Intervention auprès des étudiants de La Rochelle le 10/12/2013

cahier des charges:

Aider les jeunes à réfléchir sur le thème suivant: Dieu se révèle, et ceci à partir de la constitution conciliaire Dei Verbum.

 

Date et Lieu: Mardi 10 Décembre, 20h-22h, dans les locaux de la Mission Etudiante au Centre JB Souzy.

 

Pédagogie en 3 temps:

1. Intervention de 30 min, qui donne des fondamentaux, mais pas toutes les réponses, et ouvre à un questionnement 

2. Travail par groupes sur un texte où on cherche et trouve des réponses.

3. Temps de remontée et de questions - réponses.

 

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Introduction

Vatican II :

3 types de documents de plus ou moins grandes importances :

- Constitution

- Décret

- Déclaration

 

En premier lieu parmi les 4 Constitutions viennent les 2 constitutions dogmatiques :

- 3ème session 1964 : Lumen Gentium   sur l’Eglise

- 4ème session 1965 : Dei Verbum  sur la Révélation divine

 

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1) suivant la trace des Conciles de Trente et du Vatican I, il entend proposer la doctrine véritable sur la Révélation divine et sur sa transmission, afin que, en entendant l'annonce du salut, le monde entier y croie, qu'en croyant il espère, qu'en espérant il aime

 

 

 

Concile de Trente, le 8 avril 1546, décret sur la réception des livres saints et des traditions

            Suivant l’exemple des pères orthodoxes, le même saint concile reçoit et vénère avec le même sentiment de piété et le même respect tous les livres tant de l’Ancien Testament que du Nouveau Testament, puisque Dieu est l’auteur unique de l’un et de l’autre, ainsi que les traditions elles-mêmes concernant aussi bien la foi que les mœurs, comme ou bien venant de la bouche du Christ ou dictées par l’Esprit Saint et conservées dans l’Eglise catholique par une succession continue.

 

            1er Concile du Vatican,  Dei Filius du 24 avril 1870
Première constitution dogmatique sur la foi catholique

CHAPITRE II. - De la Révélation.

La même sainte Mère Église tient et enseigne que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être certainement connu par les lumières naturelles de la raison humaine, au moyen des choses créées (Rom. 1, 20) ; " car les choses invisibles de Dieu sont aperçues au moyen de la création du monde et comprises à l'aide des choses créées. " Cependant il a plu à la sagesse et à la bonté de Dieu de se révéler lui-même à nous et de nous révéler les décrets éternels de sa volonté par une autre voie surnaturelle, selon ce que dit l'Apôtre : " Dieu, qui a parlé à nos pères par les Prophètes plusieurs fois et de plusieurs manières, nous a parlé en ces derniers temps et de nos jours par son Fils. (Hébr. I, 1,2). "

C'est bien à cette révélation divine que l'on doit que tous les hommes puissent promptement connaître, même dans l'état présent du genre humain, d'une certitude incontestable et sans aucun mélange d'erreur, celles des choses divines qui ne sont pas de soi inaccessibles à la raison humaine. Cependant, ce n'est pas à cause de cela, que l'on doit dire la révélation absolument nécessaire, mais c'est parce que Dieu, dans sa bonté infinie, a élevé l'homme à une fin surnaturelle, c'est-à-dire pour le mettre en état de participer aux biens divins qui surpassent tout à fait l'intelligence de l'homme, " car l'œil de l'homme n'a point vu, son oreille n'a point entendu, son cœur n'a pu s'élever à comprendre ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment (I. Cor., II, 9). "

