Service du
catéchuménat des adultes
14 février 2016
Vivre en chrétien
Laudato-si 222-223
Premier
exposé : « veiller ; un bien pour l’homme »
Veiller exprime une tension entre l’éveil et le sommeil
·
Tension entre la plénitude et la limite
« vous nous avez
faits pour vous, et notre cœur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en
vous. » confessions 1,1
Augustin
Nous sommes faits pour la plénitude, pour être comblés,
pleins, rassasiés.
« je veux
tout » comme le chante Rose.
Le souci est que quand bien même en ce monde nous aurions
tout, nous restons cependant insatisfaits, affamés _ la faim revient toujours
et toujours plus grande : comme l’appétit qui vient en mangeant, plus on a
et plus on veut.
+/- 59 personnes
possèdent autant que 50 % de la population terrestre
1 % pour 99% des richesses…
Laudato si
Bénissons le Seigneur que rien en se monde ne puisse nous
satisfaire durablement !
Si nous ne pouvons pas être comblés en ce monde c’est parce
que nous sommes des êtres à la fois limités et sans limites. Limités car nous
ne sommes pas Dieu ; sans limites car en croissance, en devenir. L’homme
n’est pas achevé. Ce n’est que lorsque nous serons rendu semblables à Dieu que
nous serons vraiment nous-même, que nous serons totalement humain :
l’homme est fait pour être semblable à Dieu !
Récit de la création :
Gn 1 [26]
Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, [.]
[27] Dieu
créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les
créa.
Où est la ressemblance ?
L’humain est créé inachevé, en devenir.
Le projet de Dieu étant de conduire l’homme jusqu’à sa
ressemblance, son isomorphie.
Pour ce faire Dieu avait prévu d’éduquer l’homme, de le
nourrir de son être même. L’arbre de vie a été planté pour l’homme, pour qu’il
en mange lorsque serait venu pour l’homme le moment de le recevoir comme un
cadeau de Dieu.
Ct 8,4 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, n'éveillez pas, ne
réveillez pas mon amour, avant l'heure de son bon plaisir.
Le drame ayant été que l’homme s’est saisi du fruit de
lui-même et sans y être prêt : il a perdu ses limites, ses repères, sans
être pour autant infini.
Symboliquement, il est exclu de la sécurité du jardin clos
et livré à la sauvagerie d’un monde sans limites.
La sanction n’est pas ici avant tout une punition qu’un
remède, une œuvre de miséricorde : il n’est pas dit que l’homme soit
maudit (seul le serpent l’est).
Notre insatisfaction permanente est comme la douleur qui
nous signale une blessure afin qu’y soit porté un remède.
Laudato si
Bénis sois-tu Seigneur pour tes anges qui nous gardent de
revenir en arrière, à l’illusion sécuritaire du jardin !
L’espace de l’Eden est sans issue. Le temps compté de nos
vies nous oblige à aller de l’avant, vers l’inconnu de Dieu, vers
nous-mêmes :
Appel d’Abram :
Gn 12,1 Le SEIGNEUR dit à Abram : " Pars de ton pays
^l.-%l = va vers toi-même
Deviens qui tu es, ce pour quoi tu es fait.
L’homme est un pèlerin sur la terre, un nomade : il ne
fait que passer et ses enfants passeront après lui. Il ne doit donc pas
s’encombrer des richesses de ce monde : il peut en jouir certes comme
d’une bénédiction mais dont Dieu reste l’unique vrai propriétaire.
Ps 95 [3] Car
c'est un Dieu grand que Yahve, un Roi grand par-dessus tous les dieux ;
[4] en sa main sont les creux de la terre et les hauts des
montagnes sont à lui ;
[5] à lui la
mer, c'est lui qui l'a faite, la terre ferme, ses mains l'ont façonnée.
Ayant renoncé à l’Eden de Dieu, l’homme doit aussi renoncer
à s’en construire un.
(Excusez par avance les caricatures et simplifications qui
vont suivre)
Malheureusement, Israël remplacera l’Eden par l’illusion
d’une terre puis d’un Temple, s’installant et retombant dans le piège de
l’espace en oubliant parfois le temps, l’aujourd‘hui du salut de Dieu.
