Dimanche 14 février 2025, Croix glorieuse

Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât.
Quand un homme était mordu par un serpent,
et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !

 

C’est génial ! que n’a-t-on pas la même chose contre le cancer ou la malaria !

 

Mais au fait qu’est donc devenu ce merveilleux totem de guérison ?

Selon le livre des Nombres, c’est le Seigneur lui-même qui, suite aux morigénations  du peuple hébreu contre lui – car au moins en Egypte quoique esclave il avait de l’eau et du pain, plus que dans le désert du Sinaï -,

envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante…

Punition efficace puisque le peuple fit amende honorable et demanda pardon et pitié au Seigneur.

 

Dieu ne punit pas par vengeance mais de manière pédagogique à fin de conversion.

On pourrait sans doute mener toute une réflexion sur le bien fondé de certaines sanctions de justice et sur la réalité du rôle de réinsertion dans la société de notre système carcéral…

Toujours est-il que le peuple s’étant converti, le Seigneur lui a donné un remède contre les morsures de serpents.

Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât.
Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze,
il restait en vie !

 

Il s’agit là d’un remède ayant l’efficacité toute mécanique et athée d’un médicament moderne : pas besoin de prière ou de quelconque incantation, il n’est même pas dit qu’il faille y croire, il suffit de suivre la prescription, de regarder le serpent de bronze pour rester en vie.

 

Cependant, de même qu’un médicament peut avoir des effets secondaires indésirables, l’usage du serpent de bronze finit par avoir des effets pervers.

Son efficacité automatique fit oublier son mode de fonctionnement, fit oublier  qu’il n’était qu’un instrument de la volonté divine : on a confondu l’emballage avec le principe actif ; on a oublié Dieu pour vénérer le Serpent…

De fait, le Serpent de bronze était devenu dans le peuple l’objet d’un culte, culte indépendant du Seigneur et donc idolâtrique. Il fallait le détruire.

 

[II Rois 18] Ezéchias fils d'Achaz devint roi de Juda.    (716-687)

 [3] Il fit ce qui est agréable à Yahve, [.] [4] C'est lui qui supprima les hauts lieux, brisa les stèles, coupa les pieux sacrés et mit en pièces le serpent d'airain que Moïse avait fabriqué. Jusqu'à ce temps-là, en effet, les Israélites lui offraient des sacrifices ; on l'appelait Nehushtân.

L’histoire du serpent d’airain n’est pas qu’un récit plus ou moins légendaire du passé, c’est surtout pour nous une invitation à la prudence dans nos comportements y compris vis-à-vis des choses les plus saintes ou les dons même de Dieu :  

·         Suis-je attaché à un monument comme ND de Paris pour lui-même ou pour la gloire de Dieu ?

·         Est-ce que je reçois l’eucharistie comme une posologie routinière ou en communion réelle avec Dieu ?

·         Suis-je capable de prier hors la présence d’une croix ?

·         Est-ce je porte une croix comme un talisman contre les démons telles les croix chassant magiquement les vampires dans les films ?

Nous fêtons aujourd’hui la Croix Glorieuse.

Elle n’est glorieuse que par Celui qu’elle a porté et qu’elle doit montrer : elle n’est que le piédestal de Celui qui s’est abaissé pour nous sauver !

Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, [.]

il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.

 

Chaque fois que nous faisons sur nous le signe de la Croix, que l’Esprit Saint nous donne de porter sur nous Celui qu’elle a supporté : Jésus, notre Sauveur et notre Dieu.

Alors vraiment comme Constantin à la bataille du pont de Milvius en 312, "In Hoc Signo Vinces" ("Sous ce signe, tu vaincras")