Formation Chrétienne des adultes
2017-2018
Ouvrir la Bible
La saga de l’humanité
ou
D’une humanité touchée par le péché
Abbé Bertrand THEBAUT
Plan :
Introduction : Par où
commencer ?
1)
Le péché des origines : Gn
2,21-3,24
Nature
du péché
Processus
Causes /
origines
Conséquences
conclusion
2)
Le péché des origines : Gn 4
Nature
du péché
Processus
Causes /
origines
Conséquences
conclusion
Conclusion générale : Comment en
finir ?
Introduction : Par où
commencer ?
Jésus étant pour nous au cœur de la saga de l’humanité, je
choisis de commencer par Lui.
Plusieurs manières de le situer dans la saga :
historique ou mythologique, par ascendance ou descendance.
·
historique
[Matthieu 1]
[1] Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils
d'Abraham :
[2] Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra
Juda et ses frères,
[.]
[16] Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, que
l'on appelle Christ.
·
Mythologique
Lc 3
une voix partit du ciel : "Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai
engendré."[23] Et Jésus, lors de ses débuts, avait environ 30 ans, et il
était, à ce qu'on croyait, fils de Joseph, fils d'Héli,
[24] fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de
Jannaï, fils de Joseph,
[25] fils de Mattathias, fils d'Amos, fils de Naoum, fils d'Esli,
fils de Naggaï,
[26] fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Séméin, fils de
Josech, fils de Joda,
[27] fils de Joanan, fils de Résa, fils de Zorobabel, fils de
Salathiel, fils de Néri,
[28] fils de Melchi, fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam,
fils d'Er,
[29] fils de Jésus, fils d'Eliézer, fils de Jorim, fils de
Matthat, fils de Lévi,
[30] fils de Syméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Jonam,
fils d'Eliakim,
[31] fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de
Nathan, fils de David,
[32] fils de Jessé, fils de Jobed, fils de Booz, fils de Sala,
fils de Naasson,
[33] fils d'Aminadab, fils d'Admin, fils d'Arni, fils de Hesron,
fils de Pharès, fils de Juda,
[34] fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Thara, fils de Nachor,
[35] fils de Sérouch, fils de Ragau, fils de Phalec, fils d'Eber,
fils de Sala,
[36] fils de Kaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech,
[37] fils de Mathousala, fils de Hénoch, fils de Jaret, fils de
Maleléel, fils de Kaïnam,
[38] fils d'Enos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu.
Dans un cas on part d’un ancêtre, le « Père des
croyants ».
Dans l’autre, on semble partir du présent pour remonter aux
origines, mais en fait on part de Dieu pour arriver à Dieu.
Dans les 2 cas, le but est bien théologique : montrer
le lien entre Jésus et Dieu.
Plusieurs manières de commencer à lire la Bible :
·
On peut partir de Jésus, du Nouveau Testament =
« les derniers temps »
·
On pourrait choisir de partir d’Abraham =
l’Histoire
·
On peut aussi partir des récits mythologiques
ó
session de cette année : Gn 1-11 = les récits mythologiques
Plusieurs manières de commencer du point de vue
mythologique.
·
1er récit de la création : Gn 1
Création par mise en ordre du
tohu-bohu (et non ex-nihilo ;
cette notion n’apparaîtra que plus tardivement)
L’humain, homme et femme, n’arrivant qu’à la fin… le 6ème
jour.
L’humain est à l’image de Dieu. Dieu vit que « cela était très bon » Gn 1,31
·
2nd récit de la création : Gn 2
L’’homme est créé dès le début, le 1er
jour.
Le jour où le SEIGNEUR Dieu fit la terre et
le ciel,
[5] il n'y avait encore sur la terre aucun
arbuste des champs, et aucune herbe des champs n'avait encore germé, car le
SEIGNEUR Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas
d'homme pour cultiver le sol ;
[6] mais un flux montait de la terre et
irriguait toute la surface du sol.
[7] Le SEIGNEUR Dieu modela l'homme avec de
la poussière prise du sol.
Gn 2,18 « Le SEIGNEUR Dieu dit : " Il n'est pas bon pour l'homme d'être
seul »
ó
S’agissant de la saga de l’humanité, mon intervention commencera avec l’apparition de l’Adam (et d’Eve)… au risque
de revenir un peu sur le cours précédant comparant les 2 récits de la Création.
Travail /
Question : où apparaît Adam ?
S’aider
du texte hébreu… ou de la TOB
Faire la différence entre « l’adam », le terreux, le glébeux,
l’homme ou l’humain et Adam, sans article.
ð
Gn 3,17 & Gn 4,25 !
2 apparitions d’Adam !
toutes 2 consécutives à un récit de chute, de péché :
la consommation du fruit défendu & le meurtre d’Abel.
Rq. : la plupart
des exégètes pense que le récit de Caïn et Abel serait le plus ancien… le péché
des origines n’est pas forcément celui qu’on croit !
Rq : Adam
n’est nommé comme tel qu’en Gn3,17 et il ne nommera son épouse Eve qu’un peu
plus tard, en Gn3,20
1)Le péché des
origines : Gn 2,21-3,24
[21] Le SEIGNEUR Dieu fit tomber dans une torpeur l'homme qui
s'endormit ; il prit l'une de ses côtes et referma les chairs à sa place.
[22] Le SEIGNEUR Dieu transforma la côte qu'il avait prise à
l'homme en une femme qu'il lui amena.
[23] L'homme s'écria : " Voici cette fois l'os de mes os et
la chair de ma chair, celle-ci, on l'appellera femme car c'est de l'homme
qu'elle a été prise. "
[24] Aussi l'homme laisse-t-il son père et sa mère pour
s'attacher à sa femme, et ils deviennent une seule chair.
[25] Tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, sans se faire mutuellement
honte.
