Formation Chrétienne des adultes

2017-2018

Ouvrir la Bible

 

 

La saga de l’humanité

ou

D’une humanité touchée par le péché

 

 

Abbé Bertrand THEBAUT


 

Plan :

         Introduction : Par où commencer ?

1)   Le péché des origines : Gn 2,21-3,24

 

Nature du péché

Processus

Causes / origines

Conséquences

conclusion

 

2)   Le péché des origines : Gn 4

 

Nature du péché

Processus

Causes / origines

Conséquences

conclusion

 

         Conclusion générale : Comment en finir ?


 

Introduction : Par où commencer ?

Jésus étant pour nous au cœur de la saga de l’humanité, je choisis de commencer par Lui.

Plusieurs manières de le situer dans la saga : historique ou mythologique, par ascendance ou descendance.

·         historique

[Matthieu 1]

[1] Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham :

[2] Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères,

[.]

[16] Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, que l'on appelle Christ.

·         Mythologique

Lc 3

une voix partit du ciel : "Tu es mon fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré."[23] Et Jésus, lors de ses débuts, avait environ 30 ans, et il était, à ce qu'on croyait, fils de Joseph, fils d'Héli,

[24] fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannaï, fils de Joseph,

[25] fils de Mattathias, fils d'Amos, fils de Naoum, fils d'Esli, fils de Naggaï,

[26] fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Séméin, fils de Josech, fils de Joda,

[27] fils de Joanan, fils de Résa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri,

[28] fils de Melchi, fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam, fils d'Er,

[29] fils de Jésus, fils d'Eliézer, fils de Jorim, fils de Matthat, fils de Lévi,

[30] fils de Syméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Jonam, fils d'Eliakim,

[31] fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de Nathan, fils de David,

[32] fils de Jessé, fils de Jobed, fils de Booz, fils de Sala, fils de Naasson,

[33] fils d'Aminadab, fils d'Admin, fils d'Arni, fils de Hesron, fils de Pharès, fils de Juda,

[34] fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Thara, fils de Nachor,

[35] fils de Sérouch, fils de Ragau, fils de Phalec, fils d'Eber, fils de Sala,

[36] fils de Kaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech,

[37] fils de Mathousala, fils de Hénoch, fils de Jaret, fils de Maleléel, fils de Kaïnam,

[38] fils d'Enos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu.

Dans un cas on part d’un ancêtre, le « Père des croyants ».

Dans l’autre, on semble partir du présent pour remonter aux origines, mais en fait on part de Dieu pour arriver à Dieu.

Dans les 2 cas, le but est bien théologique : montrer le lien entre Jésus et Dieu.

 

Plusieurs manières de commencer à lire la Bible :

·         On peut partir de Jésus, du Nouveau Testament = « les derniers temps »

·         On pourrait choisir de partir d’Abraham = l’Histoire

·         On peut aussi partir des récits mythologiques

ó session de cette année : Gn 1-11 = les récits mythologiques

 

                              

 

Plusieurs manières de commencer du point de vue mythologique.

·         1er récit de la création : Gn 1

Création par mise en ordre du tohu-bohu   (et non ex-nihilo ; cette notion n’apparaîtra que plus tardivement)

L’humain, homme et femme,  n’arrivant qu’à la fin… le 6ème jour.

L’humain est à l’image de Dieu.  Dieu vit que « cela était très bon » Gn 1,31

·         2nd récit de la création : Gn 2

L’’homme est créé dès le début, le 1er jour.

 

Le jour où le SEIGNEUR Dieu fit la terre et le ciel,

[5] il n'y avait encore sur la terre aucun arbuste des champs, et aucune herbe des champs n'avait encore germé, car le SEIGNEUR Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol ;

[6] mais un flux montait de la terre et irriguait toute la surface du sol.

[7] Le SEIGNEUR Dieu modela l'homme avec de la poussière prise du sol.

Gn 2,18 « Le SEIGNEUR Dieu dit : " Il n'est pas bon pour l'homme d'être seul »

 

ó S’agissant de la saga de l’humanité, mon intervention commencera avec  l’apparition de l’Adam (et d’Eve)… au risque de revenir un peu sur le cours précédant comparant les 2 récits de la Création.


 

 

Travail / Question : où apparaît Adam ?

                S’aider du texte hébreu… ou de la TOB

Faire la différence entre  « l’adam », le terreux, le glébeux, l’homme ou l’humain et Adam, sans article.

 

ð  Gn 3,17 & Gn 4,25 !

 

2 apparitions d’Adam !

 

toutes 2 consécutives à un récit de chute, de péché : la consommation du fruit défendu & le meurtre d’Abel.

 

Rq. :  la plupart des exégètes pense que le récit de Caïn et Abel serait le plus ancien… le péché des origines n’est pas forcément celui qu’on croit !

 

Rq : Adam n’est nommé comme tel qu’en Gn3,17 et il ne nommera son épouse Eve qu’un peu plus tard, en Gn3,20

1)Le péché des origines : Gn 2,21-3,24

 

[21] Le SEIGNEUR Dieu fit tomber dans une torpeur l'homme qui s'endormit ; il prit l'une de ses côtes et referma les chairs à sa place.

[22] Le SEIGNEUR Dieu transforma la côte qu'il avait prise à l'homme en une femme qu'il lui amena.

[23] L'homme s'écria : " Voici cette fois l'os de mes os et la chair de ma chair, celle-ci, on l'appellera femme car c'est de l'homme qu'elle a été prise. "

[24] Aussi l'homme laisse-t-il son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et ils deviennent une seule chair.

