Dimanche 5 octobre 2025, 27ème TO C : une graine d’arbre

les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! »
    Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi.

 

Aujourd’hui, comme au temps de Jésus probablement, tout le monde n’est pas familier avec l’univers des semences et beaucoup n’ont sans doute jamais vu ou observé avec attention une graine de moutarde…

Ainsi donc, quand on veut parler de quelque chose de petit, aujourd’hui comme hier, que ce soit en pays royannais ou en Terre Sainte, on utilisera plutôt a priori l’image du grain de sable : cela parle à tout le monde !

Mais ce n’est pas ce qu’a fait Jésus…

Certes, bien qu’il soit de nature inerte, le sable peut, de nos jours grâce au béton, servir à la construction et même à l’édification de structure immense : à condition de bien choisir le sable en question sous peine de courir à la catastrophe… comme si on n’avait simplement bâti dessus Mt 7.26-27

un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.[27] La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont rués sur cette maison, et elle s'est écroulée. Et grande a été sa ruine !"

 

Mais le sable est avant tout une matière inerte, le résidu d’autre chose depuis longtemps détruit. Un symbole plutôt négatif.

Il s’insinue partout mais comme une poussière qui gratte.

On trouve cependant dans la Bible une utilisation positive du grain de sable : sa multitude incalculable est, avec les étoiles du ciel, un signe de la bénédiction divine envers son peuple.

Toujours est-il que Jésus choisit de mesurer la foi à l’aulne d’une graine de moutarde ;  appelée aussi sénevé, c’est selon Mt13.32

la plus petite de toutes les graines, mais, quand il a poussé, c'est la plus grande des plantes potagères

 

Ainsi non seulement on a ici une matière vivante mais encore une promesse de développement et de croissance. Ce qui répond parfaitement bien à la demande des apôtres : « Augmente en nous la foi ! »

 

La foi n’est pas un acquis définitif et immuable. Elle est faite pour croître sinon elle meurt.

Tandis que celui qui croit a déjà vaincu la mort.

 

« Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi.

 

La mer est une métaphore de la mort.

Quant à cet arbre,  c’est à la fois l’arbre de l’Eglise accueillant la multitude des humains pour leur salut

Mt 13.32 C’est bien la plus petite de toutes les graines, mais, quand il a poussé, c'est la plus grande des plantes potagères, qui devient même un arbre, au point que les oiseaux du ciel viennent s'abriter dans ses branches."

Et l’arbre de la croix ! l’arbre aux oiseaux tel que représenté dans de nombreuses églises ; le nouvel arbre de vie remplaçant celui perdu du jardin d’Eden.

Ap2.7 au vainqueur, je ferai manger de l'arbre de vie placé dans le Paradis de Dieu.

 

A noter que cet arbre de vie unique, celui du Christ,  devient par la suite dans l’Ap. un pluriel sans nombre :

Ap22,2 Au milieu de la place, de part et d'autre du fleuve, il y a des arbres de Vie qui fructifient douze fois, une fois chaque mois ; et leurs feuilles peuvent guérir les païens.

 

Ceux qui dans la foi sont associés à la croix du Christ deviennent eux-mêmes sources de vie pour les autres.

les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! »

Avoir le désir de croire, de croire plus et mieux est une bonne chose.

Mais cela ne suffit pas et cela peut même devenir un piège, un grain de sable dans le mécanisme bien huilé de la vie du croyant, si cela devient un prétexte à ne pas agir, à ne pas dès à présent donner sa vie, à procrastiner toujours avec l’amour en attendant de pouvoir mieux faire ou mieux croire.

C’est en aimant que l’on aime. C’est en témoignant de sa foi qu’on croît dans la foi. C’est en donnant sa vie qu’on la sauve.