Dimanche 21 septembre 2025, 25ème TO C : Faites-vous des amis

En ce temps-là, Bertrand disait à ses auditeurs :
« Un peuple riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens et accumulant les dettes !
    Il le convoqua et lui dit : ‘Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ?
Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.’
    Le gérant se dit en lui-même : ‘Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ?
Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte.
    Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.’
    Il fit alors venir, un par un,
ses collaborateurs et ses amis et avant que de quitter son poste il les nomma, qui comme grand patron d’une entreprise d’état, qui comme ambassadeur, qui comme chef d’un service quelconque ou commissaire aux plans sur la comète…

 

Scandale !

Mais honnêtement qui oserait jurer de pas en faire autant à leur place !

D’ailleurs, la plupart sont probablement entrés en politique comme on entre en religion, plein de bonne volonté et bonnes intentions.

Qu’est-ce qui a donc si souvent mal tourné ?

Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

   Aucun domestique ne peut servir deux maîtres 

 

1er point : pour bien servir il faut être un domestique, un serviteur de la maison, un ministre

 

Le ministre est là pour servir et non pour se servir ou être servi.

 

Dans l’idéal d’ailleurs, la société parfaite n’aurait pour la diriger que des ministres et aucun chef de l’état : le seul chef suprême, le seul président ou roi devant être uniquement Dieu.

Mais l’histoire d’Israël nous a montré notre incapacité à nous contenter d’avoir un Dieu invisible pour Seigneur et nous devons maintenant assumer  les potentats forcément imparfaits que nous avons voulus et que Dieu nous a donnés : c’est sans doute un mal nécessaire.

On pourrait peut-être risquer un même parallèle avec notre Église dont le Christ est à jamais l’unique chef, l’unique tête dirigeante.

C’est pour répondre à notre faiblesse que Dieu nous a donné en Pierre et en ses successeurs, tous imparfaits, non pas un chef, mais son vicaire : vicaire du Christ, serviteur des serviteurs de Dieu.

Que l’Esprit Saint ne manque jamais à nos pasteurs…

2nd point : Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. 

 

L’argent n’étant qu’une expression symbolique du pouvoir dans l’illusion idolâtrique que tout s’achète.

 

Nous connaissons tous la formule de Lord ACTON :  « Power tends to corrupt, and absolute power corrupts absolutely. »     

Certes c’est un avertissement qui nous est donné à ne jamais trop confier de pouvoir à qui que ce soit.  

Mais c’est aussi et surtout peut-être une mise en garde adressée à chacun d’entre nous vis-à-vis de toute forme de pouvoir même minime en apparence que nous pourrions exercer à l’encontre des autres ou de soi-même: tout pouvoir, même minime, tend à corrompre !

Il serait illusoire et sans doute néfaste de prétendre renoncer à toute forme de pouvoir ; mais en avoir conscience, c’est se donner la possibilité de résister à sa corruption ou de s’en corriger.   

Ne rêvons pas de dirigeants parfaits. Ils sont ce que nous sommes et nous sommes d’entre eux.

Allons même jusqu’à nous réjouir de ces imperfections ! elles nous permettent de ne pas nous prendre ou prendre quiconque pour Dieu ; elles nous forcent à garder Dieu comme unique Seigneur et maître 

2Co 12.10 C'est pourquoi je me complais dans les faiblesses [.] car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.

 

D’où la parole paradoxale de Jésus :

Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête

Il ne s’agit pas de prétendre fuir le monde car on ne saurait se fuir soi-même, mais  d’appendre à le gérer, à vivre malgré les imperfections et péchés des autres et de soi-même : pour la plus grande gloire de Dieu.

Lui, le Maître absolu qui se fait lui-même pour nous serviteur :

Jn 13. 13-14 Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.