Les musulmans connaissent le même danger en faisant du
paradis un jardin d’Eden…
Dans un cas comme dans l’autre, on peut en venir à sacrifier
le présent, le monde créé et des vies humaines, pour une cause supposée plus
grande : la fin justifie les moyens. Au profit de cette fin, la création
est négligeable, une vie humaine sacrifiable.
Il n’y a pas alors de véritable écologie possible puisqu’il
n’y a pas de conscience d’une économie globale : seul compte un lieu
précis, qu’il soit sur terre _la Terre Promise_ ou au ciel _le Paradis.
Mais ce ne sont-là que des dérives !
Dans le judaïsme (et donc le christianisme) comme dans
l’Islam, Dieu est créateur. Et sa création est belle et nous parle de lui sans
être lui.
Confessions 1,3 Etes-vous donc contenu par le ciel et la
terre, parce que vous les remplissez? ou les remplissez-vous, et reste-t-il
encore de vous, puisque vous n'en êtes pas contenu?
Sans être divine, la création doit être respectée pour son
Créateur ! D’autant que la création précède non seulement la création de
l’homme mais la décision de le créer : la création est belle en elle-même,
indépendamment de l’homme.
Ceci dit, dans le judaïsme, l’indépendance voire la
supériorité de l’homme sur la création est nettement affirmée dès la
genèse de l’humanité
Gn1,26 Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image, comme notre
ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du
ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent
sur la terre."
Mais c’est une domination symbiotique, pour le bien commun
de l’homme et de la création :
Gn2 [15]
Yahve Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d'Eden pour le cultiver et
le garder.
Cette vérité demeure après que l’homme soit chassé d’Eden
même s’il n’arrive plus à la vivre de manière apaisée et non conflictuelle.
Gn3 maudit soit le sol à cause de toi ! A force de
peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie.[18] Il
produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs.
[19] A la sueur
de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque
tu en fus tiré.
Le rapport de l’homme à la nature
est marqué du sceau du péché.
En Islam, la domination de l’homme
sur la création n’est pas placé sous le signe de l’indépendance de l’homme.
Musulman = soumis. Dans son rapport à la création, l’homme reste soumis
totalement à Dieu.
Ainsi dans le Coran, ce n’est pas
l’homme qui nomme les animaux mais Dieu qui lui révèle le nom des animaux.
La création est donnée clefs en mains à
l’homme et c’est en serviteur de Dieu qu’il peut en user.
Remarquons que cette conception
très créationniste s’accorde parfois difficilement avec la notion d’évolution…
encore que…
Juifs, chrétiens ou musulmans, nous
croyons que le monde a été créé et a donc eu un commencement.
L’idée même de Création implique
une notion temporelle : il y eut « un temps » où la création, où
l’ « espace » n’existait pas. Le temps est supérieur à l’espace
selon Evangelii Gaudium 222.
Bien plus, nous croyons que Dieu
s’est révélé à l’homme dans sa création, dans l’histoire des hommes. Ainsi non
seulement le monde a un début mais il a un sens, un développement et même une
fin : du sens et un sens, une fin et une finalité.
Juifs, chrétiens et musulmans, nous
annonçons la fin des temps i.e. un terme pour la création en tant que telle
pour laisser place à un Jardin pour les musulmans et à la Jérusalem Nouvelle
pour juifs et chrétiens, c-à-d un lieu adapté à l’humain.
Rm 8,19.22
Car la création en attente aspire à la révélation
des fils de Dieu :[.]
[22] Nous le
savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail
d'enfantement.
La création ayant sa finalité en
Dieu nous devons en prendre soin.
La création ayant sa finalité en
Dieu nous devons en prendre soin.
C’est encore plus vrai pour nous
chrétiens qui croyons que Dieu est entré dans l’histoire, dans le temps.
Dieu s’est fait homme.
L’incarnation du Fils éternel du Père devient le centre, le pivot de la
création. Il y a un ante JC et un post JC.
Il est venu « Une fois pour toutes
» comme le répète 5 fois la lettre aux
Hebreux.
La création a pour nous un début,
un centre et un fin. Notre compréhension de l’espace est temporelle.
Ce rapport au temps en Dieu est
particulièrement vif dans la célébration de l’eucharistie :
C’est un « moment
d’éternité », « un temps suspendu » : nous y devenons
contemporain du sacrifice de la croix et nous anticipons les noces célestes.
