Service diocésain des Vocations:

 

revue Semailles

 

 

Semailles : Bertrand, tu viens d’être ordonné diacre en vue du presbytérat (prêtre), peux-tu nous dire quelques éléments importants de ton itinéraire qui t’a conduit jusque là ?

 

B :  Depuis tout petit j’ai baigné dans un univers chrétien : catéchisme, messe dominicale, prière du soir avec ma mère… J’y ai pris ma place tandis que d’autres dans ma famille s’en écartaient un peu.

En arrivant en fac., j’ai été rapidement amené à prendre position en tant que chrétien par rapport à certains aspects de la vie estudiantine contraires aux mœurs ; mais surtout,  j’ai découvert en fac. l’incroyance, les préjugés etc.  Vivant du Christ, j’ai alors senti que je ne pouvais garder pour moi le bonheur de le connaître et qu’il me fallait le partager aux autres « Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile! » 1Co9.16

Pour annoncer le Christ, j’envisageais alors d’être moine afin de toucher le monde entier dans ma prière ; ou encore de devenir frère prêcheur…

Accompagnement spirituel, discernement, formation.

Quelques années ont passés. Séminaire, service national, séminaire ; arrêt du séminaire et exercice de mon métier d’enseignant en sciences physiques ; retour au séminaire…

 

 

Quels ont été les faits marquants (lieux événements…) qui t’ont éveillé à l’appel de Dieu, qui ont été porteurs de cet appel et les personnes déterminantes qui t’ont aidé à faire des choix ? Comment cet appel s’est concrétisé dans ta vie, a pris corps en toi ?

 

B : J’ai longtemps refusé de m’orienter vers le ministère presbytéral : j’avais un trop grand idéal du prêtre.

A cet idéal, les prêtres que je connaissais n’y correspondaient pas. A cet idéal, je savais ne pas pouvoir correspondre non plus : c’est principalement pour cela que j’ai quitté le séminaire.

Mes voyages à l’étranger m’ont fait découvrir d’autres façons de vivre ma foi catholique et d’autres visages de prêtres. Mon travail et ma vie ordinaire m’ont appris à voir et à accepter mes limites…

Finalement, le Seigneur ayant su me réserver pour Lui pendant ce temps de mûrissement, j’ai fini par entendre à nouveau son appel particulier sur le chemin de St-Jacques de Compostelle. Comment lui résister ?  alors que dans ma prière chaque jour j’osais dire avec le père de Foucauld « Père, je m’abandonne à Toi. : fais de moi ce qu’Il te plaira. Quoique tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout, pourvu que Ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne ô mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur parce que t’aime et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesures, avec une infinie confiance, car Tu es Mon Père ».

 

Lorsque j’ai écrit à notre évêque pour m’offrir à notre Église diocésaine comme prêtre, je lui ai dit « Si vous voulez d’un mauvais prêtre, je suis disponible ».

Non pas que j’ai renoncé à un certain idéal du prêtre ; non pas que je me résigne à être un mauvais prêtre ; mais certitude d’être indigne de cette charge, certitude de ne pouvoir être un bon prêtre par mes seules qualités : certitude d’être appelé tel que je suis aujourd’hui.

 

Tu es appelé à servir l’Église en tant que Diacre en vue du ministère de prêtre, peux-tu nous partager ce qui te paraît le plus important pour vivre ce ministère et ce service qui t’es confié ?

 

B : Le diacre comme le prêtre est configuré au Christ Jésus. : à  Jésus, Seigneur et serviteur ; à Jésus, Seigneur serviteur.

Le diacre est tout spécialement chargé de témoigner du Christ serviteur, de Dieu à genoux devant l’homme pour lui laver les pieds.

Par un souci privilégié envers les malades, les pauvres et les petits ; en leur témoignant de la sollicitude de l’Église; en leur portant le Christ, en particulier en son Corps eucharistique ; j’essaierai d’en être signe.

Que Dieu me donne sa grâce. Priez pour moi.