[25] Tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, sans se faire mutuellement honte.

[Genèse 3]

[1] Or le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des champs que le SEIGNEUR Dieu avait faites. Il dit à la femme : " Vraiment ! Dieu vous a dit : "Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin"... "

[2] La femme répondit au serpent : " Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin,

[3] mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : "Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas afin de ne pas mourir. "

[4] Le serpent dit à la femme : " Non, vous ne mourrez pas,

[5] mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. "

[6] La femme vit que l'arbre était bon à manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance. Elle en prit un fruit dont elle mangea, elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea.

[7] Leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils surent qu'ils étaient nus. Ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des pagnes.

[8] Or ils entendirent la voix du SEIGNEUR Dieu qui se promenait dans le jardin au souffle du jour. L'homme et la femme se cachèrent devant le SEIGNEUR Dieu au milieu des arbres du jardin.

[9] Le SEIGNEUR Dieu appela l'homme et lui dit : " Où es-tu ? "

[10] Il répondit : " J'ai entendu ta voix dans le jardin, j'ai pris peur car j'étais nu, et je me suis caché. " -

[11] " Qui t'a révélé, dit-il, que tu étais nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais prescrit de ne pas manger ? "

[12] L'homme répondit : " La femme que tu as mise auprès de moi, c'est elle qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. "

[13] Le SEIGNEUR Dieu dit à la femme : " Qu'as-tu fait là ? " La femme répondit : " Le serpent m'a trompée et j'ai mangé. "

[14] Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent : " Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les bestiaux et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.

[15] Je mettrai l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci te meurtrira à la tête et toi, tu la meurtriras au talon. "

[16] Il dit à la femme : " Je ferai qu'enceinte, tu sois dans de grandes souffrances ; c'est péniblement que tu enfanteras des fils. Ton désir te poussera vers ton homme et lui te dominera. "

[17] Il dit à Adam : " Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais formellement prescrit de ne pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C'est dans la peine que tu t'en nourriras tous les jours de ta vie,

[18] il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras l'herbe des champs.

[19] A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras. "

[20] L'homme appela sa femme du nom d'Éve-c'est-à-dire La Vivante-,car c'est elle qui a été la mère de tout vivant.

[21] Le SEIGNEUR Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de peau dont il les revêtit.

[22] Le SEIGNEUR Dieu dit : " Voici que l'homme est devenu comme l'un de nous par la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Maintenant, qu'il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de vie, en manger et vivre à jamais ! "

[23] Le SEIGNEUR Dieu l'expulsa du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été pris.

[24] Ayant chassé l'homme, il posta les chérubins à l'orient du jardin d'Éden avec la flamme de l'épée foudroyante pour garder le chemin de l'arbre de vie.

 

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NB : le fruit défendu

Le seul arbre nommé dans le Jardin d’Eden est un figuier…

Gn 3,7 Ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des pagnes.

la figue étant à la fois un symbole sexuel masculin et féminin cf. aspect extérieur et intérieur ; ainsi qu’un symbole de connaissance divine. 

C’est sous un banian ou figuier des banians que Siddartha Gotama aurait connu l’illumination et serait devenu le Bouddah.

1Jn48 " D'où me connais-tu ? " lui dit Nathanaël ; et Jésus de répondre : " Avant même que Philippe ne t'appelât, alors que tu étais sous le figuier, je t'ai vu. "

 

Symbole sexuel et symbole de connaissance, pas étonnant qu’après avoir goûté du fruit de la connaissance, Adam et Eve se fassent un cache sexe avec des feuilles de figuier.

 

 

Une pomme ? pomme en latin se dit mallum or le mal = malum

D’où le rapprochement entre le fruit défendu et la pomme voire avec la pomme d’amour ou grenade.

Le Troyen Pâris mit fin à la dispute entre les déesses grecques Héra, Athéna et Aphrodite pour savoir qui était la plus belle en donnant une pomme ou une grenade à Aphrodite.

Mais le fruit de l’immortalité telle la fameuse « pomme d’or » qu’Hercule devait voler dans le jardin des Hespéride est aussi parfois identifié à une orange ou un coing… 

Nature du péché

·         Gn 3,6 Elle en prit un fruit dont elle mangea, elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea.

Eve et l’adam ont consommé du fruit défendu. Acte de désobéissance.

Gn 2 [16] Le SEIGNEUR Dieu prescrivit à l'homme : " Tu pourras manger de tout arbre du jardin, [17] mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais car, du jour où tu en mangeras, tu devras mourir.

 

Mais cet acte n’est que la réalisation formelle, extérieure, du véritable péché.

·          Gn 3,6 La femme vit que l'arbre était bon à manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance.

On retrouve ici les 3 critères de discernement selon Platon : le Bien, le Beau, le Vrai !

Critères toujours et à jamais valides et sains / saints - à condition de les subordonner à l’Amour ! cf. 1Co 13

( agaph  évidemment et non pas eroV même si ce dernier est le moteur du mouvement selon Platon, Freud etc.)

Mais ce n’est pas en réalité pour le Bien, le Beau, le Vrai qu’Eve va manger du fruit défendu.

·         Gn 3,5 vous serez comme des dieux possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. "

Voilà l’argument qui fait tomber Eve.

