article pour la revue "Passeurs" d'avril 2014

Haïti

Partir en vacances à Haïti quelle drôle d’idée !

Et il est vrai que jamais elle ne me serait venue à l’esprit si le père Sermonfils AUGUSTE ne m’avait invité à le rejoindre à l’occasion de ses vacances à lui dans sa famille, vacances auxquelles il peut prétendre tous les 3 ans.

Le père Sermonfils, curé de Tonnay-Charente, membre de la Société des Pères de St-Jacques, est un des 3 prêtres haïtiens venus en mission dans notre diocèse.

 

C’est avec un petit détour par la République Dominicaine que j’ai choisi de me rendre en Haïti, les deux pays partageant la même île d’Hispaniola sise entre Cuba et Puerto Rico.

La plupart des personnes vont en République Dominicaine en « all inclusive » et sortent peu de leurs hôtels avec piscine et plage privées ; cependant le pays mérite la visite, en particulier pour les monuments de l’époque des conquistadors.

 

Le passage en Haïti par la route fut assez violent. J’ai eu l’impression de passer d’un monde à un autre : crasse et pauvreté…

Cependant, et au-delà de la misère apparente, j’ai rencontré un peuple fier et souriant. Si j’ai vu des mendiants en Rép. Dominicaine, il n’y en a presque pas en Haïti ! Certains ne vivent avec pas grands choses par des petits boulots : vendeurs d’eau, cireurs de chaussures… mais ils travaillent pour gagner ce qu’ils mangent c’est-à-dire principalement du riz.  

Dans le Nord du pays, près de Cap-Haïtien, j’ai pu visiter le palais Sans-Souci en ruines et l’imposante citadelle de la Ferrière que les haïtiens considèrent comme la 8ème merveille du monde et qui est certes impressionnante et méritant bien la longue marche en montagne pour l’atteindre (quoique j’avoue avoir loué les services d’un cheval).

 

Ayant retrouvé le père Sermonfils à Port-au-prince c’est ensuite avec lui que j’ai pu découvrir le pays, non pas tant les monuments _ il y en a peu dans le Sud _ que ses habitants et la communauté catholique. Nous sommes allés dans des villages reculés par des routes improbables, toujours bien reçus et j’y ai même célébré un baptême tandis que le père Sermonfils y faisait un mariage.

 

     Le cortège nuptial en moto

 

 

 

Port-au-prince et Jacmel ont été sévèrement touchés par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Il n’y a presque plus personnes à loger sous tentes, beaucoup ayant été relogé dans de petites maisons construites par le gouvernement ou le Secours Catholique.

C’est maintenant le temps de la reconstruction des infrastructures majeures du pays : églises, ministères, commissariats, palais présidentiel… beaucoup reste à faire.

 

  Cathédrale de Port-au-Prince :

 La reconstruction semble lente, mais les travaux avancent et le pays en ressortira plus beau qu’avant !

 

à l’image du bord de mer de Jacmel :

 

Faute d’autre ressource, le pays investit dans le tourisme…

 

Partir en vacances en Haïti, quelle bonne idée !

  

Abbé THEBAUT Bertrand