pas à gagner son pardon mais seulement à l’accueillir. Ainsi le
baptême chrétien est-il véritablement efficace, il opère réellement ce qu’il
signifie, il donne sacramentellement le pardon de Dieu. Pour Jean, la conversion appelle le pardon. Pour les chrétiens, le pardon invite à la
conversion. |
D’une certaine manière, la même inversion
existe quant au mariage tel que vécu de nos jours. Dans le mariage civil, c’est parce que l’on
s’aime et que cela se passe bien ensemble _ au vue parfois de plusieurs
années de vie commune et passée souvent l’épreuve de la parentalité _ que l’on
se marie pour confirmer ensemble et aux
yeux de la société, ce qui est déjà de fait. Dans le mariage religieux, c’est afin de s’aimer
mieux et plus que l’on se marie sacramentellement : on veut à la fois
accueillir la grâce divine pour que notre amour grandisse et donner un sens transcendant
à notre amour : en faire une manifestation de l’amour sponsal du Christ
à son Eglise… Le mariage civil est une installation de l’amour,
en enracinement. Le mariage religieux est comme une désinstallation
dans l’amour, une ascension amoureuse. |
Ac
19.3 Quel baptême avez-vous
donc reçu" Sommes-nous entrés de tout
notre être dans une relation filiale, une démarche spirituelle gratuite de
reconnaissance avec Dieu ? ou en sommes-nous restés au stade du petit
enfant qui va être gentil juste pour avoir un beau cadeau à Noel ou pire, par
peur de ne pas en avoir ? |