Formation permanente 2013-2014

Les insurgés de l’Ancien Testament : les prophètes

 

Les petits prophètes

 

Introduction :

Les (12) petits prophètes :

 

·        « petits » : rien à voir avec une possible moindre importance

                        petit = court

 

                        Isaïe = 66 chapitres   Jérémie = 52    Ezéchiel = 48

 

            Mais

                        Osée = 14

                        Joël = 4

                        Amos = 9

                        Abdias = 21 versets

                        Jonas = 4

                        Michée= 7

                        Nahum = 3

                        Habaquq = 3

                        Sophonie = 3

                        Aggée = 2

                        Zacharie = 14

                        Malachie = 3

 

 

            Cette dénomination de « petits » et l’ordre dans lequel sont rangés ces 12 prophètes nous vient de la Bible juive ou TaNak.

TaNaK étant l’acronyme de Torah , Nevihim, Kétoubim.

o   la Torah = Pentateuque    (les 5 premiers livres)

o   les Prophètes ou Nebiim

o   les Ecrits ou Ketubim    (tous les autres livres)

 

Parmi les prophètes, les juifs distinguent les premiers et les derniers.

            Les premiers prophètes :

                        Josué

                        Les juges

Premier livre de Samuel

Second livre de Samuel

Premier livre des Rois

Second livre des Rois

            Les derniers prophètes :

                        Isaïe

                        Jérémie

                        Ezéchiel

                        Les petits prophètes :

                                               Osée

                                               Joël

                                               Amos

                                               Abdias

                                               Jonas

                                               Michée

                                               Nahum

                                               Habaquq

                                               Sophonie

                                               Aggée

                                               Zacharie

                                               Malachie

 

  A noter que les livres de Josué , Juges, Samuel et Rois sont mis parmi les livres prophétiques alors que nos Bibles chrétiennes les mettent généralement dans la catégorie des livres historiques.

Ces livres pour les juifs ne sont pas tant important pour les faits racontés que pour le sens qu’ils ont.

 

Mais qu’est-ce donc qu’un prophète ?

 

·        « prophètes » :

 

 

o       homme de vision = un visionnaire ou un voyant  ro’eh 

 

1S 9 [9] Autrefois en Israël, voici ce qu'on disait en allant consulter Dieu : "Allons donc chez le voyant", car au lieu de "prophète" comme aujourd'hui on disait autrefois "voyant."

 

 

[Abdias 1]  [1] Vision d'Abdias.

[Nahum 1] [1] Oracle sur Ninive. Livre de la vision de Nahum, d'Elqosh.

[Habaquq 1] [1] L'oracle que reçut en vision Habaquq le prophète.

 

[Apocalypse 1]

[1] Révélation de Jésus Christ : Dieu la lui donna pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt ; Il envoya son Ange pour la faire connaître à Jean son serviteur,

[2] lequel a attesté la Parole de Dieu et le témoignage de Jésus Christ : toutes ses visions.

 non pas quelqu'un qui entend des voix mais quelqu'un qui voit

 

o       au-delà des paroles : des actes prophétiques

-         le mariage d’Osée

 

 

o       des contestataires ou des insurgés :

vis-à-vis :

-         du pouvoir

Am 3 [9] Proclamez-le sur les palais d'Assur et sur les palais du pays d'Egypte ; dites : rassemblez-vous sur les monts de Samarie, et voyez, que de désordres au milieu d'elle et que d'oppression en son sein ! [10] Ils ne savent pas agir avec droiture, - oracle de Yahve - eux qui entassent violence et rapine en leurs palais.

 

[Michée 3]

[1] Puis je dis : Ecoutez donc, chefs de la maison de Jacob et commandants de la maison d'Israël ! N'est-ce pas à vous de connaître le droit,

[2] vous qui haïssez le bien et aimez le mal, (qui leur arrachez la peau, et la chair de sur leurs os) !

 

-         de la religion (du formalisme religieux)

Am 5 [21] Je hais, je méprise vos fêtes et je ne puis sentir vos réunions solennelles.

[22] Quand vous m'offrez des holocaustes... vos oblations, je ne les agrée pas, le sacrifice de vos bêtes grasses, je ne le regarde pas.

 

-         du peuple

[Osée 4]

[1] Ecoutez la parole de Yahve, enfants d'Israël, car Yahve est en procès avec les habitants du pays : il n'y a ni fidélité ni amour, ni connaissance de Dieu dans le pays, [2] mais parjure et mensonge, assassinat et vol, adultère et violence, et le sang versé succède au sang versé.

 

 

o       des hommes d’espérance

espérance qui s’exprime dans des appels à la conversion

 

Os 14 [2] Reviens, Israël, à Yahve ton Dieu, car c'est ta faute qui t'a fait trébucher.

 

So 3 [11] Ce jour-là tu n'auras plus honte de tous les méfaits que tu as commis contre moi, car j'écarterai de ton sein tes orgueilleux triomphants ; et tu cesseras de te pavaner sur ma montagne sainte.

[12] Je ne laisserai subsister en ton sein qu'un peuple humble et modeste, et c'est dans le nom de Yahve que cherchera refuge

 

 

pro-phètès en grec

 

 

phetes <= dire

 

pro- :

1)      avant temporel             => devin

d’où un critère très pragmatique pour reconnaître le vrai prophète des faux :

Dt 18, [21] Peut-être vas-tu dire en ton cœur : "Comment saurons-nous que cette parole, Yahve ne l'a pas dite ?"[22] Si ce prophète a parlé au nom de Yahve, et que sa parole reste sans effet et ne s'accomplit pas, alors Yahve n'a pas dit cette parole-là.

 

Ez 33,33 Lorsque cela arrivera - et voici que cela arrive - ils sauront qu'il y avait un prophète parmi eux.

2)      devant spatial                => qui parle devant, contre la communauté

3)      vicarial = au nom de    =>  qui parle au nom de Dieu

 

Ces 3 notions pouvant être mêlées.

 

Mais les oracles divinatoires sont relativement rares dans le corpus prophétiques ou sont alors suffisamment flou temporellement pour être intemporel : 

 Jr 5,18 en ces jours-là - oracle de Yahve

            Os 2,18 ; Ab 1,4 ;Mi 4,6 ; So 1,10 ; Za 3,10  ce jour-là - oracle de Yahve

           

Les prophètes bibliques ne sont pas avant tout des diseurs de bonne ou mauvaise aventure comme les devins des religions païennes. Ce sont des hommes ou des femmes* du présent, d’un temps donné de l’histoire. Leur parole est datée.

Ex.

            [Osée 1]

[1] Parole de Yahve qui fut adressée à Osée, fils de Beéri, au temps d'Ozias, de Yotam, d'Achaz et d'Ezéchias, rois de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël.

 

            [Amos 1]

[1] Paroles d'Amos, qui fut l'un des bergers de Teqoa. Ce qu'il vit sur Israël au temps d'Ozias, roi de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre.

 

Ce qui intéresse les prophètes, ce n’est pas de deviner le futur, mais de changer le présent.