Sans en avoir conscience, sans se l’avouer encore à elle-même, c’est par attrait du pouvoir, pour être « comme des dieux » qu’Eve consomme du fruit défendu. JALOUSIE / ORGUEIL

 

Processus

·         Gn 3,1  Il dit à la femme : " Vraiment ! Dieu vous a dit : "Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin"... "

 

Or le SEIGNEUR avait justement dit l’inverse :

Gn 2[16] Le SEIGNEUR Dieu prescrivit à l'homme : " Tu pourras manger de tout arbre du jardin,

 

Satan est MENTEUR.

Jn 8,44 'il est menteur et père du mensonge.

·         Gn 3 [2] La femme répondit au serpent : " Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin, [3] mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : "Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas afin de ne pas mourir. "

 

Eve dévoile aussitôt le mensonge mais elle se fourvoie en essayant de rétablir le véritable interdit.

 

Dieu a dit : "Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas afin de ne pas mourir. "

 

Or Dieu n’avait pas parlé du toucher, l’interdit ne portait que sur la consommation : il n’y avait aucun risque (mais aucun intérêt sans doute) à toucher au fruit.

Ce n’était pas le fruit qui était défendu mais sa consommation.

 

tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais

 

 

Toujours est-il que l’interdit raisonnable de la consommation est devenu par extrapolation et amplification, un interdit absurde du toucher.

 

 

Ainsi il existe des lois tellement sévères qu’on les ignore généralement : consommation de cannabis = prison 

Il existe des lois absurdes et parfois tombées en désuétudes bien que jamais abolies : interdiction du pantalon pour les femmes ? / l’interdiction pour un prêtre d’entrer dans un casino / un STOP au milieu de nulle part/ l’interdit de manger un veaux dans le lait de sa mère => interdiction de joindre viande et produit laitier … les 10 commandements devenus 613…

 

 

Or quand une loi devient absurde et/ou inapplicable, elle devient persverse car elle pose le sujet de la loi en juge de la loi. La loi devient alors soumise à l’arbitraire.

Jc 4,11-12 si tu juges une loi, tu agis en juge et non en réalisateur de la loi.

 [12] Or un seul est législateur et juge : celui qui peut sauver et perdre.

 

 

Contrevenir à la loi divine c’est déjà avoir jugé cette loi et donc avoir pris la place de Dieu.

 

Gn 3,5 Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. "

 

 

Le péché premier est toujours le même : se prendre pour dieu, prendre la place de Dieu. ORGUEIL.

 

·         Mais qui dit premier dit second voire deuxième…

 

-          Entrainer d’autres dans son péché.

« je ne suis pas la seule »

« tout le monde le fait »

            Gn3,6 elle en donna aussi à son mari qui était avec elle et il en mangea.

 

-          Nier sa responsabilité

« c’est pas ma faute »

Gn 3,13 " La femme répondit : " Le serpent m'a trompée et j'ai mangé. "

 

-          Accuser les autres

Gn 3,12  c'est elle qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. "

Accuser le diable : le serpent

Accuser Dieu lui-même (sans bien l’assumer généralement)

Gn3,12 La femme que tu as mise auprès de moi

 

Un péché en entraine souvent un autre. C’est un engrenage vicieux.

Le péché originel ou des origines n’est pas appellé ainsi parce que situé à l’origine des temps mais parce qu’il est le premier d’une série, à l’origine des autres péchés.


 

CAUSES / ORIGINES

 

Le Serpent

Ap12,9 l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier,

 

Mais la Genèse dit seulement :

Gn 3[1] Or le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des champs que le SEIGNEUR Dieu avait faites.

 

Or l’astuce ou la ruse n’est pas forcément un péché, un mal.

 

Comparons en hebreu les versets Gn2,25 et le suivant Gn 3,2

On pourait traduire « le serpent était nu » et même dire qu’il est plus nu que toute autre créature car il va jusqu’à se dévêtire de sa nudité lors de sa mue !

 

Le Serpent est « plus », « plus nu que » ; il est donc plus que l’adam et Eve.

Or c’est eux que Dieu a choisis pour garder le Jardin…

Le Serpent est JALOUX de la relation privilégiée entre Dieu et les humains.

 

Lorsque Allah y souffla la vie, Il ordonna aux Anges de se prosterner pour Adam. Iblis adorait Allah avec les Anges dans les cieux, il était donc concerné par les ordres. Mais, par vanité et orgueil, il refusa de se prosterner et il dit : « Je suis meilleur que lui, Tu m'as créé de feu, alors que Tu l'as créé d'argile. » (Coran 7.12)

 

 

Mais étant nu i.e. sans personnalité propre selon la symbolique biblique du vêtement, il ne pouvait que se définir par rapport auxc autres, que se comparer aux autres…

 

Dieu

 

Gn 3[1] Or le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des champs que le SEIGNEUR Dieu avait faites.

 

Dieu a créé le Serpent. Or Il est Tout, Il est omniscient : il l’a donc créé en connaissance de cause ; Il est cause première même du mal.

 

C’est d’ailleurs aussi ce que lui reproche Adam.

Gn3 [12] L'homme répondit : " La femme que tu as mise auprès de moi,

 

 

« Ces textes concernent le mal de peine, non celui de faute. » IQ49a2s1Somme théologique de St Thomas

 

 

La femme

 

Gn2[21] Le SEIGNEUR Dieu fit tomber dans une torpeur l'homme qui s'endormit ; il prit l'une de ses côtes et referma les chairs à sa place.

 

Elle est issue du sommeil de l’adam : elle est comme l’expression de ses fantasmes, elle n’est pas tout-à-fait réelle pour l’adam.

