Homélie du dimanche 15 décembre 2024, 3ème Avent C, gaudete

soyez dans la joie.
    Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche.

 

Paul fait ici comme un lien entre la joie et la bienveillance.

soyez dans la joie.

 La traduction liturgique actuelle pourrait laisser entendre que la joie est un don de Dieu.

« Soyez dans la joie » serait l’équivalent de « recevez la joie »

De même que « soyez en paix » pourrait signifier « recevez la paix » :

je vous laisse la paix, je vous donne ma paix dit le Seigneur Jésus.

 

Soyez dans la joie.

De nombreuses autres traductions préfèrent dire : Réjouissez-vous.

Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous.

 

L’insistance étant ici du côté de la personne, exactement comme si on remplaçait « recevez la paix » par « pacifier vos cœurs ».

La joie est alors le fruit d’un choix, d’un effort, d’un travail de la personne.

 

Alors, la joie : don ou fruit ?

 

Ga 5.22 le fruit de l'Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres,[23] douceur, maîtrise de soi

En vérité, les dons de Dieu ne sont pas donnés mûrs, ils sont donnés en germe, en graine, en capacité et en puissance. Il nous faut les recevoir et les faire croître dans l’Esprit Saint pour en faire des fruits.

Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes.

Ici encore les traductions sont multiples : bienveillance, douceur (Darby), modération (BJ), bonté (TOB)…

 

La modération renvoie plutôt à une manière personnelle de vivre au monde : avec modération, sans abus.

Tandis que la bienveillance et la bonté renvoient plutôt à une manière d’être aux autres.

 

Mais en réalité, ces deux dimensions sont inséparables : notre rapport aux autres et notre rapport au monde ne sont que 2 manifestations inséparables de notre être intérieur.

Ainsi, on ne peut pas à la fois se vautrer dans le luxe et prétendre à l’amour universel ;

en effet, et nous le savons bien et peut-être mieux que jamais : la pollution ici est catastrophe là-bas, et notre surconsommation ici repose sur l’exploitation d’autres personnes ailleurs.

 

Amos 6.4 Couchés sur des lits d'ivoire, vautrés sur leurs divans,

ils mangent les agneaux du troupeau

 

Il ne s’agit pas pour nous de vivre forcément dans l’ascétisme comme JB mais au moins d’éviter, autant que faire ce peu, les abus.  

Le Seigneur est proche.    /     « Que devons-nous faire ? »

 

Nous allons à Noël fêter dans la joie la 1ère venue du Seigneur dans notre monde.

Puissions-nous le faire d’une manière un peu différente des orgies païennes consuméristes et hédonistes qui vont envahir notre société…  

Puisse notre joie être sainte et communicative dans l’Esprit saint.