Or, cette révélation surnaturelle, selon la foi de l'Église universelle qui a été déclarée par le saint Concile de Trente, est contenue dans les livres écrits et dans les traditions non écrites qui, reçues de la bouche de Jésus-Christ même par les Apôtres, ou transmises comme par les mains des Apôtres, sous l'inspiration du Saint-Esprit, sont venues jusqu'à nous (Conc. de Trent. Sess. IV, Décr. de Can. Script.) Et ces livres de l'Ancien et du Nouveau Testament doivent être reconnus pour saints et canoniques en entier, dans toutes leurs parties, tels qu'ils sont énumérés dans le décret du Concile de Trente et comme on les lit dans l'antique édition latine de la Vulgate. Ces livres, l'Église les tient pour saints et canoniques, non point parce que, composés par la seule habileté humaine, ils ont été ensuite approuvés par l'autorité de l'Église ; et non pas seulement parce qu'ils contiennent la révélation sans erreur, mais parce que, écrits sous l'inspiration de l'Esprit saint, ils ont Dieu pour auteur et qu'ils ont été livrés comme tels à l'Église elle-même.

Mais parce que quelques hommes comprennent mal ce que le saint Concile de Trente a décrété salutairement touchant l'interprétation de la divine Écriture, afin de maîtriser les esprits téméraires, Nous, renouvelant le même décret, Nous déclarons que l'esprit de ce décret est que, dans les choses de la foi et des mœurs qui concernent l'édifice de la doctrine chrétienne, il faut tenir pour le vrai sens de la sainte Écriture celui qu'a toujours tenu et que tient Notre sainte Mère l'Église, à qui il appartient de juger du vrai sens et de l'interprétation des saintes Écritures ; en sorte qu'il n'est permis à personne d'interpréter l'Écriture contrairement à ce sens, ou même contrairement au sentiment unanime des Pères.

 

 

Concile de Trente : des livres saints et des traditions

Concile Vatican 1 : du Fils de Dieu

Concile Vatican 2 :  dei verbum            incipit de la constitution

 

            Dei Verbum : la Parole de Dieu  ou le Verbe de Dieu

 

         Dieu en tant qu’il se révèle, qu’il nous parle, au-delà peut-être de la Bible et au-delà de la seule incarnation…

 

 

par la suite

on retrouve sans que cela soit exprimé clairement la distinction classique entre Révélation naturelle et Révélation surnaturelle

 

de la Révélation naturelle :

 

3) dans les choses créées

 

5) Le saint Concile reconnaît que "Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées" (cf. Rm 1,20)

 

de la Révélation surnaturelle :

 

 

de l’antiquité d’Israël

 

3) il se manifesta aussi lui-même, dès l'origine, à nos premiers parents

mais comment ? (au-delà de l’aspect mythologique) ?

puis par les prophètes…

 

au Christ Jésus

 

2 ) La profonde vérité que cette Révélation manifeste, sur Dieu et sur le salut de l'homme, resplendit pour nous dans le Christ, qui est à la fois le Médiateur et la plénitude de toute la Révélation

 

2) Il a plu à Dieu dans sa sagesse et sa bonté de se révéler en personne et de faire connaître le mystère de sa volonté (cf. Ep 1,9) grâce auquel les hommes, par le Christ, le Verbe fait chair, accèdent dans l'Esprit-Saint, auprès du Père et sont rendus participants de la nature divine

 

la Révélation (surnaturelle) tient du bon plaisir de Dieu !

pas un besoin

 

Dans cette révélation le Dieu invisible

La Révélation n’est pas celle du Fils mais de Dieu , Père et Fils et Saint Esprit

 

 

C’est dans le Christ Jésus que Dieu c’est pleinement manifesté : il n’ y a rien à ajouter.

4) achève en la complétant la révélation

7) le Christ Seigneur, en qui s'achève toute la Révélation du Dieu très haut

mais cette Révélation définitive est sans cesse à accueillir, à interpréter

 

à l’Esprit saint

5) Afin de rendre toujours plus profonde l'intelligence de la révélation, l'Esprit-Saint ne cesse, par ses dons, de rendre la foi plus parfaite. 

