Homélie du dimanche 25 janvier  2025, 3ème TO C, parole d’Evangile

Comme souvent, l’Evangile que nous venons d’entendre, est en réalité une composition et non pas un péricope suivi du texte canonique.

Lc 1, 1-4 puis 4, 14-21

1ère partie : Lc 1.1-4

Luc qui n’a, a priori, jamais été disciple de Jésus et ne l’a pas véritablement connu personnellement, nous déclare vouloir, comme beaucoup d’autres, nous donner

un récit des événements

mais

après avoir recueilli avec précision des informations

 

Autrement dit, parmi les divers récits qui commençaient à circuler concernant Jésus, déjà certains se distinguaient probablement par leur manque de sérieux historique,

et même sans nul doute par quelques graves erreurs théologiques, ce qui amène l’Evangéliste à préciser à son cher lecteur Théophile :

afin que tu te rendes bien compte
de la solidité des enseignements que tu as entendus.

La Tradition raconte que, pour se faire, l’auteur, identifié avec Luc le secrétaire de Paul,  serait tout particulièrement allé interroger longuement Marie, la mère de Jésus…

 

Quoiqu’il en soit, l’auteur ambitionne et revendique authenticité et orthodoxie.

 

Le discernement entre les multiples récits et évangiles produits, se fera ecclésialement dans l’Esprit Saint a postériori : 4 Evangiles seulement étant reconnus et retenus par l’usage comme canoniques Mt, Mc, Lc, Jn.

Les autres, fautes de communauté lectrice, se sont souvent perdus, mais on en conserve cependant quelques uns d’intérêts très relatifs et au contenu généralement plus que contestables : Ev. de Philippe, de Thomas, de Marie, de Ponce Pilate etc.  

2ème partie : Lc 4,14-21 ; les débuts du ministère public de Jésus.

On passe donc liturgiquement directement du prologue, clamant le sérieux et l’authenticité du récit, au ministère public et donc connu et avéré de Jésus.

 

Cette ellipse des récits de la petite enfance de Jésus ainsi que de son baptême, nous invite, de manière plus ou moins subtile, à ne pas les recevoir de manière trop littérale mais avec un peu plus de distance que le reste de l’Evangile lucanien.

Certes, ils ne présentent aucune erreur théologique mais leur factualité est plus floue.

Mais ils ne présentent aucune erreur théologique et sont même très utiles à la foi.

Pour preuve, leur large usage liturgique par ailleurs.

Lex celebrandi   /  lex orandi = lex credendi

La loi de ce qui est célébré = ce qui est cru.

D’où l’importance à porter à nos manières de célébrer ainsi qu’au contenu de ce que nous proclamons liturgiquement. La forme liturgique vient de et induit la vérité de la foi.

Exemple : la réalité matérielle de Jésus-eucharistie.

Si on célèbre ce mystère de manière trop négligé, on finit par ne plus le respecter et par ne plus y croire vraiment.

De même que si on ne croit pas à la réalité de la transformation du pain en Corps du Christ, comme certaines confessions protestantes, alors la Cène perd toute dimension sacrée.

Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu,
puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens,
et l’on pouvait comprendre.

Lecture en hébreu qui était alors une langue morte et non comprise par le commun.

Traduction en araméen, la langue vernaculaire.

Interprétation ou homélie afin que l’on puisse y comprendre quelque chose et surtout en retenir quelque chose.

 

Aujourd’hui, comme chrétiens, que nous lisions ou écoutions la Parole de Dieu, dans une langue ou dans une autre, pour en comprendre et en retirer quelque chose de bon, ne le faisons jamais seul – symboliquement parlant – mais toujours en Eglise, dans l’Esprit Saint.