Homélie du dimanche 2 mars 2025, 8ème TO C : pas de fruit pourri

Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé,
c’est alors qu’on pourra le juger.

Cet enseignement de Ben Sira le Sage s’applique aussi évidemment vis-à-vis du prêtre qui célèbre l’eucharistie : peu importe sa prestance et la dignité de sa manière de célébrer les saints mystères si son discours, si son homélie n’est pas conforme à ce que l’on doit en attendre :

C768 1 Les prédicateurs de la parole de Dieu proposeront avant tout aux fidèles ce qu’il faut croire et faire pour la gloire de Dieu et le salut des hommes.  

Ce qu’il faut croire : catéchèse

Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire
par notre Seigneur Jésus Christ. Dit Paul aux Corinthiens.

 

Jésus est Christ et Seigneur. Il est tout à la fois Dieu et l’envoyé de Dieu. Il est le Dieu unique, Père Fils et Esprit Saint, qui en sa Personne du Fils éternel s’est incarné, s’est fait homme pour nous sauver.

Et Il l’a fait ; il nous a sauvés ; il a vaincu le mal et la mort et il nous donne de prendre part à sa victoire si nous le voulons bien.

Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire
par notre Seigneur Jésus Christ.

Telle est notre foi, l’indispensable et l’essentiel de la foi de l’Église.  Ce qu’il faut croire

Le reste, sans être négligeable, n’est que secondaire…  ce qu’il est juste, vrai et bon de croire

Ce qu’il faut faire : parénèse, discours moral, exhortation à la vertu autrement dit le sermon.

 

Or de ce point de vue là, les prédicateurs ne sont guère plus que des aveugles guidant d’autres aveugles. Si le ministre est saint et sacré dans sa fonction, il reste cependant comme humain, un pécheur parmi d’autres pécheurs, et les scandales de mœurs à répétition concernant trop de prêtres ne nous laissent aucune illusion en la matière.

 

De coup, non seulement les fidèles ne sont plus disposés à écouter avec bienveillance quiconque du magistère qui leur parlerait trop de morale, mais encore les ministres eux-mêmes, conscients de leur nature pécheresse, n’osent plus guère en parler. 

De l’œil, la paille et la poutre ont obstrués les oreilles des uns et la bouche des autres.

 

Et, de fait, nos homélies n’ont actuellement plus beaucoup de portée morale : on ne sermonne plus les fidèles.

Non qu’il n’y en aurait pas besoin un peu parfois mais, présentement, de telles paroles ne seraient ni dicibles ni audibles.

 

Charge donc à chacun, chacun d’entres nous, en attendant des temps meilleurs, de veiller et de travailler par ailleurs à former sa conscience morale pour vivre concrètement le plus saintement possible…  

Prions Dieu afin qu’il nous donne des prêtres, de saints prêtres, beaucoup de saints prêtres, non pas des êtres parfaits mais des hommes selon son cœur pour et dans des communautés selon son cœur.

Nous sommes des êtres de chair et non pas de purs esprits.

Nous sommes des êtres de chair vivifiés dans l’Esprit Saint.

 

Orthodoxie et orthopraxie, foi droite et comportement droit, sont ainsi pour nous indissolublement liés.

Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ;
jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.

 

Ga5.22-23 Mais le fruit de l'Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi : contre de telles choses il n'y a pas de loi.