Anamnèse :
R/Nous
proclamons ta mort, Seigneur Jésus,
nous célébrons ta résurrection,
nous attendons ta venue dans la gloire.
Cette attente de la Parousie est
d’autant plus importante pour nous chrétiens, que si nous croyons que l’homme
est au cœur de la création, même s’il n’en est pas le tout (cf le monde
invisible dans le Credo), l’homme est en devenir. Il n’aura pleinement
accueilli sa nature que lorsqu’il sera devenu dieu par grâce de Dieu : « Dieu s’est fait homme pour que
l’homme soit fait dieu » écrivait Irénée de Lyon.
Créé à l’image de Dieu, l’homme
sera enfin à sa ressemblance. Cela se réalisera à la fin des temps, à la
Parousie :
1Jn3,2 Nous savons que lors de cette
manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il
est.
Mais attendons-nous encore vraiment
son retour, sa parousie et la fin du monde ?
Oublieux du retour du Christ, nous
nous sommes focalisés sur le passé, le temps de son Incarnation et nous avons
surinvesti son mémorial et sa présence réelle sous le mode eucharistique.
Pour nous catholiques en
particulier cela c’est traduit après le Concile de Trente, par la place centrale
du Tabernacle dans les églises : de lieux d’assemblées, les églises sont
devenues lieux de la présence de Dieu, au risque d’y enfermer Dieu comme dans
les temples paëns ou celui de Jérusalem. Dieu prisonnier de l’hostie,
prisonnier du Tabernacle et prisonnier du bâtiment église : en sacralisant
les églises, on a désacralisé le reste du monde… et rendu possible tous les
abus sur la création.
Le Concile Vatican 2 nous invite à relocaliser sur le côté
le Tabernacle pour recentrer les églises sur la Table de l’autel et la Table de
la Parole, deux modes actifs et dynamiques de la Présence divine.
Pour ce qui est des religions traditionnelles ou de l’animisme,
je ne connais pas leur conception du temps… cependant il me semble que dans
cette conception religieuse tout est sacré. Mais dire que tout est sacré ou
dire que rien ne l’est peut revenir au même.
Quant aux traditions de sagesse plus orientales, leur
rapport au temps peut être considéré de 2 manières différentes :
-
Une vision cyclique du temps :
Qui n’est pas totalement étrangère à l’univers biblique
Qo 1,9
(ecclesiaste) Ce qui fut, cela sera, ce qui s'est fait
se refera, et il n'y a rien de
nouveau sous le soleil !
Si tout n’est qu’un
éternel recommencement, à quoi bon s’en faire puisque faire ou ne pas faire
revient finalement à la même chose.
Qo 1,4 Un âge va, un âge vient, mais la
terre tient toujours.
Une vision cyclique du temps fige à
jamais l’espace.
La place de l’homme dans la nature
et les conséquences de ses actes bons ou mauvais deviennent négligeables.
Croyance en un retour naturel aux équilibres.
Un comportement écologique n’est
alors pas tant nécessaire pour la nature elle-même qui fut et sera, que pour le
bien (futur) de celui qui se comporte bien : loi du kharma.
-
La négation de la notion même de temps :
Il n’y a ni passé ni futur, il n’y a qu’un présent qui se
déplace et qui nous échappe toujours dans la mesure où ce que nous en percevons
n’existe déjà plus : certaines
étoiles que nous contemplons ont cessées de briller depuis longtemps…
La conscience de l’homme, sa réflexion, tend à le mettre en
décalage avec la réalité, à l’exclure du monde. C’est en retrouvant sa place
dans le présent que l’homme peut trouver la paix : pour cela, l’homme doit
s’effacer comme être pensant dans la nature, retrouver ainsi sa place
naturelle.
Cf le shintoïsme
L’homme n’a pas une place centrale dans la nature, il doit
simplement y retrouver sa non-place.
L’écologie s’impose d’elle-même à cette pensée de l’homme
mais plutôt comme un naturalisme que comme la pensée d’une « maison »
pour l’homme : l’homme pourrait en être exclu.
Avec toutes les variantes possibles quant à la place de l’homme,
la plupart des agnostiques se retrouvent assez bien à mon avis dans cette
conception du temps et de l’espace.