 

Ils sont donc à lire et à situer dans leur contexte géographique et historique et n’ont donc pas _ ou du moins pas en premier lieu_ à être « christianiser ».

Difficulté et risque à les utiliser liturgiquement sans rappeler systématiquement le contexte politique des prophètes.

Or qui parmi nous, parmi les fidèles les situent spontanément correctement ?

 

 

 

 

 

 

*

Ex 15 [20] Miryam, la prophétesse, sœur d'Aaron, prit en main un tambourin et toutes les femmes la suivirent avec des tambourins, formant des choeurs de danses.

Jg 4 [4] En ce temps-là Débora, une prophétesse, femme de Lappidot, jugeait Israël.

2R22 [14] Le prêtre Hilqiyyahu, Ahiqam, Akbor, Shaphân et Asaya se rendirent auprès de la prophétesse Hulda, femme de Shallum fils de Tiqva fils de Harhas, le gardien des vêtements ; elle habitait à Jérusalem dans la ville neuve. Ils lui exposèrent la chose

[15] et elle leur répondit : "Ainsi parle Yahve, Dieu d'Israël.   Cf 2Ch34.22

Né 6.14 Souviens-toi,mon Dieu de Tobiyya, pour ce qu’il a commis ; et aussi de Noadya, la prophétesse, et des autres prohètes qui voulurent m’effrayer.

Lc2 [36] Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanouel, de la tribu d'Aser.

 

 


 

1ère partie

Le contexte politique régional des prophètes derniers.

 

Les prophètes premiers vont de Josué avec l’entrée en Canaan jusqu’à la division du Royaume de David en 2 royaumes en 930 : le royaume du Nord ou Israël et le Royaume de Juda.

 

  

 

Le royaume de David est né et a prospéré en profitant d’une période d’affaiblissement des empires environnants : chute de l’empire hittite en 1200, décadence égyptienne…

 

La division du royaume en 2  a lieu vers 930 : royaume du Nord ou Israël & royaume du Sud ou Juda, 11 tribus contre1. Plus fort, le Royaume du Nord aura une politique plus expensionniste et militaire que le Royaume de Juda plus enclin à la neutralité ou à des alliances de compromissions (vassalités).

 

La puissance montante est alors l’Assyrie dont la capitale est Ninive.

Israël va s’allier à la Syrie (capitale Damas) qui lui sert de rempart tandis que Juda choisit de rester en dehors du conflit.

732 voit la chute de Damas aux mains des Assyriens : la route vers Israël est ouverte et en 722 c’est la chute de sa capitale Samarie : destruction, déportation, dispersion et politique de repeuplement…(cf Galilée:carrefour des païens)

Puis en 701, l’Assyrie assiège Jérusalem : Juda échappe à la destruction mais devient vassale de l’Assyrie. Période de paix et de prospérité économique.

 

Mais une nouvelle puissance émerge dans « le croissant fertile » : Babylone !

Ninive est prise en 612.

L’Egypte en profite pour tenter de retrouver son influence et en 609 le pharaon Neko décide d’aller s’emparer de Karkémish (peuple hittite). Le roi Josias _ le grand réformateur de la Loi, du Temple, zélateur de ce qui sera le Deutéronome    cf 2 Ch 34s_  probablement pas par respect de son traité de vassalité avec l’Assyrie, cela serait douteux _ sans doute par excès d’orgueil national et foi mal placée en la notion de peuple élu et protégé par Dieu, tente de lui barrer la route :

2Ch 35 [20] Après tout ce que fit Josias pour remettre en ordre le Temple, Neko, roi d'Egypte, monta combattre à Karkémish sur l'Euphrate. Josias s'étant porté à sa rencontre,

[21] il lui envoya des messagers pour lui dire: "Qu'ai-je à faire avec toi, roi de Juda? Ce n'est pas toi que je viens attaquer aujourd'hui, mais c'est une autre maison que j'ai à combattre, et Dieu m'a dit de me hâter. Laisse donc faire Dieu qui est avec moi, de peur qu'il ne cause ta perte."

[22] Mais Josias ne renonça pas à l'affronter, car il était fermement décidé à le combattre et n'écouta pas ce que lui disait Neko au nom de Dieu. Il livra bataille dans la trouée de Megiddo;  [Armaggedon]

et il mourut.

L’empire assyrien disparaît définitivement lui aussi en 609.

Quant à Karkemish elle tombe aux mains des babyloniens en 605.

La route est alors libre pour eux vers Jérusalem :

-         597 : 1ère déportation : le roi, les nobles et les élites

-         587 : prise de Jérusalem et grande déportation.

-         582-581 : 3ème déportation

 

Mais la déportation babylonienne  est différente de l’assyrienne.

Le pays n’est pas recolonisé mais abandonné, brûlé, salé.

La population déportée n’est pas dispersée mais continue à pouvoir vivre selon ses coutumes à Babylone. Certains y faisant même fortune.

 

Mais les empires vivent et meurent. Surgit l’empire perse toujours plus loin à l’est.

Babylone est prise en 539.

Le roi Cyrus le Grand autorise les juifs à renter chez eux en 538.

Le roi Darius 1 les y encourage en 525.

            Alors a lieu la reconstruction du Temple = 2nd Temple 537 ; 520-516

Mais Esdras ne retourne à Jérusalem qu’en 458 !

            Et Néhémie ne reconstruit vraiment la ville qu’en 445-433.

 

L’épopée d’Alexandre (336-323) sonnera le glas de l’empire perse et verra la destruction de Persépolis sa capitale.

Les généraux d’Alexandre se disputeront par la suite son héritage et Canaan sera d’abord sous la domination des Ptolémées jusque vers 180 puis sous la domination des séleucides avec Antiochus IV Epiphane qui profanera le Temple en 167 entraînant la révolte des Macchabée.

 

S’en suit une brève et relative autonomie du Royaume asmonéen toujours plus inféodé à Rome. 

Pompée s’emparant de Jérusalem en 63. Et Hérode le Grand (37-4) étant nommé par le Sénat romain.

66-70 : 1ère révolte des juifs contre les Romains

            70 : chute de Jérusalem et destruction du Temple


2ème partie

Les petits prophètes.

 

L’activité des derniers prophètes dont les petits prophètes s’étale sur un temps de plusieurs siècles et dans des contextes historiques évolutifs.

Homme du présent, la parole d’un prophète étant avant tout située pour un temps et un lieu, les siens, il convient de resituer chaque prophète si on veut pouvoir comprendre son message.

 

Osée :

[Osée 1]

[1] Parole de Yahve qui fut adressée à Osée, fils de Beéri, au temps d'Ozias, de Yotam, d'Achaz et d'Ezéchias, rois de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël.

 

Royaume de Juda : Ozias (796-767) / Yotam (740-732) / Achaz (732-716) / Ezéchias (716-687).

Royaume d’Israël : Jéroboam II (781-753)  et ses successeurs…

 

Osée préfère se référer par rapport à la généalogie héréditaire légitime du Royaume de Juda plutôt que par rapport à la succession monarchique du Royaume du Nord marquée de nombreux coup-d’état et usurpations du trône.

