Homélie du
dimanche 23 février 2025, 7ème TO C, non-violence ?
1ère
lecture et Evangile nous placent dans un contexte de conflit : guerre
ouverte entre le roi Saül et le futur roi David, violence et spoliation dans
l’Evangile. 1er
cas : David refuse de s’en prendre au roi Saül. 2nd
lemme avec Jésus : Aimez vos ennemis, faites du
bien à ceux qui vous haïssent. |
1er
cas : David refuse de s’en prendre au roi Saül. En réalité, il existe au moins 2 raisons empêchant
David de porter la main sur le roi Saül. ·
Saül est le roi. Il est l’élu de Dieu, le
oint de Dieu. Sa personne est donc sacrée, religieusement. ·
Il a été prophétisé à David qu’il
deviendrait lui-même roi après Saül. C’est pourquoi rendre la personne du roi Saül sacrée c’est
rendre la figure du roi sacrée et ainsi par avance protéger son futur règne
et sa vie. Non
seulement David se refusera à tuer lui-même le roi Saül mais encore , par la
suite, il le vengera par le sang de son assassin. 2
S 1.14-16 [14] David lui dit : " Comment
! Tu n'as pas craint d'étendre la main pour tuer le messie du SEIGNEUR ?
" [15] David appela un des
garçons et dit : " Avance et frappe-le. " Il l'abattit. [16] David
lui dit : " Que ton sang soit sur ta tête, car tu as déposé contre
toi-même en disant : C'est moi qui ai donné la mort au messie du SEIGNEUR.
" Le crime de régicide devenait ainsi un sacrilège, un crime
envers Dieu. |
Cependant,
après la partition du royaume en deux, seuls les rois de Juda pouvaient se
prévaloir de l’élection davidique par Dieu. Ainsi, si la succession des rois
de Juda fut relativement stable, celle des rois d’Israël, le royaume du Nord,
fut elle une succession de meurtres et d’usurpations… Le régicide n’était un sacrilège qu’envers un roi légitime,
un roi « de droit divin ». |
Avec
Jésus, il n’est plus question de légitimité. Peu
importe à Jésus l’état social, royal ou non de la personne, ni même la
légitimité ou non de ses revendications : Aimez vos ennemis dit
Jésus. On
pourrait s’en accommoder en prétendant que combattre son ennemi n’empêche pas
de l’aimer. C’est
ainsi soi-disant par amour et pour les sauver de la damnation éternelle que l’on
a parfois brûlé hérétiques et sorcières… Il
n’est jamais légitime de faire un mal même en vue d’un bien ! le mal
engendre le mal ! Mais
Jésus va plus loin en traduisant concrètement et positivement l’amour des
ennemis : faites
du bien à ceux qui vous haïssent. Et
encore : À celui qui te frappe sur une joue,
présente l’autre joue. Autrement
dit, à qui envahi une partie de ton pays, donne lui carrément la région
entière ! Honnêtement,
je ne crois pas que tous les Ukrainiens apprécient ce genre de discours, ni
même que cela soit une solution viable, mais je sais, je connais, certains, y
compris sous l’oppression, qui ont fait, au nom du Christ Jésus, le choix d’une
non-violence absolue, jusqu’au martyr. Alors votre récompense sera grande,
et vous serez les fils du Très-Haut, c’est
en laissant faire le mal que Jésus par sa mort a vaincu le mal. |
Je
ne sais pas ce qu’il conviendrait de faire ou de ne pas faire en pratique selon
les circonstances. La non violence
aurait-elle arrêté la folie nazie ? La seule chose qui permet au mal de triompher est l'inaction des hommes de bien. - Une citation
d'Edmund Burke. |
La non-violence ce n’est pas de l’inaction. Le
premier lieu de conflit pour chacun il est interne et personnel, c’est un
combat spirituel que chacun doit mener contre ses démons et contre le Malin. C’est
une guerre qui se gagne dans l’abandon à la grâce de Dieu, là est le
véritable combat et on n’en ressort qu’en boitant. Gn
32, 25-29 Jacob resta seul. Et quelqu'un lutta avec lui jusqu'au
lever de l'aurore. Voyant qu'il ne le maîtrisait pas, il le frappa à
l'emboîture de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Il dit : "Lâche-moi,
car l'aurore est levée", mais Jacob
répondit : "Je ne te lâcherai pas, que tu ne m'aies béni."Il lui
demanda : "Quel est ton nom" - "Jacob", répondit-il. Il reprit : "On ne t'appellera
plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre
Dieu et contre les hommes et tu l'as emporté." |