Vendredi saint 18 avril 2025 : Passion du
Seigneur
Frères, en
Jésus, le Fils de Dieu, |
celui qui a traversé les cieux Le thème de la traversée est au cœur de l’imagerie
religieuse juive : traversée du désert, traversée de la mer Rouge,
traversée du Jourdain ; on peut y associer évidemment le thème du
passage : passage de l’esclavage à la liberté, passage de la vie à la mort
etc. autrement dit toute la symbolique de la Pâques. La Pâques est la figure centrale de l’incarnation
du Fils de Dieu. De même que Dieu a entendu les cris des hébreux
en Egypte et leur a envoyé Moïse pour les libérer de pharaon, de l’esclavage
et de l’influence des idoles. De même Dieu, constatant l’échec de la sainteté
de la vie de juifs libérés par la Loi de Moïse, Dieu a décidé d’intervenir
lui-même en s’envoyant lui-même en la Personne du Fils pour nous sauver du mal,
de l’esclavage du péché et de loi de la mort. Dès son Incarnation, Jésus est
comme une allégorie pascale. Il est « celui
qui a traversé les cieux » Celui qui a traversé l’abîme supposé
infranchissable entre la divinité purement spirituelle et sa propre création
dans le monde matériel. Traversée par laquelle Dieu transcende sa propre
transcendance jusqu’à s’extraire de son infinitude pour revêtir notre
humanité débile (au sens de faible et limitée). Cette traversée des cieux est si complète qu’elle
pourrait se comparer à une traversée sans possibilité de retour : de
fait, Le Fils a assumé notre humanité jusque dans notre déréliction face à la
mort ; ainsi a-t-il renoncé à pouvoir se sauver de lui-même de la mort
et comme nous s’est retrouvé impuissant face à elle et totalement dépendant
de la grâce de Dieu son Père. Et Dieu
l’a ressuscité ! Premier né d’entre les morts, premier à passer ainsi de
la mort à la vie, Dieu Jésus nous ouvre le passage vers les cieux : il
les a traversés dans les 2 sens. Il est la Pâques par excellence. |
Le passage est ouvert ; la mort est
morte ; mais il nous faut cependant encore en passer par elle. Pour manger un gros chocolat pascal, il faut
d’abord le casser. |
Il est la Pâques par excellence. Ou, autre manière de le dire, il est « le grand prêtre par excellence ». En effet, seul le grand prêtre avait le
droit de traverser dans les 2 sens du voile du Temple séparant symboliquement
le Saint des Saints, le royaume de Dieu du monde profane. Lorsque Jésus meurt sur la croix, le voile du
Temple se déchira en 2 selon Mt, Mc et Lc, du haut jusqu’en bas. Avec Jésus,
grand prêtre parfait car vrai homme et vrai Dieu, sacrificateur sans péché et
victime sans tâche, la Pâques est absolu et définitive, le passage est à
jamais ouvert entre le Saint et les Saints que nous sommes invités à être
maintenant dans l’Esprit que Dieu le Fils nous envoie d’auprès du Père. |
Jésus est notre Pâques, il à la fois le
passage ( le chemin, la
vérité et la vie Jn 14.6) ; et celui qui l’ouvre
et qui l’emprunte. L’Esprit saint lui, est comme le véhicule de
notre Pâques : Pâques et Pentecôtes sont indissociables. C’est par le don de l’Esprit Saint que Dieu le
Père nous conduit à la rédemption vécue par le Fils dans notre chair. |
X « Femme, voici ton fils. » Cette femme qui
nous est confiée et à laquelle nous sommes donnés, c’est avant tout l’Eglise
qui est pour nous comme le sacrement du salut. Notre vie n’est pas une traversée en
solitaire. |