Homélie du dimanche 26 octobre 2025, 30ème TO C : de la justice à la perfection

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres

 

Il va de soit que nous devons tous chercher à être justes, les plus justes possibles.

Mais on ne saurait trouver la justice et la justification dans la comparaison avec les autres, surtout si c’est pour s’enorgueillir par rapport à eux ou pire pour les mépriser.

Il va de soit que nous devons tous chercher à être justes. Mais le peut-on seulement ?

 

Regardons 2 réponses a priori contradictoires dans la Bible, celle de Job et celle de Jean.

Nous connaissons bien le midrash de Job : Dieu permet à Satan de le mettre à l’épreuve et Job va alors subir de nombreux maux.

Ses amis lui disent alors que Dieu étant juste, s’il permet qu’il soit ainsi puni c’est donc que lui Job ne l’était pas, était certainement pécheur et gravement coupable.

 

Job va alors se révolter contre l’injustice qui le frappe et se dresser même contre Dieu au nom de son innocence. Job ne prétend pas être parfait, mais proclame que rien chez lui ne mérite une telle condamnation.

Jb13.3 moi, c'est au Puissant que je vais parler, c'est contre Dieu que je veux me défendre

13.18 je vais procéder en justice, conscient d'être dans mon droit

 

Job au nom de la justice va jusqu’à vouloir mettre Dieu en procès.

Et au final, Dieu acquittera son serviteur Job et proclamera que lui Job a bien parlé de Lui, Dieu, le juste.

  42.9 mon serviteur Job, (a) parlé avec droiture de moi.

L’Evangile de dimanche dernier nous parlait d’un juge inique. 

 Job n’a pas hésité à ester en justice contre le juge suprême qu’est Dieu au nom même de sa justice et il a été lui-même justifié par Dieu.

Ne gardons jamais par devers nous les colères, les reproches, justifiés ou non en apparence, que nous pourrions avoir envers et contre Dieu : crier contre Lui c’est encore Lui parler… c’est une prière certes un peu brute et barbare mais c’est encore une prière, une procédure d’appel après Dieu.

1Jn 1.10 Si nous disons : " Nous ne sommes pas pécheurs ",

nous faisons de lui un menteur, et sa parole n'est pas en nous.

 

Certains chrétiens ont une telle conscience d’avoir été sauvés et justifiés en Christ, que pour eux plus rien en ce monde n’a plus de véritable importance.

D’où d’ailleurs le slogan de certains Corinthiens rapporté par St-Paul, " Tout m'est permis " 1Co6.12

 

L’amour infini de Dieu manifesté en JC devient une excuse pour abuser de l’amour de Dieu.

La connaissance (ou gnose) du salut donné devient occasion de chute et de perdition.

Le pardon en vient alors à justifier le péché !

 

A noter aussi que mépriser ainsi l’importance du monde matériel entraine inévitablement le dénigrement de l’incarnation du Fils de Dieu elle-même.

Autre hérésie possible : pécher en prévoyant par avance d’aller se confesser ensuite ! et ainsi utiliser la miséricorde de Dieu pour autoriser le mal…  

Dieu seul est saint ! Mais le Seigneur lui-même nous dit

Lv 19.2 Soyez saints, car je suis saint, moi, le SEIGNEUR, votre Dieu.

 

Quant à être nous-mêmes non seulement saints mais aussi parfaits car totalement justifiés par Dieu, Dieu, Jésus nous en livre le secret surnaturel et rendu accessible par sa grâce :

Mt 5 [44]  Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent,

[48] vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.