[Genèse 3]
[1] Or le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes
des champs que le SEIGNEUR Dieu avait faites. Il dit à la femme : "
Vraiment ! Dieu vous a dit : "Vous ne mangerez pas de tout arbre du
jardin"... "
[2] La femme répondit au serpent : " Nous pouvons manger du
fruit des arbres du jardin,
[3] mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a
dit : "Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas afin de ne pas
mourir. "
[4] Le serpent dit à la femme : " Non, vous ne mourrez pas,
[5] mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux
s'ouvriront et vous serez comme des dieux possédant la connaissance de ce qui
est bon ou mauvais. "
[6] La femme vit que l'arbre était bon à manger, séduisant à
regarder, précieux pour agir avec clairvoyance. Elle en prit un fruit dont elle
mangea, elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea.
[7] Leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils surent qu'ils
étaient nus. Ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des pagnes.
[8] Or ils entendirent la voix du SEIGNEUR Dieu qui se promenait
dans le jardin au souffle du jour. L'homme et la femme se cachèrent devant le
SEIGNEUR Dieu au milieu des arbres du jardin.
[9] Le SEIGNEUR Dieu appela l'homme et lui dit : " Où es-tu
? "
[10] Il répondit : " J'ai entendu ta voix dans le jardin,
j'ai pris peur car j'étais nu, et je me suis caché. " -
[11] " Qui t'a révélé, dit-il, que tu étais nu ? Est-ce que
tu as mangé de l'arbre dont je t'avais prescrit de ne pas manger ? "
[12] L'homme répondit : " La femme que tu as mise auprès de
moi, c'est elle qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. "
[13] Le SEIGNEUR Dieu dit à la femme : " Qu'as-tu fait là ?
" La femme répondit : " Le serpent m'a trompée et j'ai mangé. "
[14] Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent : " Parce que tu as
fait cela, tu seras maudit entre tous les bestiaux et toutes les bêtes des
champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les
jours de ta vie.
[15] Je mettrai l'hostilité entre toi et la femme, entre ta
descendance et sa descendance. Celle-ci te meurtrira à la tête et toi, tu la
meurtriras au talon. "
[16] Il dit à la femme : " Je ferai qu'enceinte, tu sois
dans de grandes souffrances ; c'est péniblement que tu enfanteras des fils. Ton
désir te poussera vers ton homme et lui te dominera. "
[17] Il dit à Adam : " Parce que tu as écouté la voix de ta
femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais formellement prescrit de ne
pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C'est dans la peine que tu t'en
nourriras tous les jours de ta vie,
[18] il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras
l'herbe des champs.
[19] A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu'à ce que
tu retournes au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière
et à la poussière tu retourneras. "
[20] L'homme appela sa femme du nom d'Éve-c'est-à-dire La
Vivante-,car c'est elle qui a été la mère de tout vivant.
[21] Le SEIGNEUR Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de
peau dont il les revêtit.
[22] Le SEIGNEUR Dieu dit : " Voici que l'homme est devenu
comme l'un de nous par la connaissance de ce qui est bon ou mauvais.
Maintenant, qu'il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de vie, en
manger et vivre à jamais ! "
[23] Le SEIGNEUR Dieu l'expulsa du jardin d'Éden pour cultiver le
sol d'où il avait été pris.
[24] Ayant chassé l'homme, il posta les chérubins à l'orient du jardin d'Éden
avec la flamme de l'épée foudroyante pour garder le chemin de l'arbre de vie.
------------------------
NB : le fruit défendu
Le seul arbre nommé dans le Jardin
d’Eden est un figuier…
Gn 3,7 Ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des pagnes.
la figue étant à la fois un symbole
sexuel masculin et féminin cf. aspect extérieur et intérieur ; ainsi qu’un
symbole de connaissance divine.
C’est sous un banian ou figuier des banians que Siddartha Gotama aurait
connu l’illumination et serait devenu le Bouddah.
1Jn48 " D'où me connais-tu ? " lui dit Nathanaël ; et Jésus de répondre : " Avant même que Philippe
ne t'appelât, alors que tu étais sous le figuier, je t'ai vu. "
Symbole sexuel et symbole de
connaissance, pas étonnant qu’après avoir goûté du fruit de la connaissance,
Adam et Eve se fassent un cache sexe avec des feuilles de figuier.
Une pomme ? pomme en latin se
dit mallum or le mal = malum
D’où le rapprochement entre le
fruit défendu et la pomme voire avec la pomme d’amour ou grenade.
Le Troyen Pâris mit fin à
la dispute entre les déesses grecques Héra, Athéna et Aphrodite pour savoir qui
était la plus belle en donnant une pomme ou une grenade à Aphrodite.
Mais le fruit de l’immortalité
telle la fameuse « pomme d’or » qu’Hercule devait voler dans le
jardin des Hespéride est aussi parfois identifié à une orange ou un
coing…
Nature du péché
·
Gn 3,6 Elle en prit un
fruit dont elle mangea, elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et
il en mangea.
Eve et l’adam ont consommé du fruit
défendu. Acte de désobéissance.
Gn 2 [16] Le SEIGNEUR Dieu prescrivit à l'homme : " Tu pourras
manger de tout arbre du jardin, [17] mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon
ou mauvais car, du jour où tu en mangeras, tu devras mourir.
Mais cet acte n’est que la
réalisation formelle, extérieure, du véritable péché.
·
Gn 3,6 La femme vit que l'arbre était bon à
manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance.
On retrouve ici les 3 critères de
discernement selon Platon : le
Bien, le Beau, le Vrai !
Critères toujours et à jamais valides et sains / saints - à condition
de les subordonner à l’Amour ! cf.
1Co 13
( agaph évidemment et non pas eroV même si ce dernier est le moteur du
mouvement selon Platon, Freud etc.)