 

Osée est né alors que la division entre Royaume du Nord et Royaume de Juda était déjà bien établie et l’inimitié forte entre les 2 royaumes (succession de guerres fratricides). Et dans un contexte de montée de la puissance assyrienne.

Certains rois d’Israël tentant d’éviter le pire en cherchant des alliées ou en payant tribut déjà à l’Assyrie :

            Os 5 13] Ephraïm a vu sa maladie et Juda son ulcère ; Ephraïm alors est allé vers Assur, il a envoyé des messagers au grand roi ; mais lui ne pourra vous guérir ni porter remède à votre ulcère.

Allusion au tribut payé par Menahem à Tégla-Phalassar III en 738.  

2R 15,19 [19] Pul, roi d'Assyrie, envahit le pays. Menahem donna à Pul mille talents d'argent pour qu'il le soutînt et qu'il affermît le pouvoir royal entre ses mains.

Mais l’usurpateur Manahem ne tardera pas à être renversé. Et Israël continue en sous mains ou ouvertement à soutenir Damas contre Ninive.

 

De son côté, Juda fait durablement allégeance envers l’Assyrie.

            2R 16 [7] Alors Achaz envoya des messagers à Téglat-Phalasar, roi d'Assyrie, pour lui dire : "Je suis ton serviteur et ton fils ! Viens me délivrer des mains du roi d'Aram et du roi d'Israël, qui se sont levés contre moi."

[8] Achaz prit l'argent et l'or qu'on trouva dans le Temple de Yahve et dans les trésors du palais royal et envoya le tout en présent au roi d'Assyrie.

[9] Le roi d'Assyrie l'exauça, il monta contre Damas et s'en empara ; il déporta les habitants à Qir et fit mourir Raçôn.

[10] Le roi Achaz alla à Damas pour rencontrer Téglat-Phalasar, roi d'Assyrie

 

 

Osée connaîtra la chute de Samarie (722) et la disparition politique du Royaume du Nord mais verra la survie du Royaume de Juda :

Os 1,6  désormais je n'aurai plus pitié de la maison d'Israël pour lui pardonner encore.[7] Mais de la maison de Juda j'aurai pitié et je les sauverai par Yahve leur Dieu.

 

Ecrit-il avant les faits ou après ? grand débat !

La réponse dépend de l’idée que l’on se fait des prophètes et de la conception que l’on a de Dieu et de la manière qu’a Dieu d’agir. 

Peut-être le texte contient-il des intuitions ou révélations antérieures aux faits mais qui seront précisées dans des réécritures postérieures du texte…

 

Osée est probablement originaire et domicilié dans le Royaume du Nord. Les oracles et discours d’Osée concernent principalement le Royaume du Nord et il connaît bien sa situation politique et géographique.

 

 

Osée va interpréter théologiquement le drame qui se joue.

C’est Dieu qui fait procès et condamne Israël :

pour la corruption générale du peuple

du culte (au temple de Gilgal et au sanctuaire de Bethel : le temple de Samarie n’existe pas encore) 

des élites…

 

mais Osée est surtout connu pour sa geste prophétique : son mariage avec une prostituée au nom du Seigneur :

            Dieu nous aime,

non pas parce que nous sommes bons

                        mais pour que nous le devenions !

 

cf : Elisabeth Garraud

 


Amos

Amos est originaire de Juda et plus précisément de Téqoa près de Bethléem. Téqoa étant connu pour la sagesse supposée de ses habitants. Cf 2S14

 

[Amos 1]

[1] Paroles d'Amos, qui fut l'un des bergers de Teqoa. Ce qu'il vit sur Israël au temps d'Ozias, roi de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre.

 

C’est un contemporain du prophète Osée.

Mais la vision d’Amos est précisément datée du moins pour ceux qui ont vécu le tremblement de terre et en ont été marqué. Cependant cette secousse tellurique n’est pas historiquement bien établie et l’on ne peut que situer le vision d’Amos aux alentours de 758.

 

Amos n’est pas prophète ni fils de prophète. Il prend d’ailleurs de la distance vis-à-vis des prophètes professionnels en se présentant comme berger c'est-à-dire probablement non pas un simple gardien de troupeau mais un éleveur (bétail et sycomore).

  Am 7 [12] Et Amasias dit à Amos : "Voyant, va-t'en ; fuis au pays de Juda ; mange ton pain là-bas, et là-bas prophétise.

[13] Mais à Béthel, cesse désormais de prophétiser, car c'est un sanctuaire royal, un temple du royaume."

[14] Amos répondit et dit à Amasias : "Je ne suis pas prophète, je ne suis pas frère prophète ; je suis bouvier et pinceur de sycomores.

Amos n’est pas devenu prophète par nécessité alimentaire mais par appel du Seigneur qui l’envoi de Juda vers Israël.

 

Amos est le chantre d’un prophétisme dur, un contestataire et un insurgé de Dieu.

Am 1 2] Il dit : De Sion, Yahve rugit, et de Jérusalem, il donne de la voix ; les pacages des bergers sont en deuil et le sommet du Carmel se dessèche.

 Amos exprime le rugissement de Dieu. Allusion au lion de Juda est donc à l’unique vrai pouvoir royal, celui de Dieu. Mais le rugissement de Dieu s’élève surtout contre Israël, qui n’aura nulle part où fuir _le mont Carmel étant l’équivalent du refuge de maquis pour le Royaume du Nord.

 

Et pourtant, vers 758, aucun danger ne semble peser sur Israël. On ne parle pas encore de l‘Assyrie qui n’apparaîtra sur l’échiquier politique qu’avec Téglat-Phalasar III à partir de 744.

En attendant, le long règne de Jéroboam II sonne comme un âge d'or pour le Royaume du Nord : prospérité et croissance économiques ainsi qu’extension territoriale.

2R 14 [23] En la quinzième année d'Amasias fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam fils de Joas devint roi d'Israël à Samarie ; il régna 41 ans.

[24] Il fit ce qui déplaît à Yahve, il ne se détourna pas de tous les péchés de Jéroboam fils de Nebat, où celui-ci avait entraîné Israël. [25] C'est lui qui recouvra le territoire d'Israël, depuis l'Entrée de Hamat jusqu'à la mer de la Araba, selon ce que Yahve, Dieu d'Israël, avait dit par le ministère de son serviteur, le prophète Jonas fils d'Amittaï, qui était de Gat-Hépher.

 

Cependant, pour Amos, ce qui est le plus net c’est que Jéroboam « fit ce qui déplait au Seigneur » et pas seulement lui mais tout Israël.

            Am 2 [6] Ainsi parle Yahve : Pour trois crimes d'Israël et pour quatre, je l'ai décidé sans retour ! Parce qu'ils vendent le juste à prix d'argent et le pauvre pour une paire de sandales ;

[7] parce qu'ils écrasent la tête des faibles sur la poussière de la terre et qu'ils font dévier la route des humbles ; parce que fils et père vont à la même fille afin de profaner mon saint nom ;

[8] parce qu'ils s'étendent sur des vêtements pris en gage, à côté de tous les autels, et qu'ils boivent dans la maison de leur dieu le vin de ceux qui sont frappés d'amende.

