Dimanche 20 juillet 2025, 16ème TO C, hospitalité et art de la table

Que ce soit avec Abraham recevant sans le savoir Dieu sous sa tente ou avec Marthe et Marie recevant le seigneur Jésus  chez elles, les textes de ce dimanche nous parlent d’hospitalité.

L’hospitalité est un devoir sacré.

Mais cette hospitalité s’exerçant principalement autour d’un repas, le devoir sacré d’hospitalité devient alors un art, l’art de la table.  

Dans un cas comme dans l’autre, en tout cas autrefois, on n’entrait pas dans une habitation,  et on ne passe toujours pas à table sans quelques ablutions : les pieds ou les mains.

La communion, qu’elle soit rencontre avec quelqu’un ou partage avec lui du pain, exige un minimum de préparation.

 

Quand on va diner chez quelqu’un, on s’habille et on s’apprête plus qu’à l’ordinaire : on s’endimanche. Avec dispense évidente éventuelle  pour ceux qui, par exemple, arrivent en tenue de voyage : qu’ils viennent en vélo ou en footing…

 

On évite d’arriver en ayant visiblement commencé l’apéro à l’avance.

Pour ce qui est de l’eucharistie, un jeûne d’une ½ h est ainsi demandé avant la communion.

 

Suivant les circonstances, on n’arrive pas les mains vides : fleurs, gâteaux etc.

S’agissant de l’église, on prévoit à l’avance de pouvoir donner de son nécessaire pour la vie de l’Eglise et la plus grande gloire de Dieu à la procession des offrandes :

Ex23.15 On ne se présentera pas devant moi les mains vides.

 

Parfois, il arrive que lors d’une soirée de mariage, certains soient invités à la célébration voire au cocktail mais pas au repas…  c’est un peut frustrant, il faut le reconnaître, mais il ne viendrait à l’esprit de personne de s’imposer à table sans invitation.

De même, d’une certaine manière, on peut être invité à l’eucharistie, à l’action de grâce, sans pour autant devoir partager le rite de communion pour une raison ou pour une autre : non baptisé ou non préparé à la communion, absence de confession depuis plus d’un an etc.  

 Ro 14,22 Heureux qui ne se juge pas coupable au moment même où il se décide.

 

 Au cours du repas, on respecte les bonnes manières : on ne se jette pas sur la nourriture, on partage avec les autres, on ne glisse pas discrètement de la nourriture dans son sac…

A la messe, on communie avec dignité, peut importe en cela la manière de faire. On consomme l’hostie aussitôt reçue devant celui qui la distribue. Bien plus, eu égard à Celui qui se donne ainsi à nous en nourriture, on surveille discrètement ceux qui s’avancent pour communier à côté de nous si on ne les connaît pas, pour éviter tout comportement inapproprié de personne ignorante ou malintentionnée.  

 

Lors d’un repas de fête, on réserve aussi parfois une part du gâteau pour un invité empêché de venir au repas. Il va de soit que l’on ne garde pas la dit part de gâteau des heures dans la voiture mais que l’on la lui porte sans tarder.

De même à la messe. Il arrive que certains nous demandent de leur porter à domicile le Corps du Christ. Il convient évidemment qu’ils aient une bonne excuse pour manquer le rassemblement dominical : s’ils sont capables dans la semaine de se déplacer pour aller faire leurs courses, ils sont probablement aussi en capacité de venir à l’église…

 

Lorsque l’on offre la part de gâteau à l’absent, on la lui offre généralement au nom de tous les convives avec leur salutation.

C’est aussi le cas pour l’eucharistie. On ne la porte pas à l’absent en son nom personnel mais au nom de toute la communauté, le Corps ecclésial du Christ. Pour se faire, il convient de se signaler avant la messe au célébrant pour qu’il remette liturgiquement la custode (petite boîte conçue spécialement pour la dignité de se service) à ceux  qui sont ainsi délégués pour porter le Christ eucharistie à nos frères et sœurs absents.

 

Enfin, de même que généralement celui qui reçoit une part de gâteau à domicile ne la met pas en principe au congélateur mais la consomme aussitôt avec componction en présence de son porteur pour mieux lui exprimer sa gratitude ;

de même l’eucharistie reçue à domicile est aussitôt consommée dans la prière : elle n’est ni gardée pendant des heures dans la poche du veston ni des jours dans la table de nuit…

La consommation immédiate est comme une participation active au repas de fête.

Le devoir d’hospitalité et l’art de consommer sont indissociables.

C’est une question d’équilibre entre les deux dans l’Esprit Saint.

 

En vérité, la seule chose indispensable, nécessaire, incontournable, quoi que l’on fasse, c’est d’être avec le Christ Jésus :     

Marie a choisi la meilleure part,
elle ne lui sera pas enlevée. »