 

-          Elle n’a pas de nom. L’adam ne la nommera qu’en

Gn 3[20] L'homme appela sa femme "Eve", parce qu'elle fut la mère de tous les vivants.

 

-          Aucune parole n’est rapportée de l’homme à sa femme.

Le 1er a lui parler sera le Serpent, par le mensonge.

Mais en déjouant le mensonge du Serpent, Elle est tombé dans l’erreur, elle s’est trompé ou a été trompée.

" La femme répondit : " Le serpent m'a trompée et j'ai mangé. "

 

2Co 11,3  Mais j'ai bien peur qu'à l'exemple d'Eve, que le serpent a dupée par son astuce, vos pensées ne se corrompent en s'écartant de la simplicité envers le Christ.

 

Elle serait alors plus une Victime qu’une pècheresse, selon ces dires : elle n’assume rien.

Or sans confession pas de pardon…

 

 

L’adam

 

1Tm 2,14 Et ce n'est pas Adam qui fut séduit, mais c'est la femme qui, séduite, tomba dans la transgression.

Mais

Ro 5,14  d'Adam à Moïse la mort a régné, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression identique à celle d'Adam,

 

Il connaissait l’interdit divin et il est passé outre.

Puis il a rejeté la responsabilité, la culpabilité sur son épouse et sur Dieu.

 


 

CONSEQUENCES :

 

Gn3[8] Or ils entendirent la voix du SEIGNEUR Dieu qui se promenait dans le jardin au souffle du jour. L'homme et la femme se cachèrent devant le SEIGNEUR Dieu au milieu des arbres du jardin.

 

LA 1ère et plus grande conséquence, la conséquence mécanique et automatique au péché,  c’est la rupture de la relation privilégiée entre Dieu et l’humain. Rupture qui n’est pas du côté de Dieu mais du fait de l’humain.

 

Une malédiction :

 

Gn3 [14] Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent : " Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les bestiaux et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.

 

Le seul vrai coupable c’est le Serpent !

 

L’humain est avant tout une victime du Mal, du Malin ; victime parfois complaisante certes mais le Mal n’a pas sa source en l’humain, il vient du dehors, il est comme une tâche sur la nature humaine, surnaturel et non naturel.

Ainsi Jésus pourra être pleinement homme sans être atteint par le mal et cette tâche peut être enlevé par le baptême…

 

Des sanctions : (une sanction pouvant être négative ou positive)

 

Envers la femme

Gn3[16] Il dit à la femme : " Je ferai qu'enceinte, tu sois dans de grandes souffrances ; c'est péniblement que tu enfanteras des fils. Ton désir te poussera vers ton homme et lui te dominera. "

 

Envers Adam :

Gn3,17s Il dit à Adam : " Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais formellement prescrit de ne pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C'est dans la peine que tu t'en nourriras tous les jours de ta vie, [18] il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras l'herbe des champs.

[19] A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras. "

 

Ces punitions classent cette partie du mythe dans l’étiologie.

Il s’agit d’expliquer un état de fait, d‘en trouver l’origine, la cause ou de justifier une réalité.

 

 

Envers les 2 :

Gn 3[21] Le SEIGNEUR Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de peau dont il les revêtit.

[22] Le SEIGNEUR Dieu dit : " Voici que l'homme est devenu comme l'un de nous par la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Maintenant, qu'il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de vie, en manger et vivre à jamais ! "

[23] Le SEIGNEUR Dieu l'expulsa du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été pris.

[24] Ayant chassé l'homme, il posta les chérubins à l'orient du jardin d'Éden avec la flamme de l'épée foudroyante pour garder le chemin de l'arbre de vie.

 

 

·         Dieu lui-même a vêtu Adam et Eve :

-          Il ne faut pas chercher à revenir à la condition précamineuse

-          L’artisanat et la chasse sont légitimés par Dieu

-          La personnalité (= vêtement) est un don de Dieu

 

·         Un constat :

Gn 3,22 l'homme est devenu comme l'un de nous par la connaissance de ce qui est bon ou mauvais.

Cela ne lui est pas retiré ! L’humain est doué du jugement moral, comme Dieu.

 

·         Expulsion du Jardin

Devenu comme Dieu par la connaissance du bien et du mal, l’humain risque de se prendre pour Dieu.

Pour le protéger de cela, il faut que l’humain soit mortel.

Dieu le prive donc de l’accès à l’arbre de vie : il l’expulse du Jardin et en protège l’accès.

 

Le salut chrétien n’est pas dans un retour au Jardin primordial mais dans la participation à la Jérusalem céleste.

 

Ap 21 [1] Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu et la mer n'est plus.

[2] Et la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, je la vis qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu, comme une épouse qui s'est parée pour son époux.

 

 

·         La  mort et la reproduction de la vie

Gn2,17 du jour où tu en mangeras, tu devras mourir. "

Avant le péché, l’homme ne devait pas connaître la mort, il avait accès à l’arbre de la vie. Théologiquement, on dit que l’immortalité était un attribut préternaturel de l’homme.

Ne connaissant pas la mort, l’homme n’avait pas non plus besoin de se reproduire.

Mt 22,30 A la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari ; mais on est comme des anges dans le ciel.

La question portant sur l’immortalité des anges et non sur celle de leur sexe.

Après la faute :

Gn 4,1 L'homme connut Éve sa femme. Elle devint enceinte

Il n’est pas dit que l’homme n’avait pas pénétré sa femme avant… la sexualité est-elle une réalité prépécamineuse ou non ? liée inséparablement à la notion de reproduction ou non ?