 

                                                          

 

« Ils vendent le juste à prix d’argent »

Les anciens commentateurs comprennent que les juges se laissent acheter pour condamner un innocent. Les modernes y voient plutôt un débiteur incapable de rembourser sa dette et vendu par le créancier.

« le pauvre pour une paire de sandales » c'est-à-dire pour une somme minime d’où une énorme disproportion entre la dette et la sentence, l’esclavage.

                          <= chaussures =>

« qu’ils écrasent la tête des faibles sur la poussière de la terre et qu’ils font dévier la route des humbles ». 

Allusion probable à des abus de pouvoir dans les actes judiciaire intentés par les pauvres et où les riches détournent à leur profit es voies de la justice.

                         <= route =>

« fils et père vont à la même fille afin de profaner mon saint nom »

- soit une simple dépravation morale envers une esclave.

- mais « père » peut désigner aussi le chef d’une communauté voire le roi et « fille » une prostituée sacrée et donc symboliquement une idole. Ainsi Amos comparerait le culte idolâtre du peuple à de la vulgaire prostitution.

                      <= sexe =>

« qu’ils s’étendent sur des vêtements pris en gage »   (« s’ étendent » = se coucher : allusion sexuelle avec la prostitution précédemment évoquée)

= perte de toute compassion et humanité, au mépris du frère et de Dieu 

            Ex 22 [25] Si tu prends en gage le manteau de quelqu'un, tu le lui rendras au coucher du soleil.

Or cette inhumanité légale semble alors avalisé par la religion « à coté de tous les autels ».

                                   Jésus dénoncera un semblable abus de la religion.

Mc 7,11 Mais vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Je déclare korbân (c'est-à-dire offrande sacrée) les biens dont j'aurais pu t'assister,

[12] vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère

[13] et vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous vous êtes transmise. Et vous faites bien d'autres choses du même genre."

 

                    <= culte =>

«  qu’ils boivent dans la maison de leur dieu »

 non seulement la formule peut être lue au singulier comme au pluriel puisque qu’Elohim est un mot pluriel d’où une possible dénonciation de poly-idolatrie

mais surtout la formule « la maison de leur dieu » ne peut pas, pour un nordiste, ne pas faire penser au sanctuaire majeur du royaume du Nord, le sanctuaire royal de Bethél i.e. « la maison de Dieu ».

 

Si Amos dénonce une fausse prospérité et l’enrichissement de quelques uns alors que la majorité reste et s’enfonce dans la misère,

Amos rugit surtout contre le fait que la justice et les lois, ainsi que religion soient devenues des instruments d’exploitation et de dépravation à tous les niveaux de la société.

 

Annonçant une sanction divine, Amos est un prophète de malheur.

Am 3 [11] C'est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Yahve : L'ennemi investira le pays, il abattra ta puissance et tes palais seront pillés.

[12] Ainsi parle Yahve : Comme le berger sauve de la gueule du lion deux pattes ou un bout d'oreille, ainsi seront sauvés les enfants d'Israël qui sont assis dans Samarie, au coin d'un lit et sur un divan de Damas.

[13] Ecoutez et témoignez contre la maison de Jacob : - oracle du Seigneur Yahve, Dieu Sabaot -

[14] le jour où je châtierai Israël pour ses crimes, je sévirai contre les autels de Béthel ; les cornes de l'autel seront abattues et tomberont à terre.

[15] Je frapperai la maison d'hiver avec la maison d'été, les maisons d'ivoire seront détruites, bien des maisons disparaîtront, oracle de Yahve.

 

Accusé de démoraliser le peuple ; en bute au pouvoir royal ; opposé aux prêtres et prophètes établis, Amos finit par être chassé du pays et renvoyé en Juda.

 

 

La théologie d’Amos :

Pour Amos, Dieu n’est pas tant le Dieu de l’Exode que le Dieu des Puissances, le Créateur. Israël est pour lui un peuple parmi les autres d’où une remise en cause de l’élection d’Israël !

           

Am 9 [7] N'êtes-vous pas pour moi comme des Kushites, enfants d'Israël ? - oracle de Yahve - N'ai-je pas fait monter Israël du pays d'Egypte, et les Philistins de Kaphtor et les Araméens de Qir ?

 

En cela Amos est terriblement révolutionnaire…

 

           
Jonas

2R 14 [23] En la quinzième année d'Amasias fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam fils de Joas devint roi d'Israël à Samarie ; il régna 41 ans.

[24] Il fit ce qui déplaît à Yahve, il ne se détourna pas de tous les péchés de Jéroboam fils de Nebat, où celui-ci avait entraîné Israël. [25] C'est lui qui recouvra le territoire d'Israël, depuis l'Entrée de Hamat jusqu'à la mer de la Araba, selon ce que Yahve, Dieu d'Israël, avait dit par le ministère de son serviteur, le prophète Jonas fils d'Amittaï, qui était de Gat-Hépher.

 

Le prophète Jonas, puisqu’il s’agit a priori du même,

[Jonas 1] [1] La parole de Yahve fut adressée à Jonas, fils d'Amittaï

aurait donc vécu sous le règne de Jéroboam II (781-753) et dans le Royaume du Nord.

 

 

 

   Cependant, ce n’est pas lui qui a écrit le livre racontant son aventure et il ne s’agit pas d’un récit historique. Il s’agit d’un midrash haggadique c'est-à-dire une mise en scène de la parole de Dieu. 

 

Selon le livre de Jonas, le prophète Jonas est envoyé par Dieu vers la grande ville de Ninive dont le Jonas historique a pu constater de son vivant la montée en puissance.

744 extension de l’empire assyrien par Tegla-Phalasar III

732 prise de Damas par les assyriens.

 

Jonas, le juif d’Israël est donc envoyé par Dieu à Ninive, sachant que le Royaume du Nord est allié à la Syrie (Damas) contre l’Assyrie (Ninive).

C’est un peu comme envoyer un missionnaire américain chez Al-Caïda.

On comprend la réticence de Jonas !

-         soit, et c’est le plus probable, il sera très mal reçu et sans doute tué

-         soit Ninive va accueillir le message du Seigneur et se convertir et par conséquence échapper à la destruction. Or sa destruction semble souhaitable puisque c’est l’ennemi d’Israël.

D’autant que dans ce cas, Jonas ayant annoncé une destruction ne se produisant pas, risque de passer pour un faux prophète.

 

[Jonas 3]  [10] Dieu vit ce qu'ils faisaient pour se détourner de leur conduite mauvaise. Aussi Dieu se repentit du mal dont il les avait menacés, il ne le réalisa pas.

[Jonas 4] [1] Jonas en eut un grand dépit, et il se fâcha.