Mais ce n’est pas en réalité pour
le Bien, le Beau, le Vrai qu’Eve va manger du fruit défendu.
·
Gn 3,5 vous serez comme
des dieux possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. "
Voilà l’argument qui fait tomber
Eve.
Sans en avoir conscience, sans se
l’avouer encore à elle-même, c’est par attrait du pouvoir, pour être
« comme des dieux » qu’Eve consomme du fruit défendu. JALOUSIE / ORGUEIL
Processus
·
Gn 3,1 Il dit à la
femme : " Vraiment ! Dieu vous a dit : "Vous ne mangerez pas de tout
arbre du jardin"... "
Or le SEIGNEUR avait justement dit
l’inverse :
Gn 2[16] Le SEIGNEUR Dieu prescrivit à l'homme : " Tu pourras
manger de tout arbre du jardin,
Satan est MENTEUR.
Jn 8,44 'il est menteur et père du mensonge.
·
Gn 3 [2] La femme répondit au serpent : " Nous pouvons manger du
fruit des arbres du jardin, [3] mais du fruit
de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : "Vous n'en mangerez
pas et vous n'y toucherez pas afin de ne pas mourir. "
Eve dévoile
aussitôt le mensonge mais elle se fourvoie en essayant de rétablir le véritable
interdit.
Dieu a dit :
"Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas afin de ne pas mourir.
"
Or Dieu n’avait
pas parlé du toucher, l’interdit ne portait que sur la consommation : il
n’y avait aucun risque (mais aucun intérêt sans doute) à toucher au fruit.
Ce n’était pas
le fruit qui était défendu mais sa consommation.
tu ne mangeras
pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais
Toujours est-il
que l’interdit raisonnable de la consommation est devenu par extrapolation et
amplification, un interdit absurde du toucher.
Ainsi il existe
des lois tellement sévères qu’on les ignore généralement : consommation de
cannabis = prison
Il existe des
lois absurdes et parfois tombées en désuétudes bien que jamais abolies :
interdiction du pantalon pour les femmes ? / l’interdiction pour un prêtre
d’entrer dans un casino / un STOP au milieu de nulle part/ l’interdit de
manger un veaux dans le lait de sa mère => interdiction de joindre viande et
produit laitier … les 10 commandements devenus 613…
Or quand une loi
devient absurde et/ou inapplicable, elle devient persverse car elle pose le
sujet de la loi en juge de la loi. La loi devient alors soumise à l’arbitraire.
Jc 4,11-12 si tu juges
une loi, tu agis en juge et non
en réalisateur de la loi.
[12] Or un seul est législateur et juge : celui qui peut sauver et perdre.
Contrevenir à la
loi divine c’est déjà avoir jugé cette loi et donc avoir pris la place de Dieu.
Gn 3,5 Dieu sait
que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux possédant la connaissance de ce qui est
bon ou mauvais. "
Le péché premier
est toujours le même : se prendre pour dieu, prendre la place de Dieu. ORGUEIL.
·
Mais qui dit premier
dit second voire deuxième…
-
Entrainer d’autres dans
son péché.
« je ne suis pas
la seule »
« tout le monde le fait »
Gn3,6 elle en donna aussi
à son mari qui était avec elle et il en mangea.
-
Nier sa responsabilité
« c’est
pas ma faute »
Gn 3,13 " La femme répondit : " Le serpent m'a trompée et j'ai
mangé. "
-
Accuser les autres
Gn 3,12 c'est
elle qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. "
Accuser le diable : le serpent
Accuser Dieu lui-même (sans bien l’assumer généralement)
Gn3,12 La femme que tu as mise auprès de moi
Un péché en entraine souvent un
autre. C’est un engrenage vicieux.
Le péché originel ou des origines
n’est pas appellé ainsi parce que situé à l’origine des temps mais parce qu’il
est le premier d’une série, à l’origine des autres péchés.
CAUSES / ORIGINES
Le Serpent
Ap12,9 l'énorme
Dragon, l'antique Serpent, le
Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier,
Mais la Genèse
dit seulement :
Gn 3[1] Or le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des champs que
le SEIGNEUR Dieu avait faites.
Or l’astuce ou
la ruse n’est pas forcément un péché, un mal.
Comparons en
hebreu les versets Gn2,25 et le suivant Gn 3,2
On pourait
traduire « le serpent était nu » et même dire qu’il est plus nu que
toute autre créature car il va jusqu’à se dévêtire de sa nudité lors de sa
mue !
Le Serpent est
« plus », « plus nu que » ; il est donc plus que
l’adam et Eve.
Or c’est eux que
Dieu a choisis pour garder le Jardin…
Le Serpent est
JALOUX de la relation privilégiée entre Dieu et les humains.
Lorsque Allah y
souffla la vie, Il ordonna aux Anges de se prosterner pour Adam. Iblis adorait
Allah avec
les Anges dans les cieux, il était donc concerné par les ordres. Mais, par
vanité et orgueil, il refusa de se prosterner et il dit : « Je suis meilleur que lui, Tu m'as créé de
feu, alors que Tu l'as créé d'argile. » (Coran 7.12)
Mais étant nu
i.e. sans personnalité propre selon la symbolique biblique du vêtement, il ne
pouvait que se définir par rapport auxc autres, que se comparer aux autres…
Dieu
Gn 3[1] Or le
serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des champs que le SEIGNEUR Dieu avait faites.
Dieu a créé le
Serpent. Or Il est Tout, Il est omniscient : il l’a donc créé en
connaissance de cause ; Il est cause première même du mal.
C’est d’ailleurs
aussi ce que lui reproche Adam.
Gn3 [12] L'homme répondit : " La femme que
tu as mise auprès de moi,
« Ces textes concernent le mal de peine, non celui de
faute. » IQ49a2s1
La femme
Gn2[21] Le SEIGNEUR Dieu fit tomber dans une torpeur l'homme qui s'endormit ; il
prit l'une de ses côtes et referma les chairs à sa place.