 

 

 

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Contexte du concile de Trente : l’hérésie luthérienne que l’on peut résumer sous le slogan du Sola Scriptura ! ó   la Bible seulement

ð     désaffection des sacrements

ð     importance moindre de l’Eglise comme corps structuré (hiérarchique)

Le Concile de Trente va répondre Tota Sciptura = Bible et Tradition ; et va donc mettre en valeur la Tradition et les Sacrements.

Mais par la suite du côté catholique, par réaction, cela va entraîner une moindre lecture de la Bible et une inflation de l’importance de l’eucharistie en particulier.

 

On en arrive côté « catholique » mais au-delà du Concile de Trente :

- la théorie des 2 sources de la révélation : la Bible et la Tradition

- l’eucharistie comme la présence réelle comme si les autres modes de présence du Christ ne l’étaient pas.

 

Ceci n’allant pas sans une certaine contestation catholique au nom même du Concile de Trente. Tous accusant les autres de mal interpréter le dit concile de Trente.

 

D’où le Concile Vatican 1 :

Mais parce que quelques hommes comprennent mal ce que le saint Concile de Trente a décrété salutairement touchant l'interprétation de la divine Écriture, afin de maîtriser les esprits téméraires, Nous, renouvelant le même décret, Nous déclarons que l'esprit de ce décret est que, dans les choses de la foi et des mœurs qui concernent l'édifice de la doctrine chrétienne, il faut tenir pour le vrai sens de la sainte Écriture celui qu'a toujours tenu et que tient Notre sainte Mère l'Église, à qui il appartient de juger du vrai sens et de l'interprétation des saintes Écritures ; en sorte qu'il n'est permis à personne d'interpréter l'Écriture contrairement à ce sens, ou même contrairement au sentiment unanime des Pères.

 

Vatican I s qui va renforcer l’autorité du magistère romain (infaillibilité pontificale sous conditions) comme garante de la foi mais sans qui ne précise pas quelle est la bonne interprétation du Concie de Trente… interruption du Concile par la guerre ou grâce de l’Esprit Saint ?

 

Lorsque Jean XXIII a convoqué le concile, certains auraient voulu qu’il soit la suite du Concile Vatican 1, jamais clos. Jean XXIII a voulu qu’il n’en soit pas ainsi : en le désignant comme le second Concile du Vatican.

Cependant, les commissions préparatoires au Concile n’ont pas vu aussitôt la « rupture »… jusqu’à ce que certains schémas préparatoires soient rejetés par les pères conciliaires.

 

Le 14 novembre 1962 : inclusion de St Joseph dans la PE en memoriam du Concile

 

Le 14 novembre 1962, début de la discussion autour du schéma « Des sources de la Révélation » proposé par la Commission théologique :

1)      La double source de la Révélation

2)      Inspiration, inerrance, genre littérraire

3)      L’Ancien Testament

4)      Le Nouveau Testament

5)      L’Ecriture sainte dans l’Eglise.

Le 15 novembre, le cardinal Liénart, évèque de Lille, ouvre le feu contre le schéma :

« Hoc schema mihi non placet »

Le 20 novembre, le pape décida le renvoi du schéma devant une Commission mixte : Commission théologique & Secrétariat pour l’union des chrétiens.

 

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Lire les chapitres 7-10.

Quid de la double source de la Révélation ?

 

 

 

La constitution sur la Révélation Divine Dei Verbum prend son origine sur un enjeu important posé par le schéma préliminaire De fontibus Revelationis (« Des sources de la Révélation ») élaboré par le Père Sébastien Tromp, secrétaire de la commission théologique. Il s’agit de la « théorie des deux sources » : l’Écriture et la Tradition sont posées comme deux sources de la Révélation, non seulement distincte mais indépendante l’une de l’autre, avec un contenu différent pour chacune de ces sources