[2] Il fit une prière à Yahve : "Ah ! Yahve, dit-il, n'est-ce point là ce que je disais lorsque j'étais encore dans mon pays ? C'est pourquoi je m'étais d'abord enfui à Tarsis ; je savais en effet que tu es un Dieu de pitié et de tendresse, lent à la colère, riche en grâce et te repentant du mal. [3] Maintenant, Yahve, prends donc ma vie, car mieux vaut pour moi mourir que vivre."

           

Finalement selon le récit, Ninive s’est détourné du mal et échappa à la destruction.

 

 

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Mais historiquement, Ninive a été détruite, en 612 par les babyloniens.

Or le récit de Jonas fut composé postérieurement à cette destruction.

- si le récit date de la domination babylonienne, alors Ninive est sans doute une analogie pour Babylone, invitée à se détourner du mal pour son salut.

 

Mais Babylone fut historiquement détruite en 539 par les perses.

Or se serait selon les exégètes de l’époque perse que daterait le livre de Jonas.

- Ninive serait alors une image pour Persépolis et l’empire perse.

 

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Par la suite, Jonas sera relu selon le contexte politique du temps : Rome succédant à Persépolis…

New-York aujourd’hui ?

 

Quoi qu’il en soit, il est aussi possible de faire de Jonas une relecture plus spirituelle.

Ninive, capitale du mal, ne serait-elle pas une métaphore de nos propres cœurs, invités à la conversion sous peine de damnation ?

 

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La théologie de Jonas :

Théologiquement, Jonas manifeste l’universalité du Dieu d’Israël. Il n’est pas le Dieu exclusif d’un peuple mais il est souverain du monde entier, de tous les peuples.

 

A l’époque rédactionnelle, les souverains perses, Cyrus et Darius, libérateurs des exilés à Babylone et favorisant leur retour en Canaan, seront compris comme des instruments de Dieu et parfois qualifiés de Messie de Dieu.

 [Isaïe 45] [1] Ainsi parle le SEIGNEUR à son messie : A Cyrus


Michée

[Michée 1]

[1] Parole de Yahve qui fut adressée à Michée de Moréshèt, au temps de Yotam, d'Achaz et d'Ezéchias, rois de Juda. Ses visions sur Samarie et Jérusalem.

 

Yotam (740-732) / Achaz (732-716) / Ezéchias (716-687).

Michée est un contemporain d’Osée, originaire du Royaume de Juda.

 

Si les visions de Michée sont plurielles, la parole du Seigneur qui lui est adressée est unique mais courre selon la titulature du livre sur 50 ans !

De fait, l’oracle sur Samarie   Mi 1,2-8  semble antérieur à la chute de Samarie en 721 mais sera appliquée ultérieurement à Jérusalem.

Et la complainte sur les cités du Bas-Pays Mi 1,8s, dont la cité natale de Michée Moreshèet-Gat, semble faire référence à l’invasion de la région par l’assyrien Sennachérib en 701.

 

Mais certains passages du livre sont assurément postérieurs à la mort du prophète Michée :

Mi 4,9s fait ainsi référence à la déportation du 587

Tandis que Mi 7, 14s correspond à la situation des Juifs au retour de l’Exil, après 538.

 

 

Une critique avant tout religieuse :

Mi 1 [7] Toutes ses statues seront brisées, tous ses salaires dévorés par le feu, toutes ses idoles, je les livrerai à la solitude, car elles ont été amassées avec le salaire des prostituées et elles redeviendront salaire de prostituées."

Amos comparait le culte de Bethel de la prostitution.

Michée va encore plus loin puisqu’il affirme que le culte est devenu idolâtre et que c’est même développée la pratique païenne de la prostitution sacrée.

 

Qui devient critique de la violence économique :

[Michée 2]

[1] Malheur à ceux qui projettent le méfait et qui trament le mal sur leur couche ! Dès que luit le matin, ils l'exécutent, car c'est au pouvoir de leurs mains.

[2] S'ils convoitent des champs, ils s'en emparent ; des maisons, ils les prennent ; ils saisissent le maître avec sa maison, l'homme avec son héritage.

 

« sur leur couche » : vocabulaire passerelle entre les 2 critiques. La jouissance économique est une forme de prostitition.

 

 

 

Et une remise en cause d’une fausse conception de l’Alliance :

 Aux menaces de destructions exprimées par Michée, « ils » opposent l’élection d’Israël qui est donc forcément protégé par Dieu et à l’abri des fléaux.  

 

Mi2  [6] Ne vaticinez pas, vaticinent-ils, qu'on ne vaticine pas ainsi ! L'opprobre ne nous atteindra pas.

[7] La maison de Jacob serait-elle maudite ? Yahve a-t-il perdu patience ? Est-ce là sa manière d'agir ? Ses paroles ne sont-elles pas bienveillantes pour son peuple Israël ?

 

Ce à quoi Michée répond en disant que ce n’est pas Dieu qui fait le malheur d’Israël mais c’est Israël lui-même qui fait son propre malheur.

 

[8] C'est vous qui vous dressez en ennemis contre mon peuple. A qui est sans reproche vous arrachez son manteau ; à qui se croit en sécurité vous infligez les désastres de la guerre.

[9] Les femmes de mon peuple, vous les chassez des maisons qu'elles aimaient ; à leurs enfants, vous enlevez pour toujours l'honneur que je leur ai donné

 

alors que

Mi6 [8] "On t'a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Yahve réclame de toi : rien d'autre que d'accomplir la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu."

 

mais le Seigneur lui ne se dédit pas

[Michée 4]

[1] Or il adviendra dans la suite des temps que la montagne du Temple de Yahve sera établie en tête des montagnes et s'élèvera au-dessus des collines. Alors des peuples afflueront vers elle,

[2] alors viendront des nations nombreuses qui diront : "Venez, montons à la montagne de Yahve, au Temple du Dieu de Jacob, qu'il nous enseigne ses voies et que nous suivions ses sentiers. Car de Sion vient la Loi et de Jérusalem la parole de Yahve."

 

Dieu restaurera Juda (et non pas Israël). Cependant ce ne sera pas pour le seul peuple élu mais pour tous les peuples ! 

 

Quant au retour du futur Exil annoncé, Michée l’attribue à l’action d’un messie royal qui vaincra l’Assyrie.

 [Michée 5]

[1] Et toi, (Bethléem) Ephrata, le moindre des clans de Juda, c'est de toi que me naîtra celui qui doit régner sur Israël ; ses origines remontent au temps jadis, aux jours antiques.

[2] C'est pourquoi il les abandonnera jusqu'au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter. Alors le reste de ses frères reviendra aux enfants d'Israël.

 

Historiquement, le vainqueur d’Assur et libérateur des juifs ne sera pas un enfant de Juda mais le perse Cyrus le Grand.

Cyrus sera parfois désigné comme Messie de Dieu.

Mais, de nouvelles épreuves arrivant par la suite pour Israël, la prophétie de Michée sera réactualisée et spiritualisée…

 


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Nous arrivons maintenant à une autre époque de l’histoire sainte puisque le royaume du Nord a disparu. C’est le temps du Royaume de Juda (721-587).