Toujours est-il que ce n’est qu’une fois atteint par la mortalité qu’Adam et Eve engendrent.

Gn 4,1 L'homme connut Éve sa femme. Elle devint enceinte, enfanta Caïn

 

 

CONCLUSION

Le récit est complexe.

Le péché est tortueux, serpentin.

L’homme en est à la fois la victime et le complice.

Mais il est à jamais devenu « comme Dieu ».

 


 

2)Le péché des origines : Gn 4

[Genèse 4]

[1] L'homme connut Éve sa femme. Elle devint enceinte, enfanta Caïn et dit : " J'ai procréé un homme, avec le SEIGNEUR. "

[2] Elle enfanta encore son frère Abel. Abel faisait paître les moutons, Caïn cultivait le sol.

[3] A la fin de la saison, Caïn apporta au SEIGNEUR une offrande de fruits de la terre ;

[4] Abel apporta lui aussi des prémices de ses bêtes et leur graisse. Le SEIGNEUR tourna son regard vers Abel et son offrande,

[5] mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande. Caïn en fut très irrité et son visage fut abattu.

[6] Le SEIGNEUR dit à Caïn : " Pourquoi t'irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il abattu ?

[7] Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n'agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le. "

[8] Caïn parla à son frère Abel et, lorsqu'ils furent aux champs, Caïn attaqua son frère Abel et le tua.

[9] Le SEIGNEUR dit à Caïn : " Où est ton frère Abel ? " - " Je ne sais, répondit-il. Suis-je le gardien de mon frère ? " -

[10] " Qu'as-tu fait ? reprit-il. La voix du sang de ton frère crie du sol vers moi.

[11] Tu es maintenant maudit du sol qui a ouvert la bouche pour recueillir de ta main le sang de ton frère.

[12] Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa force. Tu seras errant et vagabond sur la terre. "

[13] Caïn dit au SEIGNEUR : " Ma faute est trop lourde à porter.

[14] Si tu me chasses aujourd'hui de l'étendue de ce sol, je serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. "

[15] Le SEIGNEUR lui dit : " Eh bien ! Si l'on tue Caïn, il sera vengé sept fois. " Le SEIGNEUR mit un signe sur Caïn pour que personne en le rencontrant ne le frappe.

[16] Caïn s'éloigna de la présence du SEIGNEUR et habita dans le pays de Nod à l'orient d'Éden.

[17] Caïn connut sa femme, elle devint enceinte et enfanta Hénok. Caïn se mit à construire une ville et appela la ville du nom de son fils Hénok.

[18] Irad naquit à Hénok et Irad engendra Mehouyaël ; Mehiyyaël engendra Metoushaël et Metoushaël engendra Lamek.

[19] Lamek prit deux femmes ; l'une s'appelait Ada et l'autre Cilla.

[20] Ada enfanta Yabal ; ce fut lui le père de ceux qui habitent des tentes avec des troupeaux.

[21] Son frère s'appelait Youbal ; ce fut lui le père de tous ceux qui jouent de la cithare et du chalumeau.

[22] Cilla, quant à elle, enfanta Toubal-Caïn qui aiguisait tout soc de bronze et de fer ; la soeur de Toubal-Caïn était Naama.

[23] Lamek dit à ses femmes : " Ada et Cilla, écoutez ma voix ! Femmes de Lamek, tendez l'oreille à mon dire ! Oui, j'ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure.

[24] Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept fois. "

[25] Adam connut encore sa femme, elle enfanta un fils et le nomma Seth, " car Dieu m'a suscité une autre descendance à la place d'Abel, puisque Caïn l'a tué ".

[26] A Seth, lui aussi, naquit un fils qu'il appela du nom d'Enosh. On commença dès lors à invoquer Dieu sous le nom de SEIGNEUR.

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Nature du péché

 

Le meurtre d’Abel par son frère Caïn.

 

Certes l’interdit du meurtre ne sera formalisé que bien plus tard dans la Loi de Moïse, les 10 Paroles ou Commandements donnés par Dieu à Israël sur le mont Sinaï.

Ex 20,13 Tu ne commettras pas de meurtre.

 

Mais le respect de la vie est inscrit de manière positive au cœur de la nature humaine : c’est le commandement adamique « Soyez fécond »  Gn1,22

 

 

Processus

 

·         Gn 3,20  L'homme appela sa femme du nom d'Éve-c'est-à-dire La Vivante-,car c'est elle qui a été la mère de tout vivant.

 

Eve est réduite à sa maternité. Elle est matrice plutôt que sujet. Elle est mère plus qu’épouse…

Ce n’est pas l’homme Adam qui la fécondera ; elle n’est pénètrée que par l’animal, l’adam.

 

Gn4 [1] L'homme connut Éve sa femme. Elle devint enceinte, enfanta Caïn et dit : " J'ai procréé un homme, avec le SEIGNEUR. "

 

Éve ne concidère par Adam comme le cogéniteur de son enfant : elle en attribue la paternité directement à Dieu.

Caïn est comme fils de Dieu, il est considéré par Éve comme quasi divin et sera élevé comme tel.

Pire que l’enfant-Roi moderne.

ORGUEIL

 

·         Gn4 [2] Elle enfanta encore son frère Abel.

