Homélie du dimanche 22 décembre 2024, 4ème
Avent C : femme entre tous
Elle entra dans la
maison de Zacharie et salua Élisabeth. L’histoire se passe il y a 2000 ans en Israël ;
autre lieu, autre temps, autres mœurs ? |
Marie est une jeune fiancée, d’une quinzaine
d’années, plus ou moins. Or il semblerait qu’elle puisse partir en
apparence toute seule sur les routes depuis Nazareth en Galilée jusqu’à une
ville montagneuse de Judée, généralement identifiée avec le village actuel d’Aïn
Karim à 6km à l’ouest de Jérusalem, soit une distance d’environ 150 km, entre
4 et 6 jours de marche… Voila qui dénote d’une belle indépendance. A l’inverse, lorsqu’elle arrive, elle entre
dans la maison de Zacharie, l’homme propriétaire du lieu, absent, sans doute
partie travailler ; ce n’est donc pas lui qu’elle y trouve à demeure
mais Élisabeth, la femme du foyer. On pourrait caricaturer la situation avec
une jeune Marie, libre et indépendante, versus Élisabeth, l’ancienne, soumise
femme au foyer… Mais ce ne serait là que de la caricature ! Que dire en réalité de la condition de la
femme juive il y a 2000 ans en Israël ? Et que dire de celle des femmes d’aujourd’hui ? |
Moins bien payées que les hommes avec
une part plus importante des tâches domestiques ; charge mentale accrue :
l’ « indépendance financière » est souvent relative et très
chère payée… Sans parler des ces pays où les femmes ne
sont guère plus que des ventres, instruments de reproduction ou objets
sexuels… en Afghanistan ou même à Mazan en France. |
« Tu es bénie
entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Tu es béni en ta maternité. Tu es la mère du Seigneur, la mère de celui
qui t’a créé, la mère de Dieu. Mais tu es bien plus que cela ; tu n’es
pas uniquement celle qui a enfanté, tu n’es pas qu’un ventre Marie ! Tu es avant tout et à jamais celle qui a cru !
Non seulement, tu as, par une grâce venant déjà
de la mort et de la résurrection de ton fils, été préservée des conséquences
du péché des origines, Mais encore tu as su accueillir au quotidien
et dans toute ta vie les grâces de l’Esprit Saint pour vivre pleinement selon
le désir de Dieu et c’est pourquoi au terme de ton existence terrestre Dieu t’a
couronnée reine. Dès lors, tu n’es pas, ô Marie, seulement « bénie entre toutes les femmes » mais « bénie entre tous les humains », « bénie
entre toutes les créatures de Dieu » : reine des anges et des
hommes, reine du monde et de l’univers ! |
Ce n’est pas en sa maternité seulement que
nous honorons Marie telle une déesse antique de la fécondité et une réduction
génitale de la féminité ; C’est dans le parachèvement en elle de notre
humanité ; l’avènement en elle de notre sanctification. |
Heureuse celle qui
a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent
dites de la part du Seigneur. Heureux sommes-nous, nous qui y croyons
aussi ! Par l’Esprit Saint, nous devenons ainsi comme la Mère de Dieu. Mt12,49-50"Voici ma mère et mes frères. Car
quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m'est un frère et une sœur et une mère." |