 

Après avoir craint pour sa propre survie (siège de Jérusalem par l’Assyrie en 701), Juda s’est installé dans une « paisible » relation de vassalité envers l’Assyrie. La paix règne et le commerce se développe. C’est une ère de propérité pour Juda mais aussi d’accroissement des inégalités sociales : les riches de plus en plus riches…

Par ailleurs, les mœurs se dégradent et la foi et le culte subissent l’influence des païens.

 

Des prophètes se lèvent alors pour dire que Juda n’est pas à l’abri du sort d’Israël :  Sophonie,  Habacuc, Jérémie, 1er Isaïe…

Le roi Josias (640-609) tentera une grande réforme y compris religieuse. En 622, ses travaux de restauration du Temple permettront la découverte des rouleaux d’une autre Loi, le futur noyau du Deutéronme. Mais Josias meurt en 609 en voulant barrer la route au pharaon Nekao à Mégiddo ; Nekao voulant lui-même freiner la montée en puissance de Babylone…

 

En 597, prise de Jérusalem et déportation d’une partie de la population _ l’élite du pays _ dont le roi etc et le prophète Ezékiel.

Mais le nouveau roi mis en place par Nabuchodonosor se retourne contre lui et cherche l’appui de l’Egypte malgré l’opposition du prophète Jérémie : jeté dans une citerne de boue puis exilé (en Egypte).

En 587, destruction de Jérusalem et de son Temple et grande déportation du peuple à Babylone.

 

Nahum

Nahum prêche vers 660 et annonce la chute de Ninive (612).

[Nahum 1]

[1] Oracle sur Ninive. Livre de la vision de Nahum, d'Elqosh.

[14] Pour toi, voici l'ordre de Yahvé : Il n'y aura plus de race qui porte ton nom ; du temple de tes dieux j'enlèverai images sculptées et coulées ; je dévasterai ta tombe car tu es maudit.

 

 

 

Pour Nahum, bien que Juda soit officiellement maintenant l’allié-vassal de l’Assyrie, Ninive reste un ennemi, celle qui a détruit le Royaume du Nord, celle dont est venu Sennachérib pour assiéger Jérusalem (701)… celle qui a établi son règne et le maintien par le sang et la cruauté :

Na3 [1] Malheur à la ville sanguinaire, toute en mensonges, pleine de butin, où ne cesse pas la rapine !

La destruction de Ninive par les Babyloniens est donc attendue favorablement par Nahum qui y voit une punition divine à l’encontre des Assyriens et en espère même la restauration du royaume de David ( Nord et Sud) :

Na2 [3] (Oui, Yahvé rétablit la vigne de Jacob et la vigne d'Israël. 

 

Si Nahum a vu juste quant à la chute de Ninive, il a manqué de clairevoyance quant au devenir de Juda !


Sophonie

[Sophonie 1]

[1] Parole de Yahve qui fut adressée à Sophonie, fils de Kushi, fils de Gedalya, fils d'Amarya, fils de Hizqiyya, au temps de Josias, fils d'Amon, roi de Juda.

 

Sophonie est donc un contemporain du roi Josias (640-609) mais parle a priori avant la mise en place de sa réforme, probablement vers 630.

En effet, le constat de Sophonie sur la société de son temps est sans appel : tous pourris !

So 1 [2] Oui, je vais tout supprimer de la face de la terre, oracle de Yahve.

 

En particulier Juda pour son idolâtrie :

[4] Je vais lever la main contre Juda et contre tous les habitants de Jérusalem, et je retrancherai de ce lieu le reste de Baal et le nom de ses desservants,

 

Puis contre ses chefs pour leur rapacité :

So1,9 eux qui remplissent le palais de leur seigneur de violence et de fraude.

 

Et contre les commerçants :

So 1,11 tous les peseurs d'argent sont retranchés.

Notons que _ sauf allusion à des balances faussées _ Sophonie ne précise pas leur crime et condamne donc peut-être le commerce par nature.

Ce que semble accréditer la suite, où Sophonie associe possession et impiété :

So 1 ceux qui disent dans leur cœur : "Yahve ne peut faire ni bien ni mal."[13] Alors, leur richesse sera livrée au pillage

 

A constat terrible, réponse « formidable »

So 1 [14] Il est proche, le jour de Yahve, formidable !

So 1,18  il va détruire, oui, exterminer tous les habitants de la terre.

 

Remarquons que Sophonie annonce une destruction universelle comme conséquence des péchés du seul Juda.

On peut y voir, comme en négatif, l’affirmation de la responsabilité universelle de Juda dans le projet de Dieu pour l’ensemble de l’humanité : pour Sophonie, Juda est bien le peuple élu mais qui a trahi.

 

L’annonce de la destruction est plus imprécative que divinatoire : en cas de conversion, qui sait si le Seigneur ne nous préservera pas de sa colère ?

 

So 2[3] Cherchez Yahve, vous tous les humbles de la terre, qui accomplissez ses ordonnances. Cherchez la justice, cherchez l'humilité : peut-être serez-vous à l'abri au jour de la colère de Yahve.

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La 2nde partie du livre de Sophonie 2,4s redouble +/- la première.

-         la destruction globale des peuple de la terre est détaillée pour quelques nations

-         l’espérance en la survie possible d’ « un reste d’Israël » affirmée

  So 3 [12] Je ne laisserai subsister en ton sein qu'un peuple humble et modeste, et c'est dans le nom de Yahve que cherchera refuge[13] le reste d'Israël.

 

Quant à la finale du livre annonçant le retour d’Exil, elle est surement postérieure à l‘Exil et n’est donc du prophète Sophonie.

 


Habaquq

Ha 1 [2] Jusques à quand, Yahve, appellerai-je au secours sans que tu écoutes, crierai-je vers toi : "A la violence !" sans que tu sauves ?

 

Habaquq prêche vers l’an 600, c’est donc un contemporain de l’invasion babylonienne.

 

Cependant la violence qu’il subit n’est pas d’abord celle de l’envahisseur mais :

Iniquité, oppression, rapine et violence, dispute et discorde, la loi qui se meurt…

Ha 1,4 Oui, l'impie traque le juste, aussi ne paraît plus qu'un droit fléchi !

 

Dans ce contexte d’injustice, c’est Dieu qui suscite l’invasion babylonienne :

Ha 1[6] Oui ! voici que je suscite les Chaldéens

Un peuple qui ne fait pas semblant de servir Dieu et la justice mais qui assume la loi du plus fort.

Ha 1,7  sa force fait son droit, sa grandeur !

Ha 1,11 Criminel qui fait de sa force son Dieu !

 

Mais comment Dieu peut-il utiliser ainsi le pire pour châtier le mal s’interroge Habaquq ?

Ha 1,13  Pourquoi regardes-tu les gens perfides, gardes-tu le silence quand l'impie engloutit un plus juste que lui ?

