Homélie du dimanche 9 février 2025, « Me voici : envoie-moi ! »

Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu

 

La foi est un don de Dieu mais sa formulation, son contenu, sont le fruit d’un travail d’enseignement.

La foi est un don de Dieu. Dieu seul peut donner la foi.

 

Cela est vrai. Mais le corolaire en déduisant que Dieu seul est donc responsable en cas d’absence de foi est cependant faux.

 

Dieu seul peut donner la foi certes mais :

·         Il faut, sinon la vouloir, du moins y être ouvert et disposé. Dieu ne force pas la conscience, ne fait rien sans un minimum de consentement de notre part.

 

·         D’autant plus si la personne a commis des péchés graves ou mortels et coupant ainsi toutes relations normales avec Dieu ; ou même a simplement  posé, y compris sans volonté pécheresse ou involontairement, des actes intrinsèquement mauvais.

Dans ces cas là, le don de la foi, ne pourra se faire que difficilement, de manière très progressive et dans une démarche de conversion, de réparation de la personne.

 

On rencontre parfois des personnes qui nous disent ne pas croire mais nous disant envier notre foi et avoir envie de croire. Cependant, cela est vain si elles attendent d’ « avoir la foi » pour renoncer concrètement à ce qui empêche dans leur vie présente ou passée la réception réelle du don de la foi.

Jamais je ne jouerai correctement du piano sans en passer par le travail des gammes à faire.

La foi est un don de Dieu. Mais, sauf exception miraculeuse, la foi n’est jamais donnée comme un contenu.

D’ailleurs, on peut avoir ce contenu sans y croire.

Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu

Mais ce n’est pas parce qu’on est allé au catéchisme ou que l’on a passé avec succès de très pointus diplômes de théologie que l’on est forcément pour autant devenus croyants et spécifiquement croyants conformément à l’enseignement reçu.

 

Entre  je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu

Et la finale    voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez.

Il y a souvent de la marge…

 

Le savoir ne donne pas la foi. Et la foi ne donne généralement pas le savoir.

Ainsi, Saul, bon croyant juif, après son expérience de conversion dans laquelle Jésus lui-même s’est révélé à lui comme l’accomplissement de sa foi juive, Saul donc, eut besoin de l’enseignement du déjà chrétien Ananie pour comprendre enfin ce en quoi, Celui en qui, il croyait maintenant déjà et devenir véritablement Paul, saint Paul.

Dieu agit en cela de manière différenciée avec chacun d’entre nous :

·         Il y a les Obélix, tombé dans le bain du baptême et de la foi dès la naissance

·         Et il y a des Astérix, ne recevant la potion de la foi que plus tardivement.

 

·         Il y a des Obélix chez lesquels l’effet semble constant

·         Et des Astérix ayant besoin de leur dose régulière…

 

Mais ni Astérix ni Obélix ne savent faire la potion magique, ne connaissent vraiment sa recette et en vérité, même le druide Panoramix ne connaît pas sa manière d’agir.

 

Mêmes les déjà croyants, y compris les ministres ordonnés, ont toujours besoin d’approfondir le contenu de leur foi et de la nourrir sacramentellement.  

Certains, quoique touchés par la grâce de Dieu et ayant ou non reçus le don de la foi, n’ont pas pour autant bénéficiés d’une annonce correcte, sainte, claire, explicite, de la foi chrétienne ou catholique.

A ceux là, ne doutons pas que Dieu leur offre malgré tout la possibilité d’être sauvé en Christ, seul voie de salut.

 

LG16 ceux qui, sans qu'il y ait de leur faute, ignorent l'Evangile du Christ et son Eglise, mais cherchent pourtant Dieu d'un coeur sincère et s'efforcent, sous l'influence de sa grâce, d'agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, ceux-là peuvent arriver au salut éternel(19). A ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l'Eglise le considère comme une préparation évangélique(20) et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie

 

Heureux, évidemment ceux qui dès ici bas auront pu accueillir Jésus comme Dieu Sauveur dans son Eglise,

Et bienheureux les pêcheurs d’hommes, ceux et celles par qui ils en auront entendu l’annonce inspirée.