Elle est issue
du sommeil de l’adam : elle est comme l’expression de ses fantasmes, elle
n’est pas tout-à-fait réelle pour l’adam.
-
Elle n’a pas de nom. L’adam ne la nommera qu’en
Gn 3[20] L'homme appela sa femme "Eve", parce qu'elle fut la mère de
tous les vivants.
-
Aucune parole n’est rapportée de l’homme à sa femme.
Le 1er
a lui parler sera le Serpent, par le mensonge.
Mais en déjouant
le mensonge du Serpent, Elle est tombé dans l’erreur, elle s’est trompé ou a
été trompée.
" La femme
répondit : " Le serpent m'a trompée et j'ai mangé. "
2Co 11,3 Mais j'ai
bien peur qu'à l'exemple d'Eve, que le serpent
a dupée par son astuce, vos pensées ne se corrompent en s'écartant de la
simplicité envers le Christ.
Elle serait
alors plus une Victime qu’une pècheresse, selon ces dires : elle n’assume
rien.
Or sans
confession pas de pardon…
L’adam
1Tm 2,14 Et ce
n'est pas Adam qui fut séduit,
mais c'est la femme qui, séduite, tomba dans la transgression.
Mais
Ro 5,14 d'Adam
à Moïse la mort a régné, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une
transgression identique à celle d'Adam,
Il connaissait
l’interdit divin et il est passé outre.
Puis il a rejeté
la responsabilité, la culpabilité sur son épouse et sur Dieu.
CONSEQUENCES :
Gn3[8] Or ils entendirent la voix du SEIGNEUR Dieu qui se promenait
dans le jardin au souffle du jour. L'homme et la femme se cachèrent devant le
SEIGNEUR Dieu au milieu des arbres du jardin.
LA 1ère
et plus grande conséquence, la conséquence mécanique et automatique au péché, c’est la rupture de la relation privilégiée
entre Dieu et l’humain. Rupture qui n’est pas du côté de Dieu mais du fait de
l’humain.
Une malédiction :
Gn3 [14] Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent : " Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les bestiaux
et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de
la poussière tous les jours de ta vie.
Le seul vrai
coupable c’est le Serpent !
L’humain est
avant tout une victime du Mal, du Malin ; victime parfois complaisante
certes mais le Mal n’a pas sa source en l’humain, il vient du dehors, il est
comme une tâche sur la nature humaine, surnaturel et non naturel.
Ainsi Jésus pourra être pleinement homme sans être atteint
par le mal et cette tâche peut être enlevé par le baptême…
Des sanctions : (une sanction pouvant être négative
ou positive)
Envers la femme
Gn3[16] Il dit à la femme : " Je ferai qu'enceinte, tu sois
dans de grandes souffrances ; c'est péniblement que tu enfanteras des fils. Ton
désir te poussera vers ton homme et lui te dominera. "
Envers
Adam :
Gn3,17s Il dit à Adam : " Parce que tu as écouté la voix de ta femme
et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais formellement prescrit de ne pas
manger, le sol sera maudit à cause de toi. C'est dans la peine que tu t'en
nourriras tous les jours de ta vie, [18] il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras l'herbe des
champs.
[19] A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes
au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la
poussière tu retourneras. "
Ces punitions classent
cette partie du mythe dans l’étiologie.
Il s’agit
d’expliquer un état de fait, d‘en trouver l’origine, la cause ou de justifier
une réalité.
Envers les
2 :
Gn 3[21] Le SEIGNEUR Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de
peau dont il les revêtit.
[22] Le SEIGNEUR Dieu dit : " Voici que l'homme est devenu
comme l'un de nous par la connaissance de ce qui est bon ou mauvais.
Maintenant, qu'il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de vie, en
manger et vivre à jamais ! "
[23] Le SEIGNEUR Dieu l'expulsa du jardin d'Éden pour cultiver le
sol d'où il avait été pris.
[24] Ayant chassé l'homme, il posta les chérubins à l'orient du jardin d'Éden
avec la flamme de l'épée foudroyante pour garder le chemin de l'arbre de vie.
·
Dieu lui-même a vêtu Adam et Eve :
-
Il ne faut pas chercher à revenir à la condition précamineuse
-
L’artisanat et la chasse sont légitimés par Dieu
-
La personnalité (= vêtement) est un don de Dieu
·
Un constat :
Gn 3,22 l'homme
est devenu comme l'un de nous par la connaissance de ce qui est bon ou mauvais.
Cela ne lui est
pas retiré ! L’humain est doué du jugement moral, comme Dieu.
·
Expulsion du Jardin
Devenu comme
Dieu par la connaissance du bien et du mal, l’humain risque de se prendre pour
Dieu.
Pour le protéger
de cela, il faut que l’humain soit mortel.
Dieu le prive
donc de l’accès à l’arbre de vie : il l’expulse du Jardin et en protège
l’accès.
Le salut chrétien n’est pas dans un retour au Jardin
primordial mais dans la participation à la Jérusalem céleste.
Ap 21 [1] Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le
premier ciel et la première terre ont disparu et la mer n'est plus.
[2] Et la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, je la vis qui descendait du ciel, d'auprès de
Dieu, comme une épouse qui s'est parée pour son époux.
·
La mort et la reproduction de la vie
Gn2,17 du jour où tu en mangeras,
tu devras mourir. "
Avant le péché, l’homme ne devait
pas connaître la mort, il avait accès à l’arbre de la vie. Théologiquement, on
dit que l’immortalité était un attribut préternaturel de l’homme.
Ne connaissant pas la mort, l’homme
n’avait pas non plus besoin de se reproduire.