Karl Rahner  le théologien allemand précisera encore que le schéma proposé par le Père Tromp va à l’encontre du concile de Trente, ce dernier posant une unique source pour la Révélation dispensée par ses deux voies que sont l’Écriture et la Tradition. Selon Rahner c’est bien plutôt l’Écriture qui est norme de la Tradition apostolique. Le secrétariat pour l’Unité formulera des propositions afin de changer l’orientation du schéma en faveur de la conception d’une unique source de laquelle seraient issues l’Écriture et la Tradition apostolique 

 

 

L'Evangile 7) la source de toute vérité salutaire et de toute règle morale,

7) pour que l'Evangile fût toujours gardé intact et vivant dans l'Eglise, les apôtres laissèrent comme successeurs les évêques, auxquels ils "remirent leur propre fonction d'enseignement" (3). Cette sainte Tradition et la Sainte Ecriture de l'un et l'autre Testament sont donc comme un miroir où l'Eglise en son cheminement terrestre contemple Dieu, dont elle reçoit tout jusqu'à ce qu'elle soit amenée à le voir face à face tel qu'il est (cf. 1Jn 3,2).

 

9)  La sainte Tradition et la Sainte Ecriture sont donc reliées et communiquent étroitement entre elles. Car toutes deux, jaillissant d'une source divine identique, ne forment pour ainsi dire qu'un tout et tendent à une même fin.

il en résulte que l'Eglise ne tire pas de la seule Ecriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation

 

 

 

Les Ecritures

11) puisque toutes les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour assertions de l'Esprit-Saint, il faut déclarer que les livres de l'Ecriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu pour notre salut a voulu voir consignée dans les Lettres sacrées

=> Inerrance pour ce qui est de la vérité salutaire… mais qu’est-ce ?

 

 

leur lecture

12) la Sainte Ecriture doit être lue et interprétée à la lumière du même Esprit qui la fit rédiger

 

Car tout ce qui concerne la manière d'interpréter l'Ecriture est finalement soumis au jugement de l'Eglise, qui exerce le ministère et le mandat divinement reçus de garder la parole de Dieu et de l'interpréter.

 

Feed-back

10) la sainte Tradition, la sainte Ecriture et le Magistère de l'Eglise

24) La théologie sacrée s'appuie sur la parole de Dieu écrite, inséparable de la sainte Tradition, comme sur un fondement permanent

 

 

Les deux tables

21) L'Eglise a toujours vénéré les divines Ecritures, comme elle l'a toujours fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table de la parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour l'offrir aux fidèles.

 

Présence réelle sous 2 modes distincts mais sans le dire vraiment.

Liturgiquement cela se traduira concrètement :

-         mise en valeur de la liturgie de la Parole  (autorisée en langue vernaculaire) (travail encore à faire dans l’aménagement des églises ?)

-          décentrement de la réserve eucharistique

 

 

promulgué le 18/11/1965

 

 

 

 

NB : Manquement ?

 

Si la Révélation resplendit dans le Christ cf n°2 , cela ne veut pas dire qu’elle y soit limitée.

Mais le texte, empreint d’œcuménisme (Commission mixte : Commission théologique & Secrétariat pour l’union des chrétien), reste sourd-muet quant à la question interreligieuse : quid de a révélation dans les autres religions pré- ou post-chrétiennes ?

 

Décret Ad gentes    sur l’activité missionnaire de l’Eglise  le 7/12/1965

3)      Ce dessein universel de Dieu pour le salut du genre humain ne se réalise pas seulement d'une manière pour ainsi dire secrète dans l'âme des hommes, ou encore par des initiatives même religieuses, au moyen desquelles ils cherchent Dieu de bien des manières pour l'atteindre si possible et le trouver ; aussi bien n'est-il pas loin de chacun de nous Ac 17,27 ; car ces initiatives ont besoin d'être éclairées et redressées, bien que, de par un dessein bienveillant de la Providence divine, on puisse parfois les considérer comme une orientation vers le vrai Dieu ou une préparation à l'Evangile