Ce à quoi Dieu lui répond

Ha 2,4 le juste vivra par sa fidélité     ou par sa foi cf LXX puis Rm 1,17 Ga 3,11 He 0,38

 

 

Suit une description sous forme imprécatoire des crimes de l’envahisseur babylonien.

 

Puis une  [Habaquq 3]

[1] Prière. De Habaquq le prophète, sur le ton des lamentations.

Dans laquelle Habaquq réaffirme la magesté cosmique de Dieu : cieux, terre, jour, soleil et lune…

et sa confiance en lui :

Ha 3,16 J'attends en paix ce jour d'angoisse qui se lève contre le peuple qui nous assaille !

Ha 3,18  moi je me réjouirai en Yahve, j'exulterai en Dieu mon Sauveur !

 


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597 voit la prise de Jérusalem et une première déportation vers Babylone de sa population, principalement les élites de la nation dont le prophète Ezéchiel.

Ezéchiel prêche la soumisson à l’envahisseur et encourage l’implantation du peuple à Babylone pour mieux en revenir un jour : fameuses visions des ossements désséchés, vision du Temple futur…

 

Les chap 40s d’Isaïe ou 2ème Isaïe correpondent à la fin de l’Exil vers 538.

 

 

Abdias

La vision d’Abdias date d’un peu après le chute de Jérusalem en 587.

Il s’agit d’un cri de colère et de vengeance à l’égard du faux frère Edom qui non seulement n’a pas aidé Juda dans sa lutte contre les Babyloniens, mais en a profité pour annexer quelques territoires de Juda.

 

Abdias prédit la survie de Juda et annonce la destruction et l’anéantissement d’Edom.

Ab 17 sur le mont Sion il y aura des rescapés

Ab 18  nul ne survivra de la maison d'Esaü : Yahve a parlé !

 

Et quand l’Exil de Juda prendra fin, c’est lui qui anexera Edom !

Ab 21 Ils graviront, victorieux, la montagne de Sion pour juger la montagne d'Esaü, et à Yahve sera l'empire !

 

 

Historiquement, Edom avec sa capitale Pétra

Ab 3 toi qui habites au creux du rocher

sera certes détruite mais tardivement par les romains.

 

Malgré des tentatives du roi séleucide Antigone, de l’empereur romain Pompée et du roi Hérode le Grand pour avoir Pétra sous leur contrôle, la cité resta sous la domination des Nabatéens jusqu’en l’an 100 ap. J.-C. avant de tomber aux mains des Romains. 

 


Joël

La Parole du Seigneur qui fut adressée à Joël n’est pas datée dans le texte. Selon les exégètes, certains passages pourraient dater des environs de l’an 600 _ avant la chute de Jérusalem_ ; tandis que d’autres passages ne seraient pas antérieurs à l’an 200 à l’époque des Ptolémées!

En mettant des côtés les ajouts tardifs, retenons que Joël est un prophète de l’Exil, plutôt sur la fin d’icelui mais avant la fin.

 

Jl 1 [9] Oblation et libation ont disparu de la maison de Yahve.     = Exil

Jl 2 [20] Celui qui vient du Nord, je l'éloignerai de chez vous    = annonce de la fin de l’Exil

 

 

Le retour d’Exil étant lié à la conversion des cœurs du peuple juif :

Jl 2 [12]  revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les pleurs et les cris de deuil."

[13] Déchirez votre cœur, et non vos vêtements, revenez à Yahve, votre Dieu, car il est tendresse et pitié, lent à la colère, riche en grâce, et il a regret du mal.

 

Ce retour devant inaugurer une ère nouvelle dans l’alliance entre Dieu et son peuple :

[Joël 3]

[1] "Après cela je répandrai mon Esprit sur toute chair. Nos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens, des visions.

[2] Même sur les esclaves, hommes et femmes, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit.

 

Jl 4 Yahve sera pour son peuple un refuge, une forteresse pour les enfants d'Israël ![17] "Vous saurez alors que je suis Yahve, votre Dieu, qui habite à Sion, ma montagne sainte ! Jérusalem sera un lieu saint, les étrangers n'y passeront plus !"

 

Reposant sur l’Esprit même de Dieu, cette restauration d‘Israël est éternelle et exclusive. Dieu est le Dieu d’Israël !

 

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Joël utilise à profussion  les images buccoliques, naturelles, cosmiques. Les désordres de l’homme se traduisent en catastrophes naturelles.Certains le surnomment pour cela « Joël l’écolo ».

 

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Les prophètes suivant sont ceux du retour d’Exil et de la restauration de Jérusalem sous hégémonie perse.

Ce serait aussi l’époque du 3ème Isaïe, Is 56-66.

 

Aggée :

[Aggée 1]

[1] La deuxième année du roi Darius, le sixième mois, le premier jour du mois, la parole de Yahve fut adressée par le ministère du prophète Aggée à Zorobabel, fils de Shéaltiel, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Yehoçadaq, le grand prêtre,

 

Darius 1er (522-486) => 520

 

 [2] Ainsi parle Yahve Sabaot. Ce peuple dit : "Il n'est pas encore arrivé, le moment de rebâtir le Temple de Yahve !"

 [4] Est-ce donc pour vous le moment de rester dans vos maisons lambrissées, quand cette Maison-là est dévastée ?

 

Cyrus puis Darius ont autorisé et favorisé non seulement le retour d’Exil mais encore la reonstruction du Temple.

Or, alors que certains se sont bâtis des palais, la Maison de Dieu reste en ruine !

C’est pour cela, selon Aggée, que le pays n’est pas bénis de Dieu :

[6] Vous avez semé beaucoup mais peu engrangé ; vous avez mangé, mais pas à votre faim ; vous avez bu, mais pas votre saoul ; vous vous êtes vêtus, mais non réchauffés. Le salarié a gagné son salaire pour le mettre dans une bourse percée !

 

Aggée en appelle donc à la reconstruction du Temple sans attendre l’opulence économique mais comme condition à cette prospérité.

Ag 2 [7] J'ébranlerai toutes les nations, alors afflueront les trésors de toutes les nations et j'emplirai de gloire ce Temple, dit Yahve Sabaot. [8] A moi l'argent ! à moi l'or ! oracle de Yahve Sabaot.[9] La gloire à venir de ce Temple dépassera l'ancienne, dit Yahve Sabaot, et dans ce lieu je donnerai la paix, oracle de Yahve Sabaot.

 

Le Temple est le lieu de la Shékina, de la présence de Dieu.

Mais cette construction ne sera sainte et habitée par Dieu que si ses bâtisseurs le sont. Cf Ag 2, 10s sur le pur et l’impur.

Ainsi Aggée en appelle t-il aussi ou avant tout à la conversion des cœurs :

Ag 2,15 [15] Et maintenant réfléchissez bien en votre cœur, à partir d'aujourd'hui et pour l'avenir. Avant qu'on plaçât pierre sur pierre dans le sanctuaire de Yahve,

Et alors, seulement :

Ag 2,19 A partir d'aujourd'hui, je bénirai !