Mt 22,30 A la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari ; mais
on est comme des anges dans le
ciel.
La question portant sur l’immortalité des anges et non sur celle de leur
sexe.
Après la faute :
Gn 4,1 L'homme connut Éve sa femme.
Elle devint enceinte
Il n’est pas dit que l’homme
n’avait pas pénétré sa femme avant… la sexualité est-elle une réalité
prépécamineuse ou non ? liée inséparablement à la notion de reproduction
ou non ?
Toujours est-il que ce n’est qu’une
fois atteint par la mortalité qu’Adam et Eve engendrent.
Gn 4,1 L'homme connut Éve sa femme.
Elle devint enceinte, enfanta Caïn
CONCLUSION
Le récit est complexe.
Le péché est tortueux, serpentin.
L’homme en est à la fois la victime
et le complice.
Mais il est à jamais devenu
« comme Dieu ».
2)Le péché des
origines : Gn 4
[Genèse 4]
[1] L'homme connut Éve sa femme. Elle devint enceinte, enfanta
Caïn et dit : " J'ai procréé un homme, avec le SEIGNEUR. "
[2] Elle enfanta encore son frère Abel. Abel faisait paître les
moutons, Caïn cultivait le sol.
[3] A la fin de la saison, Caïn apporta au SEIGNEUR une offrande
de fruits de la terre ;
[4] Abel apporta lui aussi des prémices de ses bêtes et leur
graisse. Le SEIGNEUR tourna son regard vers Abel et son offrande,
[5] mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande. Caïn
en fut très irrité et son visage fut abattu.
[6] Le SEIGNEUR dit à Caïn : " Pourquoi t'irrites-tu ? Et
pourquoi ton visage est-il abattu ?
[7] Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n'agis pas
bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le. "
[8] Caïn parla à son frère Abel et, lorsqu'ils furent aux
champs, Caïn attaqua son frère Abel et le tua.
[9] Le SEIGNEUR dit à Caïn : " Où est ton frère Abel ?
" - " Je ne sais, répondit-il. Suis-je le gardien de mon frère ?
" -
[10] " Qu'as-tu fait ? reprit-il. La voix du sang de ton
frère crie du sol vers moi.
[11] Tu es maintenant maudit du sol qui a ouvert la bouche pour
recueillir de ta main le sang de ton frère.
[12] Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa force.
Tu seras errant et vagabond sur la terre. "
[13] Caïn dit au SEIGNEUR : " Ma faute est trop lourde à
porter.
[14] Si tu me chasses aujourd'hui de l'étendue de ce sol, je
serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque
me trouvera me tuera. "
[15] Le SEIGNEUR lui dit : " Eh bien ! Si l'on tue Caïn, il
sera vengé sept fois. " Le SEIGNEUR mit un signe sur Caïn pour que
personne en le rencontrant ne le frappe.
[16] Caïn s'éloigna de la présence du SEIGNEUR et habita dans le
pays de Nod à l'orient d'Éden.
[17] Caïn connut sa femme, elle devint enceinte et enfanta Hénok.
Caïn se mit à construire une ville et appela la ville du nom de son fils Hénok.
[18] Irad naquit à Hénok et Irad engendra Mehouyaël ; Mehiyyaël
engendra Metoushaël et Metoushaël engendra Lamek.
[19] Lamek prit deux femmes ; l'une s'appelait Ada et l'autre
Cilla.
[20] Ada enfanta Yabal ; ce fut lui le père de ceux qui habitent
des tentes avec des troupeaux.
[21] Son frère s'appelait Youbal ; ce fut lui le père de tous
ceux qui jouent de la cithare et du chalumeau.
[22] Cilla, quant à elle, enfanta Toubal-Caïn qui aiguisait tout
soc de bronze et de fer ; la soeur de Toubal-Caïn était Naama.
[23] Lamek dit à ses femmes : " Ada et Cilla, écoutez ma
voix ! Femmes de Lamek, tendez l'oreille à mon dire ! Oui, j'ai tué un homme
pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure.
[24] Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept
fois. "
[25] Adam connut encore sa femme, elle enfanta un fils et le
nomma Seth, " car Dieu m'a suscité une autre descendance à la place
d'Abel, puisque Caïn l'a tué ".
[26] A Seth, lui aussi, naquit un fils qu'il appela du nom d'Enosh. On
commença dès lors à invoquer Dieu sous le nom de SEIGNEUR.
------------------
Nature du péché
Le meurtre
d’Abel par son frère Caïn.
Certes
l’interdit du meurtre ne sera formalisé que bien plus tard dans la Loi de
Moïse, les 10 Paroles ou Commandements donnés par Dieu à Israël sur le mont
Sinaï.
Ex 20,13 Tu ne commettras
pas de meurtre.
Mais le respect
de la vie est inscrit de manière positive au cœur de la nature humaine :
c’est le commandement adamique « Soyez fécond » Gn1,22
Processus
·
Gn 3,20 L'homme appela
sa femme du nom d'Éve-c'est-à-dire La Vivante-,car c'est elle qui a été la mère
de tout vivant.
Eve est réduite
à sa maternité. Elle est matrice plutôt que sujet. Elle est mère plus
qu’épouse…
Ce n’est pas
l’homme Adam qui la fécondera ; elle n’est pénètrée que par l’animal,
l’adam.
Gn4 [1] L'homme connut Éve sa femme. Elle devint enceinte, enfanta
Caïn et dit : " J'ai procréé un homme, avec le SEIGNEUR. "
Éve ne concidère
par Adam comme le cogéniteur de son enfant : elle en attribue la paternité
directement à Dieu.
Caïn est comme
fils de Dieu, il est considéré par Éve comme quasi divin et sera élevé comme
tel.
Pire que l’enfant-Roi moderne.
ORGUEIL
·
Gn4 [2] Elle enfanta encore son frère Abel.