Abel n’est pas un fils. Il est un frère. Il n’existe que par comparaison avec son « divin » frère et à côté de lui, il est négligeable, une vapeur…

HUMILITÉ

·         Gn 4, 2-7

 Abel faisait paître les moutons, Caïn cultivait le sol.

[3] A la fin de la saison, Caïn apporta au SEIGNEUR une offrande de fruits de la terre ;

[4] Abel apporta lui aussi des prémices de ses bêtes et leur graisse. Le SEIGNEUR tourna son regard vers Abel et son offrande,

[5] mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande. Caïn en fut très irrité et son visage fut abattu.

[6] Le SEIGNEUR dit à Caïn : " Pourquoi t'irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il abattu ?

[7] Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n'agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le. "

 

Dieu agrée l’offrande d’Abel mais refuse celle de Caïn. Or Caïn se considère meilleur que son inconsistant de frère. Il passe alors avec colère de l’ORGUEIL à la JALOUSIE.

 

·         Gn 4,6-7

[6] Le SEIGNEUR dit à Caïn : " Pourquoi t'irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il abattu ?

[7] Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n'agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le. "

 

Mais si Caïn est ainsi naturellement enclain à la JALOUSIE, il n’a cependant pas encore commis le mal. La tentation n’est pas le péché. Il peut encore s’en sortir, s’en relever s’il agit bien.

La tentation est en lui : le propre de l’homme.

Le péché est à l’extérieur et on peut le dominer.

ó on peut ne pas pécher.

 

1 P 5 Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. [9] Résistez-lui, fermes dans la foi

 

·         Gn 4

[8] Caïn parla à son frère Abel et, lorsqu'ils furent aux champs, Caïn attaqua son frère Abel et le tua.

 

Le péché était à l’extérieur, tapi à la porte. Caïn est sorti à sa rencontre.

Il s’est fait péché et c’est lui qui a attaqué son frère.

 

·         Gn 4

[9] Le SEIGNEUR dit à Caïn : " Où est ton frère Abel ? " - " Je ne sais, répondit-il. Suis-je le gardien de mon frère ? "

 

Pour sa défense, Caïn exprime la réalité.

Caïn a agit envers Abel comme un gardien de moutons et il a sacrifié Abel.

 

Abel, le sacrificateur est devenu l’agneau sacrifié : une figure du Christ Jésus,

He 12,24 Jésus médiateur d'une alliance nouvelle, et d'un sang purificateur plus éloquent que celui d'Abel.

 

 

 

 

CAUSES / ORIGINES

 

·         Adam et Eve

Du déséquilibre de leur couple est venu le déséquilibre de valeur affirmée entre Caïn d’extraction quasi divine et la vapeur inconsistante Abel.

 

Je 31,29 Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils sont agacées.

·         Caïn : il a été faible

[7] Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Si tu n'agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le.

·         Le péché plus ou moins personnalisé ou bestialisé.

 

·         Dieu qui n’a pas agréé l’offrande de Caïn…

 

Pourquoi Dieu a-t-il agréé l’offrande d’Abel et dénigré celle de Caïn ?

·         Rm 11 [33] O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies impénétrables ! [34] Qui en effet a connu la pensée du Seigneur ?

Ceci dit puisque Dieu est juste, il n’agit pas sans raison…


 

Comparons cette apparante injustice à une autre dans le NT, la parabole des talents chez Matthieu  

Gn 4[3] A la fin de la saison, Caïn apporta au SEIGNEUR une offrande de fruits de la terre ; [4] Abel apporta lui aussi des prémices de ses bêtes et leur graisse. Le SEIGNEUR tourna son regard vers Abel et son offrande, [5] mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande.

 

Mt 25 [14] " En effet, il en va comme d'un homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.

[15] A l'un il remit cinq talents, à un autre deux, à un autre un seul, à chacun selon ses capacités ; puis il partit. Aussitôt

[16] celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla les faire valoir et en gagna cinq autres.

[17] De même celui des deux talents en gagna deux autres.

[18] Mais celui qui n'en avait reçu qu'un s'en alla creuser un trou dans la terre et y cacha l'argent de son maître.

[19] Longtemps après, arrive le maître de ces serviteurs, et il règle ses comptes avec eux.

[20] " Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança et en présenta cinq autres, en disant : "Maître, tu m'avais confié cinq talents ; voici cinq autres talents que j'ai gagnés. "

[21] " Son maître lui dit : "C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t'établirai ; viens te réjouir avec ton maître. "

[22] " Celui des deux talents s'avança à son tour et dit : "Maître, tu m'avais confié deux talents ; voici deux autres talents que j'ai gagnés. "

[23] " Son maître lui dit : "C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t'établirai ; viens te réjouir avec ton maître. "

[24]" S'avançant à son tour, celui qui avait reçu un seul talent dit : "Maître, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes où tu n'as pas semé, tu ramasses où tu n'as pas répandu ; "

[25] " par peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre : le voici, tu as ton bien. "

[26] " Mais son maître lui répondit : "Mauvais serviteur, timoré ! Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé et que je ramasse où je n'ai rien répandu. "

[27] Il te fallait donc placer mon argent chez les banquiers : à mon retour, j'aurais recouvré mon bien avec un intérêt.

[28] Retirez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui a les dix talents.

 

[29] Car à tout homme qui a, l'on donnera et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

 

// parabole des mines

Lc 19  [26] Je vous le dis : à tout homme qui a, l'on donnera, mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

Les deux paraboles ont à peu près la même conclusion chocante : « à tout homme qui a, l'on donnera, mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré. »

La clef de lecture et d’interprètation porte donc sur la possession ou non-possession.