Enfin n’oublions pas la religiosité du matérialisme athée
(et sans transcendance) : peu importe le temps qui passe, seul compte le
temps que je vis ici et maintenant, temps et espace sont confondus.
Carpe diem.
Profite du moment présent.
Cf Bible "Mangeons et buvons, car demain nous mourrons !" Is 22,13
Autant jouir de ce que l’on peut et disparaître lorsqu’on ne
pourra plus jouir.
A quoi bon alors être écolo ?
Qo 3,19 Car le sort de l'homme et le sort de la bête sont un sort
identique : comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, et c'est un même souffle
qu'ils ont tous les deux. La supériorité de l'homme sur la bête est nulle, car
tout est vanité.
Quel drame y aurait-il donc à la destruction du monde, à la
destruction de l’homme ? le monde s’en porterait d’ailleurs peut-être
mieux…
Conclusion :
Diverses sont les conceptions du temps et donc de l’espace.
C’est notre vision du temps qui détermine notre rapport au
moment, au contingent.
Nous ne pouvons pas adhérer à toutes les philosophies qui
sous-tendent les divers engagements en faveur de l’écologie. Nous devons même contester celles qui nient à
l’homme sa dignité particulière.
Cependant, nous pouvons et devons œuvrer ensemble dans la préservation
voire l’amélioration de notre monde.
Le temps qu’il nous faudrait pour franchir l’espace jusqu’à
d’autres planètes habitables dépasse le temps des hommes : nous n’avons
pas de monde de rechange… il est temps de s’occuper de notre espace vital.
Mais comme chrétiens, nous ne veillerons bien sur la
création que dans la mesure où nous serons des veilleurs, des gens qui
attendent réellement la Parousie.
Il n’y a que dans cette joyeuse
espérance que nous pouvons vivre ce que le pape François désigne comme une
heureuse sobriété.
Second
exposé : « s’imprégner :
pratiques sociétales et Evangile » : collaboration discrète ?
Parler ne serait-ce que de création tend à nous enfermer
dans une écologie entre croyants. Y renoncer risque de favoriser une écologie
inhumaine si l’homme n’y est qu’un animal comme les autres voire pire que les
autres.
Le pape François évite ce danger en n’enfermant pas
l’écologie à la seule gestion de la nature : il montre combien le sort des
hommes, leur manière de vivre entre eux, est indissociable du sort du monde.
De même que les catastrophes naturelles frappent l’homme, de
même les souffrances des hommes atteignent la nature et reviennent alors en
nouveaux drames pour l’homme.
Ex. l’exploitation sociale entre la misère qui rend
impossible une gestion saine des déchets ce qui provoque des maladies qui
aggravent les différences sociales etc.
Il serait donc non seulement choquant mais vain de se
focaliser uniquement sur les questions écologiques en oubliant l’humanité
souffrante :
On dépense des millions pour dégager une baleine des glaces
alors qu’on laisse mourir des millions d’humains par manque d’eau
potable !
ð
Le pape François propose donc une écologie intégrale.
Chapitre 4 : Une écologie intégrale
·
L’écologie environnementale, économique et
sociale n°138
·
L’écologie culturelle n° 143
·
L’écologie de la vie quotidienne n° 147
ó
écologie humaine
Autour de 2 grands repères :
-
Le principe du bien commun n° 156
-
La justice entre génération n°159
·
L’écologie environnementale, économique et
sociale n°138
Le pape refuse de considérer l’écologie naturelle en
elle-même. Notre environnement ce n’est pas que la nature autour de nous, c’est
aussi notre rapport à cette nature, et nos manières de vivre ensemble.
Ce qu’il dit de l’heureuse sobriété ne vaut pas seulement
vis-à-vis des biens mais est aussi vrai et même vrai avant tout vis-à-vis des
autres et de nous-mêmes :
222 « cela
suppose d’éviter la dynamique de la domination et de la simple accumulation de
plaisirs »
-----
L’écologie véritable doit donc nous entrainer à réformer
l’ensemble de notre vivre ensemble.
-
Défense des familles
-
Défense des travailleurs
-
Luttes contre les injustes inégalités
-
…
Cela à tous les niveaux.
Or les atteintes étant souvent supranationales, l’Eglise
promeut un ordre mondial _ restant sauf le principe de subsidiarité.
Il ne s’agit pas de tout uniformiser : il faut
respecter le génie propre à chaque lieu culturel.