 

 

Théologie d’Aggée :

Si Dieu est le Tout-Puissant universel,

Ag 2,21 Je vais ébranler cieux et terre.[22] Je vais renverser les trônes des royaumes

Il reste surtout le Dieu d’Israël

Ag 2, 4 je suis avec vous

Le Dieu d’un peuple, le Dieu d’un lieu, le Temple.

 


Zacharie

Le prophète Zacharie ou 1er Zacharie, Za 1-8, la même année qu’Aggée, selon l’incipit du livre, redit à peu près les mêmes choses qu’Aggée mais dans un langage beaucoup plus apocalyptique.

 

La deuxième partie du livre ou deutéro-Zacharie chap 9s serait beaucoup plus récente.

Ainsi y trouve-t-on une probable allusion au schisme samaritain de 328 selon Flavius Josèphe avec la construction du Temple du mont Garizim :

Za 11 [14] Puis je mis en morceaux mon deuxième bâton Liens, pour rompre la fraternité entre Juda et Israël.

Cette partie daterait donc de l’époque grecque.

 

D’ailleurs, le Messie annoncée ressemble à Alexandre le Grand, le libérateur du joug perse, le conquérant du monde entier.  Mais Alexandre n’est pas pour autant présenté comme un Messie. Le Messie victorieux annoncé n’est pas un guerrier :

Za 9,9  Crie de joie, fille de Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse.[10] Il retranchera d'Ephraïm la charrerie et de Jérusalem les chevaux ; l'arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux nations.

 

 

Za 12 [9] Il arrivera en ce jour-là que je chercherai à détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem. [10] Mais je répandrai sur la maison de David et sur l'habitant de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils regarderont vers moi. Celui qu'ils ont transpercé, ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique

 

Allusion au règne sacrilège du séleucide Antiochus IV Epiphane (175-163) ?

 

Reconnaissons que  c’est une partie d’interprêtation rendue difficile par ses multiples anachronismes.

 

 

Théologie de Zacharie

Le Dieu d’Israël est souverain de toute la terre et tous les peuples (leurs survivants) viendront un jour se prosterner devant lui à Jérusalem.  

Za 14 [16] Il arrivera que tous les survivants de toutes les nations qui auront marché contre Jérusalem monteront année après année se prosterner devant le roi Yahve Sabaot et célébrer la fête des Tentes

 

 

 

 


Malachie

 

La controverse contre Esau-Edom en Ml 1, 2-5 n’est pas sans rappeller le livre d’Abdias.

Mais l’époque n’est plus la même. L’Exil est terminé et le Temple reconstruit puisque certains y présentent des offrandes méprisables  Ml 1, 7.

 

Ainsi, bien que le livre de Malachie ne soit pas daté, le ministère de Malachie aurait eu lieu vers 460 selon les experts.

 

L’indignation de Malachie est avant tout cultuelle au Nom de la sainteté même de Dieu :

Ml 1[13] Vous dites : Voyez, que de souci ! et vous me dédaignez, dit Yahve Sabaot. Vous amenez l'animal dérobé, le boiteux et le malade, et vous l'amenez en offrande. Puis-je l'agréer de votre main ? Dit Yahve Sabaot.

[14] Maudit soit le tricheur qui possède dans son troupeau un mâle qu'il voue, et qui me sacrifie une bête tarée. Car je suis un Grand Roi, dit Yahve Sabaot, et mon Nom est redoutable chez les nations.

 

Pour Malachie, mépriser le culte c’est mépriser Dieu, d’où un rappel à l’ordre des prêtres :

Ml 2 [2] Si vous n'écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon Nom, dit Yahve Sabaot, j'enverrai sur vous la malédiction et je maudirai votre bénédiction. En effet, je la maudirai, car il n'est personne parmi vous qui prenne cela à cœur.

 

Les prêtres ont non seulement négligé le Temple mais encore la voie Ml 2,3 (voc. Deutéronomiste) i.e. la loi et la justice.

Quant au peuple, « il a épousé la fille d’un dieu étranger » Ml 2,11 : condamnation soit d’une dérive idolâtre, soit de mariages avec des non-juives, mariages interdit par la loi car menant à l’idolâtrie.

 

Malachie annonce alors un messager qui préparera un chemin devant Dieu :

 Elie selon Ml 3,23 plus tardif ou JB ?

Car le Seigneur vient !

Ml 3[5] Je m'approcherai de vous pour le jugement et je serai un témoin prompt contre les devins, les adultères et les parjures, contre ceux qui oppriment le salarié, la veuve et l'orphelin, et qui violent le droit de l'étranger, sans me craindre, dit Yahve Sabaot.

 

Pour Malachie, la crainte de Dieu passe par un culte respecteux et une vie juste !

Amour de Dieu et amour du frère.

Mt 22 [37] Jésus lui dit :

"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit :

 [38]voilà le plus grand et le premier commandement.

[39] Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

  

 

 


CONCLUSION :

 

 

Les prophètes ne sont pas des illuminés intemporels. Leurs visions sont datées et situées géographiquement, géopolitiquement.

Leurs indignations et combats sont concrêts : hommes ou femmes de Dieu, ils sont aussi par conséquence des êtres attentifs au malheur de leurs frères. Pour être des visionnaires, ce ne sont pas pour autant de doux rêveurs, au contraire, ce sont les hommes de l’incarnation de la foi.

 

Osée : entre 796 et 687 : vers 750   / royaume du Nord

Amos : vers 750 / royaume du Nord

Jonas : vers 750 / royaume du Nord     mais récit du IVème s BC

Michée : entre 740 et 687 : vers 720 / originaire de Juda mais au Nord

 

Nahum : vers 660 / royaume de Juda

Sophonie : vers 630 / royaume de Juda

Habaquq : vers 600 / royaume de Juda

 

Abdias : vers 587 /  Juda ou Exil ?

Joël : vers 550 / Exil à Babylone

 

Aggée : 520 / Jérusalem

Zacharie : 520 / Jérusalem

Malachie : vers 460 / Juda

 

Les indignations et combats doivent être resitués dans leur contexte socio-religio-politique.

Mais cela ne veut pas dire que leurs visions soient totalement dépassées et caduques : il existe encore des motifs d’indignation !

Il y a encore des guerres ; les injustices sociales sont criantes ; le culte pas toujours vécu avec cœur…

 

Nous sommes tous par le baptême devenus prophètes parait-il.

Alors prophète lève-toi et rugit !

 

Am 3 [8] Le lion a rugi : qui ne craindrait ? Le Seigneur Yahve a parlé : qui ne prophétiserait ?

 

 

Bibliographie :

 

            Bible de Jérusalem/ TOB    et leurs notes

 

            Pour lire l’Ancien Testament, cerf 1990

            Cahier Evangile n°43 : Les Prophètes de l’Ancien Testament, cerf, 1983

 

            La fin d’Israël : paroles d’Amos ; Lire la Bible n°101 ; cerf, 1994

 

            Chronologie Biblique de l’étudiant de la Bible, Ed. Farel, 2004