·         Le maître confie ses biens à ses serviteurs. Ils en sont responsables, il leur fait confiance.

2 serviteurs vont véritablement recevoir ce qui leur est confié et en user « comme si c’était à eux ». Au retour du maître, ils ne viennnent pas lui rendre son bien mais lui montre ce qu’ils en ont fait, ce qu’ils ont gagné avec.

Le 3ème serviteur n’a reçu le bien du maître qu’en dépôt et au retour du maître il lui rend simplement son dépôt. Alors le maître lui reprend ce dépôt qui est resté le sien au lieu d’être  « son talent » et le donne à celui qui en a le plus.

[29] Car à tout homme qui a, l'on donnera et il sera dans la surabondance ; mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

Celui « qui a » est comme celui qui voit le verre à moitié plein, ce qu’il a produit une surabondance de joie.

« Celui qui n’a pas » est comme celui qui voit le verre à moitié vide, il ne se réjouit même pas de ce qu’il a, il ne voit que le manque et finalement est toujours en manque.

Gn Gn 4[3] A la fin de la saison, Caïn apporta au SEIGNEUR une offrande de fruits de la terre ; [4] Abel apporta lui aussi des prémices de ses bêtes et leur graisse. Le SEIGNEUR tourna son regard vers Abel et son offrande, [5] mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande.

·         Abel apporte de ses bêtes et Caïn des fruits de la terre.

Abel apporte quelque chose qui lui appartient, quelque chose de lui-même. Il est HUMBLE.

Caïn rend simplement à Dieu ce qui est à lui ; son offrande reste extérieure. Il ne s’abaisse pas, il pèche par ORGUEIL

Dieu accepte le don qu’Abel fait de lui-même mais refuse l’offrande impersonnelle de Caïn.

 

On retrouve la même logique en Lc 21

[Luc 21]

[1] Levant les yeux, Jésus vit ceux qui mettaient leurs offrandes dans le tronc. C'étaient des riches.

[2] Il vit aussi une veuve misérable qui y mettait deux petites pièces,

[3] et il dit : " Vraiment, je vous le déclare, cette veuve pauvre a mis plus que tous les autres.

[4] Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour mettre dans les offrandes ; mais elle, elle a pris sur sa misère pour mettre tout ce qu'elle avait pour vivre. "

 

 

NB : offrande eucharistique

Tu es béni, Dieu de l'univers,  toi qui nous donnes ce pain,

fruit de la terre et du travail des hommes;  nous te le présentons:

il deviendra le pain de la vie.

            Non seulement le pain nous a été donné et est donc à nous : le donnateur n’a plus aucun droit sur son don.

Mais encore il est aussi (partiellement) le fruit de notre travail !

 

Prière sur les offrandes du 8ème dimanche du Temps Ordinaire

 

C'est toi qui nous donnes, Seigneur, ce que nous t'offrons,

pourtant tu vois dans notre offrande un geste d'amour;

aussi te prions-nous avec confiance:

Puisque tes propres dons sont notre seule valeur,

qu'ils fructifient pour nous en bonheur éternel. Par Jésus.

 

 

 


 

CONSÉQUENCES

·         malédiction

[10] " Qu'as-tu fait ? reprit-il. La voix du sang de ton frère crie du sol vers moi.

[11] Tu es maintenant maudit du sol qui a ouvert la bouche pour recueillir de ta main le sang de ton frère.

[12] Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa force. Tu seras errant et vagabond sur la terre. "

« maudit du sol » ?

Est-ce Caïn qui est maudit ou est-ce le sol ?

Il semble que la malédiction porte sur la relation de Caïn au sol. v12.

 

Noter la différence avec Gn 3

le sol sera maudit à cause de toi. C'est dans la peine que tu t'en nourriras tous les jours de ta vie,

[18] il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras l'herbe des champs.

[19] A la sueur de ton visage tu mangeras du pain

 

Dans les 2 cas le travail devient pénible. Mais dans un cas Caïn est maudit du sol ou par le sol tandis que dans l’autre c’est le sol qui est maudit à cause d’Adam…

 

Rq : la BJ fait porter la malédiction sur Caïn.

[10] Yahve reprit : "Qu'as-tu fait ! Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol !

[11] Maintenant, sois maudit et chassé du sol fertile qui a ouvert la bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.

[12] Si tu cultives le sol, il ne te donnera plus son produit : tu seras un errant parcourant la terre."

 

 

·         Tu seras errant et vagabond sur la terre. "

Ici encore le parallèle s’impose avec l’expulsion d’Adam et Eve du jardin d’Eden.

 

Adam et Eve ne pouvaient revenir à l’état précamineux et idyllique du Jardin.

Caïn ne peut pas s’installer dans le sang de son frère, il ne doit pas en rester là. Il doit continuer à vivre, à avancer.

 

Mais dans les 2 cas, la sanction therapeutique est comprise comme une punition.

 

[13] Caïn dit au SEIGNEUR : " Ma faute est trop lourde à porter.

[14] Si tu me chasses aujourd'hui de l'étendue de ce sol, je serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. "

 

 

·          le signe de Caïn

Gn4 15] Le SEIGNEUR lui dit : " Eh bien ! Si l'on tue Caïn, il sera vengé sept fois. " Le SEIGNEUR mit un signe sur Caïn pour que personne en le rencontrant ne le frappe.

 

Ce signe n’est pas précisé  dans le Bible.