Abel n’est pas
un fils. Il est un frère. Il n’existe que par comparaison avec son
« divin » frère et à côté de lui, il est négligeable, une vapeur…
HUMILITÉ
·
Gn 4, 2-7
Abel faisait paître les moutons, Caïn
cultivait le sol.
[3] A la fin de
la saison, Caïn apporta au SEIGNEUR une offrande de fruits de la terre ;
[4] Abel apporta
lui aussi des prémices de ses bêtes et leur graisse. Le SEIGNEUR tourna son
regard vers Abel et son offrande,
[5] mais il
détourna son regard de Caïn et de son offrande. Caïn en fut très irrité et son
visage fut abattu.
[6] Le SEIGNEUR
dit à Caïn : " Pourquoi t'irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il
abattu ?
[7] Si tu agis
bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n'agis pas bien, le péché, tapi à ta
porte, te désire. Mais toi, domine-le. "
Dieu agrée
l’offrande d’Abel mais refuse celle de Caïn. Or Caïn se considère meilleur que
son inconsistant de frère. Il passe alors avec colère de l’ORGUEIL à la JALOUSIE.
·
Gn 4,6-7
[6] Le SEIGNEUR
dit à Caïn : " Pourquoi t'irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il
abattu ?
[7] Si tu agis
bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n'agis pas bien, le péché, tapi à ta
porte, te désire. Mais toi, domine-le. "
Mais si Caïn est
ainsi naturellement enclain à la JALOUSIE, il n’a cependant pas encore commis
le mal. La tentation n’est pas le péché. Il peut encore s’en sortir, s’en
relever s’il agit bien.
La tentation est
en lui : le propre de l’homme.
Le péché est à
l’extérieur et on peut le dominer.
ó on peut ne pas pécher.
1 P 5 Votre adversaire, le diable, comme un lion
rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. [9] Résistez-lui, fermes dans la foi
·
Gn 4
[8] Caïn parla à
son frère Abel et, lorsqu'ils furent aux champs, Caïn attaqua son frère Abel et
le tua.
Le péché était à
l’extérieur, tapi à la porte. Caïn est sorti à sa rencontre.
Il s’est fait
péché et c’est lui qui a attaqué son frère.
·
Gn 4
[9] Le SEIGNEUR dit à Caïn : " Où est ton frère Abel ? " - "
Je ne sais, répondit-il. Suis-je le gardien de mon frère ? "
Pour sa défense,
Caïn exprime la réalité.
Caïn a agit
envers Abel comme un gardien de moutons et il a sacrifié Abel.
Abel, le sacrificateur est devenu l’agneau sacrifié :
une figure du Christ Jésus,
He 12,24 Jésus médiateur d'une alliance nouvelle, et d'un
sang purificateur plus éloquent que celui d'Abel.
CAUSES / ORIGINES
·
Adam et Eve
Du déséquilibre
de leur couple est venu le déséquilibre de valeur affirmée entre Caïn
d’extraction quasi divine et la vapeur inconsistante Abel.
Je 31,29 Les
pères ont mangé des raisins verts,
et les dents des fils sont agacées.
·
Caïn : il a été
faible
[7] Si tu agis bien, ne le relèveras-tu
pas ? Si tu n'agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi,
domine-le.
·
Le péché plus ou moins
personnalisé ou bestialisé.
·
Dieu qui n’a pas agréé
l’offrande de Caïn…
Pourquoi
Dieu a-t-il agréé l’offrande d’Abel et dénigré celle de Caïn ?
·
Rm 11 [33] O profondeur
de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont
insondables et ses voies impénétrables ! [34] Qui en effet a connu la pensée du
Seigneur ?
Ceci
dit puisque Dieu est juste, il n’agit pas sans raison…
Comparons cette apparante injustice à une autre dans le NT,
la parabole des talents chez Matthieu
Gn 4[3] A la fin de la saison, Caïn
apporta au SEIGNEUR une offrande de fruits de la terre ; [4] Abel apporta lui
aussi des prémices de ses
bêtes et leur graisse. Le SEIGNEUR tourna son regard vers Abel et son offrande,
[5] mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande.
Mt 25 [14] " En effet, il en va comme d'un homme qui, partant en
voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
[15] A l'un il remit cinq talents, à un autre deux, à un autre un
seul, à chacun selon ses capacités ; puis il partit. Aussitôt
[16] celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla les faire
valoir et en gagna cinq autres.
[17] De même celui des deux talents en gagna deux autres.
[18] Mais celui qui n'en avait reçu qu'un s'en alla creuser un
trou dans la terre et y cacha l'argent de son maître.
[19] Longtemps après, arrive le maître de ces serviteurs, et il
règle ses comptes avec eux.
[20] " Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança et en
présenta cinq autres, en disant : "Maître, tu m'avais confié cinq talents ; voici cinq autres talents que j'ai
gagnés. "
[21] " Son maître lui dit : "C'est bien, bon et fidèle
serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t'établirai ;
viens te réjouir avec ton maître. "
[22] " Celui des deux talents s'avança à son tour et dit :
"Maître, tu m'avais confié
deux talents ; voici deux
autres talents que j'ai gagnés. "
[23] " Son maître lui dit : "C'est bien, bon et fidèle
serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t'établirai ;
viens te réjouir avec ton maître. "
[24]" S'avançant à son tour, celui qui avait reçu un seul talent dit
: "Maître, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes où tu n'as pas semé, tu ramasses où tu n'as pas
répandu ; "
[25] " par peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre : le voici, tu as ton bien.
"
[26] " Mais son maître lui répondit : "Mauvais
serviteur, timoré ! Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé et que je ramasse où je n'ai
rien répandu. "
[27] Il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers : à
mon retour, j'aurais recouvré mon bien avec un intérêt.
[28] Retirez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui a les dix talents.
[29] Car à tout homme qui
a, l'on donnera et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n'a pas,
même ce qu'il a lui sera retiré.
// parabole des mines
Lc 19 [26] Je
vous le dis : à tout homme qui a, l'on
donnera, mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.
Les deux paraboles ont à peu près
la même conclusion chocante : « à tout homme qui a, l'on donnera,
mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré. »
La clef de lecture et d’interprètation
porte donc sur la possession ou
non-possession.
·
Le maître confie ses
biens à ses serviteurs. Ils en sont responsables, il leur fait confiance.
2 serviteurs vont véritablement
recevoir ce qui leur est confié et en user « comme si c’était à
eux ». Au retour du maître, ils ne viennnent pas lui rendre son bien mais
lui montre ce qu’ils en ont fait, ce qu’ils ont gagné avec.
Le 3ème serviteur n’a
reçu le bien du maître qu’en dépôt et au retour du maître il lui rend
simplement son dépôt. Alors le maître lui reprend ce dépôt qui est resté le
sien au lieu d’être « son
talent » et le donne à celui qui en a le plus.
[29] Car à tout homme qui a, l'on
donnera et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n'a pas, même ce
qu'il a lui sera retiré.
Celui « qui a » est comme
celui qui voit le verre à moitié plein, ce qu’il a produit une surabondance de
joie.
« Celui qui n’a pas » est
comme celui qui voit le verre à moitié vide, il ne se réjouit même pas de ce
qu’il a, il ne voit que le manque et finalement est toujours en manque.
Gn Gn 4[3] A la fin de la saison,
Caïn apporta au SEIGNEUR une offrande de fruits de la terre ; [4] Abel apporta
lui aussi des prémices de ses
bêtes et leur graisse. Le SEIGNEUR tourna son regard vers Abel et son offrande,
[5] mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande.
·
Abel apporte de ses
bêtes et Caïn des fruits de la terre.
Abel apporte quelque chose qui lui
appartient, quelque chose de lui-même. Il est HUMBLE.
Caïn rend simplement à Dieu ce qui
est à lui ; son offrande reste extérieure. Il ne s’abaisse pas, il pèche
par ORGUEIL
Dieu accepte le don qu’Abel fait de
lui-même mais refuse l’offrande impersonnelle de Caïn.
On retrouve la même logique en Lc
21
[Luc 21]
[1] Levant les yeux, Jésus vit ceux
qui mettaient leurs offrandes dans le tronc.
C'étaient des riches.
[2] Il vit aussi une veuve
misérable qui y mettait deux petites pièces,
[3] et il dit : " Vraiment, je
vous le déclare, cette veuve pauvre a mis plus que tous les autres.
[4] Car tous ceux-là ont pris sur
leur superflu pour mettre dans les offrandes ; mais elle, elle a pris sur sa misère pour mettre tout ce
qu'elle avait pour vivre. "
NB : offrande eucharistique
Tu es béni, Dieu de l'univers, toi qui nous donnes ce pain,
fruit de la terre et du travail des hommes; nous te le présentons:
il deviendra le pain de la vie.
Non
seulement le pain nous a été donné et est donc à nous : le donnateur n’a
plus aucun droit sur son don.
Mais
encore il est aussi (partiellement) le fruit de notre travail !
Prière sur les offrandes du 8ème dimanche du Temps Ordinaire
C'est toi qui nous donnes, Seigneur, ce que nous t'offrons,
pourtant tu vois dans notre offrande un geste d'amour;
aussi te prions-nous avec confiance:
Puisque tes propres dons sont notre seule valeur,
qu'ils fructifient pour nous en bonheur éternel. Par Jésus.
CONSÉQUENCES
·
malédiction
[10] " Qu'as-tu fait ? reprit-il. La voix du sang de ton
frère crie du sol vers moi.
[11] Tu es maintenant
maudit du sol qui a ouvert la bouche pour recueillir de ta main le sang de
ton frère.
[12] Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa force. Tu
seras errant et vagabond sur la terre. "
« maudit du sol » ?
Est-ce Caïn qui est maudit ou
est-ce le sol ?
Il semble que la malédiction porte
sur la relation de Caïn au sol. v12.
Noter la différence avec Gn 3
le sol sera maudit à cause de toi. C'est dans la peine que tu t'en
nourriras tous les jours de ta vie,
[18] il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras
l'herbe des champs.
[19] A la sueur de ton visage tu mangeras du pain
Dans les 2 cas le travail devient
pénible. Mais dans un cas Caïn est maudit du sol ou par le sol tandis que dans l’autre
c’est le sol qui est maudit à cause d’Adam…
Rq : la BJ fait porter la
malédiction sur Caïn.
[10] Yahve reprit : "Qu'as-tu fait ! Ecoute le sang de ton
frère crier vers moi du sol !
[11] Maintenant, sois
maudit et chassé du sol fertile qui a ouvert la bouche pour recevoir de ta
main le sang de ton frère.
[12] Si tu cultives le sol, il ne te donnera plus son produit :
tu seras un errant parcourant la terre."
·
Tu seras errant et vagabond sur la terre. "
Ici encore le parallèle s’impose avec l’expulsion d’Adam et Eve du jardin
d’Eden.
Adam et Eve ne pouvaient revenir à l’état précamineux et idyllique du
Jardin.
Caïn ne peut pas s’installer dans le sang de son frère, il ne doit pas en
rester là. Il doit continuer à vivre, à avancer.
Mais dans les 2 cas, la sanction therapeutique est comprise comme une
punition.
[13] Caïn dit au SEIGNEUR : " Ma faute est trop lourde à
porter.
[14] Si tu me chasses aujourd'hui de l'étendue de ce sol, je
serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque
me trouvera me tuera. "
·
le signe de Caïn
Gn4 15] Le SEIGNEUR lui dit : " Eh bien ! Si l'on tue Caïn, il
sera vengé sept fois. " Le SEIGNEUR mit un signe sur Caïn pour que
personne en le rencontrant ne le frappe.
Ce signe n’est pas précisé dans le Bible.
Il est remarquable que le signe puisse être à la fois
l’objet d’une malédiction mortelle et en même temps par une opération de
multiplication par 7 un signe de bénédiction pour garder en vie.
Certains y voient une rune de
protection.
D’autres y ont vu (je préfère
parler au passé) : une malédiction associée à la peau noire.
La cabale y voit la lettre taw. Dernière
des 22 lettres de l’Alphabet, Taw représente l’aboutissement de la création,
son expression, sa réalisation, sa formulation créatrice selon le principe
« le début s’enracine dans la fin, et la fin dans le début. » (Séfer
Yetsirah)
Avec l’imposition du Taw sur Caïn, la geste créatrice est
achevée.
·
[16] Caïn s'éloigna de
la présence du SEIGNEUR et habita dans le pays de Nod à l'orient d'Éden.
Gn
3,8 L'homme et la femme se cachèrent
devant le SEIGNEUR Dieu au milieu des arbres du jardin.
La
conséquence ultime c’est la rupture de la relation de proximité entre Dieu et
l’humanité. Rupture non du fait de Dieu, mais du fait de l’homme.
L’homme n’est plus véritablement « homo capax dei ».
CONCLUSION :
[17] Caïn connut sa
femme, elle devint enceinte et enfanta Hénok. Caïn se mit à construire une
ville et appela la ville du nom de son fils Hénok.
[18] Irad naquit à Hénok et Irad engendra Mehouyaël ; Mehiyyaël
engendra Metoushaël et Metoushaël engendra Lamek.
[19] Lamek prit deux femmes ; l'une s'appelait Ada et l'autre
Cilla.
[20] Ada enfanta Yabal ; ce fut lui le père de ceux qui habitent
des tentes avec des troupeaux.
[21] Son frère s'appelait Youbal ; ce fut lui le père de tous
ceux qui jouent de la cithare et du chalumeau.
[22] Cilla, quant à elle, enfanta Toubal-Caïn qui aiguisait tout
soc de bronze et de fer ; la soeur de Toubal-Caïn était Naama.
[23] Lamek dit à ses femmes : " Ada et Cilla, écoutez ma
voix ! Femmes de Lamek, tendez l'oreille à mon dire ! Oui, j'ai tué un homme
pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure.
[24] Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept
fois. "
[25] Adam connut encore sa femme, elle enfanta un fils et le
nomma Seth, " car Dieu m'a suscité une autre descendance à la place
d'Abel, puisque Caïn l'a tué ".
[26] A Seth, lui aussi, naquit un fils qu'il appela du nom d'Enosh. On
commença dès lors à invoquer Dieu sous le nom de SEIGNEUR.
La descendance
de Caïn disparaît en tant que telle de la Bible pour laisser place à une autre
descendance d’Adam par Seth.
On entre avec la
descendance de Seth dans une nouvelle ère dans laquelle l’humanité doit se réinventer
une relation avec Dieu, redécouvrir Dieu.
On commença dès
lors à invoquer Dieu sous le nom de SEIGNEUR.
Nom mystérieux et qui n’en
est pas un.
Nom imprononçable
pour un Dieu inacessible.
Du moins jusqu’à
Noé…
Gn5 [29] Il l'appela du nom de Noé en disant : " Celui-ci nous
réconfortera de nos labeurs et de la peine qu'impose à nos mains un sol maudit
par le SEIGNEUR. "
Le déluge sera comme une nouvelle
création…
Cours suivant !
CONCLUSION GÉNÉRALE : comment en finir ?
2 récits de faute originelle pour un même péché
originel : l’orgueil.
C’est l’ORGUEIL qui pousse l’adam et son épouse à devenir
par eux-mêmes comme des dieux.
C’est l’ORGUEIL de Caïn qui le rend inapte à s’offrir à Dieu
et qui le rend jaloux de son frère jusqu’à le tuer.
L’ORGUEIL est le premier de tous les vices.
CEC 1866 : Les vices peuvent être rangés d'après les
vertus qu'ils contrarient, ou encore rattachés aux péchés capitaux que
l'expérience chrétienne a distingués à la suite de S. Jean Cassien et de S.
Grégoire le Grand (mor. 31,45). Ils sont appelés capitaux parce qu'ils sont
générateurs d'autres péchés, d'autres vices. Ce sont l'orgueil, l'avarice,
l'envie, la colère, l'impureté, la gourmandise, la paresse ou acédie.
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Si le CEC en parle, c’est que même si nous sommes des
créatures nouvelles dans le Christ, le mal est encore là, tapi à la porte…
A nouvelle
création, nouveau péché des origines :
Ce n’est qu’après le péché, que ce soit celui du fruit
défendu ou le meurtre d’Abel, que l’adam devient Adam.
De même, l’assemblée des croyants ne s’appellera Église
qu’après le péché d’Ananie et de Saphira
Ac 5 [11] Une grande crainte saisit alors toute l'Église et tous ceux
qui apprenaient cet événement.
Et là encore
c’est l’ORGUEIL ou la vanité qui les pousse à donner (une partie) de leur bien
pour se faire bien voir et leur offrande n’est pas agrée ; et eux-mêmes en
meurent…
Cf. L’Associé du
diable (Film de 1998) de Taylor Hackford
« la vanité, c’est décidément
mon péché préféré » !
De même que Jésus a
vaincu la mort en mourant sur la croix, il faut vaincre l’orgueil en le prenant
à son propre piège.
2Co11,30 S'il faut s'enorgueillir, je mettrai mon orgueil dans ma faiblesse.