·
L’écologie culturelle n° 143
De même que la disparition des multiples variétés de maïs
serait dangereuse de même l’uniformisation de la pensée humaine.
145 la disparition
d’une culture peut être aussi grave ou plus grave que la disparition d’une
espèce animale ou végétale. L’imposition d’un style de vie hégémonique lié à un
mode de production peut être autant nuisible que l’altération des
écosystèmes. »
Quoi de plus absurde et criminel que des pistes de ski à Dubaï ?
On a exterminé les amérindiens de terre de feu en leur
imposant le port de vêtements…
ð
Un travail est toujours nécessaire pour
distinguer dans nos pratiques religieuses ce qui est de la foi de ce qui est de
la culture, que ce soit la nôtre ou celle de ceux qui nous ont transmis la foi
Cf. l’adage : à Rome fait comme les Romains.
·
L’écologie de la vie quotidienne n° 147
Amélioration
intégrale / Construire une identité intégrée et heureuse
Chacun doit y mettre du sien et y trouver son bonheur ;
en commençant par « balayer devant sa porte ».
Tous nous sommes invités à une heureuse sobriété de même que
tous nous sommes invités à vivre les 3 grands conseils évangéliques :
pauvreté, chasteté, obéissance.
Mais de même que les religieux essayent de vivre ces 3
conseils de manière particulière et exemplaire, de même certains choisissent de
vivre la sobriété de manière plus prophétique :
-
Ceux qui se nourrissent volontairement en
faisant nos poubelles nous interpellent sur notre gaspillage
-
Ceux qui renoncent à l’électricité nous
rappellent que l’énergie n’est jamais propre
-
Ceux qui deviennent végétarien par conviction,
nous sensibilisent sur l’impact de notre alimentation…
-
…
Dans ces cas, la sobriété devient éventuellement une forme
extrême de pauvreté.
De même qu’il ne serait pas bon que tout le monde devienne
religieux ou religieuses, de même, les comportements décrits ci-dessus, bien
qu’utiles, ne sauraient s’appliquer à tous.
Nous avons certes tous à être prophètes.
Nb 11,29 Si seulement tout le peuple
du SEIGNEUR devenait un peuple
de prophètes sur qui le SEIGNEUR
aurait mis son esprit !. "
Prophètes au sens
spirituel i.e. habités par l’Esprit du Seigneur mais pas tous comme
agitateurs, celui qui parle contre
= un des sens de pro-phetes
Et moi ? Quels
changements concrets pourrais-je introduire dans mon style de vie pratique,
dans ma relation à Dieu ?
Bien vivre sa relation au monde dans toutes ses dimensions
suppose pour nous chrétiens de bien nous situer dans notre relation à Dieu, à
son immanence et à sa transcendance, à sa présence déjà parmi nous et à son
retour dans la gloire, nous laisser saisir par le concept de création, la folie
de l’Incarnation, et le mystère de la récapitulation finale en Dieu…
Relation à Dieu
·
Travailler sa foi et l’intelligence d’icelle
·
Demander l’Esprit saint.
·
Se laisser nourrir de l’eucharistie ; vivre
la grâce des sacrements : lieu de rencontre entre Dieu et nous.
·
Vivre l’interdépendance au sein de
l’Eglise : solidairement saints et pécheurs
·
Retrouver la sagesse du silence et de la
contemplation
« le monde est allusion car tes mains l’ont formé » hymne
du bréviaire
Se reconnaître soi-même comme
reçu. 1Co 3,22 Tout est à vous;[23]mais
vous êtes au Christ, et le Christ est à
Dieu.
·
Prière :
§
Merci
Pardon S’il te plait.
§
PU :
Cf. Lc 6, 20 "Heureux, vous
les pauvres
Ou Mt 5,3 "Heureux ceux qui ont une
âme de pauvre
Attention : Il y a une
générosité qui exclut et des demandes qui déchargent (« Donne-leur… »)
·
Etre à l’écoute de sa vocation = refuser le
déterminisme ; se savoir appeler, reconnaître que sa vie à un sens, du
sens.