Il est remarquable que le signe puisse être à la fois l’objet d’une malédiction mortelle et en même temps par une opération de multiplication par 7 un signe de bénédiction pour garder en vie.

Certains y voient une rune de protection.

 

D’autres y ont vu (je préfère parler au passé) : une malédiction associée à la peau noire.

La cabale y voit la lettre taw.  Dernière des 22 lettres de l’Alphabet, Taw représente l’aboutissement de la création, son expression, sa réalisation, sa formulation créatrice selon le principe « le début s’enracine dans la fin, et la fin dans le début. » (Séfer Yetsirah)

    

Avec l’imposition du Taw sur Caïn, la geste créatrice est achevée.

 

·         [16] Caïn s'éloigna de la présence du SEIGNEUR et habita dans le pays de Nod à l'orient d'Éden.

Gn 3,8  L'homme et la femme se cachèrent devant le SEIGNEUR Dieu au milieu des arbres du jardin.

La conséquence ultime c’est la rupture de la relation de proximité entre Dieu et l’humanité. Rupture non du fait de Dieu, mais du fait de l’homme. L’homme n’est plus véritablement « homo capax dei ».


 

 

CONCLUSION :

 [17] Caïn connut sa femme, elle devint enceinte et enfanta Hénok. Caïn se mit à construire une ville et appela la ville du nom de son fils Hénok.

[18] Irad naquit à Hénok et Irad engendra Mehouyaël ; Mehiyyaël engendra Metoushaël et Metoushaël engendra Lamek.

[19] Lamek prit deux femmes ; l'une s'appelait Ada et l'autre Cilla.

[20] Ada enfanta Yabal ; ce fut lui le père de ceux qui habitent des tentes avec des troupeaux.

[21] Son frère s'appelait Youbal ; ce fut lui le père de tous ceux qui jouent de la cithare et du chalumeau.

[22] Cilla, quant à elle, enfanta Toubal-Caïn qui aiguisait tout soc de bronze et de fer ; la soeur de Toubal-Caïn était Naama.

[23] Lamek dit à ses femmes : " Ada et Cilla, écoutez ma voix ! Femmes de Lamek, tendez l'oreille à mon dire ! Oui, j'ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure.

[24] Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept fois. "

 

[25] Adam connut encore sa femme, elle enfanta un fils et le nomma Seth, " car Dieu m'a suscité une autre descendance à la place d'Abel, puisque Caïn l'a tué ".

[26] A Seth, lui aussi, naquit un fils qu'il appela du nom d'Enosh. On commença dès lors à invoquer Dieu sous le nom de SEIGNEUR.

 

 

La descendance de Caïn disparaît en tant que telle de la Bible pour laisser place à une autre descendance d’Adam par Seth.

On entre avec la descendance de Seth dans une nouvelle ère dans laquelle l’humanité doit se réinventer une relation avec Dieu, redécouvrir Dieu.

 

On commença dès lors à invoquer Dieu sous le nom de SEIGNEUR.

 

Nom  mystérieux et qui n’en est pas un.

Nom imprononçable pour un Dieu inacessible.

 

 

Du moins jusqu’à Noé…

Gn5 [29] Il l'appela du nom de Noé en disant : " Celui-ci nous réconfortera de nos labeurs et de la peine qu'impose à nos mains un sol maudit par le SEIGNEUR. "

 

Le déluge sera comme une nouvelle création…

Cours suivant !

 

CONCLUSION GÉNÉRALE : comment en finir ?

 

2 récits de faute originelle pour un même péché originel : l’orgueil.

C’est l’ORGUEIL qui pousse l’adam et son épouse à devenir par eux-mêmes comme des dieux.

C’est l’ORGUEIL de Caïn qui le rend inapte à s’offrir à Dieu et qui le rend jaloux de son frère jusqu’à le tuer.

L’ORGUEIL est le premier de tous les vices.

CEC 1866 : Les vices peuvent être rangés d'après les vertus qu'ils contrarient, ou encore rattachés aux péchés capitaux que l'expérience chrétienne a distingués à la suite de S. Jean Cassien et de S. Grégoire le Grand (mor. 31,45). Ils sont appelés capitaux parce qu'ils sont générateurs d'autres péchés, d'autres vices. Ce sont l'orgueil, l'avarice, l'envie, la colère, l'impureté, la gourmandise, la paresse ou acédie.

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Si le CEC en parle, c’est que même si nous sommes des créatures nouvelles dans le Christ, le mal est encore là, tapi à la porte…

A nouvelle création, nouveau péché des origines :

Ce n’est qu’après le péché, que ce soit celui du fruit défendu ou le meurtre d’Abel, que l’adam devient Adam.

De même, l’assemblée des croyants ne s’appellera Église qu’après le péché d’Ananie et de Saphira

Ac 5 [11] Une grande crainte saisit alors toute l'Église et tous ceux qui apprenaient cet événement.

Et là encore c’est l’ORGUEIL ou la vanité qui les pousse à donner (une partie) de leur bien pour se faire bien voir et leur offrande n’est pas agrée ; et eux-mêmes en meurent…

 

 

Cf. L’Associé du diable (Film de 1998) de Taylor Hackford

« la vanité, c’est décidément mon péché préféré » !

 

 

De même que Jésus a vaincu la mort en mourant sur la croix, il faut vaincre l’orgueil en le prenant à son propre piège.

2Co11,30  S'il faut s'enorgueillir, je mettrai mon orgueil dans ma faiblesse.