Vocation « ordinaire » ou
prophétique : au service « plutôt » de Dieu, des hommes
(charité, politique, science), de la nature
ó se donner les moyens
du discernement, puis de la mise en œuvre
·
Identifier
ses moyens, ses dons et ses limites : faire fructifier les dons (travail),
respecter les limites (ce qui n’interdit pas de les repousser)
·
Sobriété des moyens, des pratiques (ce qui ne veut pas dire « faire
pauvre » ou « faire laid » : entre la débauches de dorures
et la poterie il y a une marge)
·
Accepter la diversité d’expression de la foi
comme une chance
Relation à la
société des hommes
·
Défendre l’homme, tout homme et tout
l’homme :
-
Lutter contre la misère : vouloir une
société plus juste
Achat social / de proximité politique nationale et internationale payer ses impôts
-
Défendre la dignité humaine de sa conception
naturelle à sa fin naturelle
Mais
sans dogmatisme inhumain : les
règles ne sont pas adaptées au cas extrêmes, et les cas extrêmes ne peuvent
faire les règles…
Refuser les traitements dégradants,
l’expérimentation invasive
-
Respecter son corps, sa sexualité : refuser
d’être esclave de ses sens et accepter ses limites
Continence moyens les moins
invasifs
-
Promouvoir la famille, cellule de base de la
société et de l’Eglise
-
Combattre toute forme de racisme : prudence
face à l’eugénisme
-
Vigilance vis-à-vis d’une recherche scientifique
qui nierait l’humain
-
Refuser les relations de violence, de
domination, d’exploitation, de chantage
-
Promouvoir l’égalité de dignité et de droits
entre hommes et femmes mais dans le respect de la diversité
-
Défendre la liberté de parole, d’expression
-
Protéger le patrimoine culturel de l’humanité et
promouvoir sa croissance
Relation à la
création
La création est un don et un
devenir : on doit donc en jouir, mais aussi l’améliorer et la transmettre.
«
veuillez laisser ce lieu aussi propre que vous l’avez trouvé »
«
veuillez laisser ce lieu aussi propre que vous auriez aimé les trouver »
« veuillez laisser ce lieu
encore plus propre que vous l’avez trouvé »
Ecologie du moindre impact, du
scrupule ou de la volonté.
Comme scout, je disais toujours
que le lieu de camp devait être plus propre à notre départ qu’à notre arrivée.
Démarche volontaire et exigeante.
Mais la plupart se contente du moindre mal, de la réduction
de l’impact écologique.
-
Tri des déchets mais déchets quand même
-
Douches pour économiser l’eau mais douches avec de l’eau potable
-
Voiture électrique… centrale électrique
C’est mieux que rien mais cela nous laisse un arrière-goût
de remord. On peut toujours faire mieux. Sans parler de ce que l’on ne fait que
sous la contrainte : taxes ! et
écologie punitive.
Pour le vivre de manière heureuse, il faudrait passer de
l’idée de renoncement, de privation à celle de sobriété, d’heureuse sobriété.
Il s’agit de choisir d’être heureux de ce que l’on a, de ce
que l’on vit.
-
Recyclage, réparation… déception du démodé ou joie de la
durabilité ?
L’écologie doit être
vécue dans la joie.
-
Renoncer à la vaisselle jetable en paroisse et
choisir de faire du lavage de la vaisselle un moment de convivialité !
-
Choisir le covoiturage comme un lieu de
rencontre
-
Le partage des livres
-
…
L’écologie doit être vécue dans la joie. Laudato si suit Evangelii gaudium.
Conclusion :
La joie s’exprime et s’enracine dans la louange. Il faut
bénir Dieu même dans les « renoncements » que l’on fait en son Nom,
ce que les juifs appellent les bénédictions des mitsvah ou commandements, forts
de la certitude que les commandements de Dieu sont sources de bénédiction pour
qui les accomplit.
Lc 12,43
Heureux ce serviteur, que son maître en arrivant trouvera occupé de la sorte.
Quels seraient ces commandements ?
Les 2 grands principes rappelés par le pape François :
-
Le principe du bien commun n° 156
-
La justice entre génération n°159
Quelques soient les choix pratiques retenus ou non, vivre en
vérité selon ces 2 grands principes sera sources de joie si ces choix sont
faits avec amour.
1Co 13 [4]
L'amour prend patience, l'amour rend service, il ne jalouse pas, il ne
plastronne pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, [5] il ne fait rien de laid, il ne
cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il n'entretient pas de rancune, [6]
il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité.