Service du catéchuménat des adultes

14 février 2016

 

Vivre en chrétien

Laudato-si 222-223

Premier exposé : « veiller ; un bien pour l’homme »

Veiller exprime une tension entre l’éveil et le sommeil

·         Tension entre la plénitude et la limite

« vous nous avez faits pour vous, et notre cœur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en vous. » confessions  1,1 Augustin

Nous sommes faits pour la plénitude, pour être comblés, pleins, rassasiés.

« je veux tout » comme le chante Rose.

Le souci est que quand bien même en ce monde nous aurions tout, nous restons cependant insatisfaits, affamés _ la faim revient toujours et toujours plus grande : comme l’appétit qui vient en mangeant, plus on a et plus on veut.

+/-  59 personnes possèdent autant que 50 % de la population terrestre

1 % pour 99% des richesses…

 

Laudato si

Bénissons le Seigneur que rien en se monde ne puisse nous satisfaire durablement !

Si nous ne pouvons pas être comblés en ce monde c’est parce que nous sommes des êtres à la fois limités et sans limites. Limités car nous ne sommes pas Dieu ; sans limites car en croissance, en devenir. L’homme n’est pas achevé. Ce n’est que lorsque nous serons rendu semblables à Dieu que nous serons vraiment nous-même, que nous serons totalement humain : l’homme est fait pour être semblable à Dieu !

Récit de la création :

Gn 1 [26] Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, [.]

[27] Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.

Où est la ressemblance ?

L’humain est créé inachevé, en devenir.

Le projet de Dieu étant de conduire l’homme jusqu’à sa ressemblance, son isomorphie.

Pour ce faire Dieu avait prévu d’éduquer l’homme, de le nourrir de son être même. L’arbre de vie a été planté pour l’homme, pour qu’il en mange lorsque serait venu pour l’homme le moment de le recevoir comme un cadeau de Dieu.

Ct 8,4 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, n'éveillez pas, ne réveillez pas mon amour, avant l'heure de son bon plaisir.

Le drame ayant été que l’homme s’est saisi du fruit de lui-même et sans y être prêt : il a perdu ses limites, ses repères, sans être pour autant infini.

Symboliquement, il est exclu de la sécurité du jardin clos et livré à la sauvagerie d’un monde sans limites.

La sanction n’est pas ici avant tout une punition qu’un remède, une œuvre de miséricorde : il n’est pas dit que l’homme soit maudit (seul le serpent l’est).

Notre insatisfaction permanente est comme la douleur qui nous signale une blessure afin qu’y soit porté un remède.

Laudato si

Bénis sois-tu Seigneur pour tes anges qui nous gardent de revenir en arrière, à l’illusion sécuritaire du jardin !

 

L’espace de l’Eden est sans issue. Le temps compté de nos vies nous oblige à aller de l’avant, vers l’inconnu de Dieu, vers nous-mêmes :

Appel d’Abram :

Gn 12,1 Le SEIGNEUR dit à Abram : " Pars de ton pays

^l.-%l    =     va vers toi-même

Deviens qui tu es, ce pour quoi tu es fait.

L’homme est un pèlerin sur la terre, un nomade : il ne fait que passer et ses enfants passeront après lui. Il ne doit donc pas s’encombrer des richesses de ce monde : il peut en jouir certes comme d’une bénédiction mais dont Dieu reste l’unique vrai propriétaire.

Ps 95 [3] Car c'est un Dieu grand que Yahve, un Roi grand par-dessus tous les dieux ;

[4] en sa main sont les creux de la terre et les hauts des montagnes sont à lui ;

[5] à lui la mer, c'est lui qui l'a faite, la terre ferme, ses mains l'ont façonnée.

Ayant renoncé à l’Eden de Dieu, l’homme doit aussi renoncer à s’en construire un.

 

(Excusez par avance les caricatures et simplifications qui vont suivre)

Malheureusement, Israël remplacera l’Eden par l’illusion d’une terre puis d’un Temple, s’installant et retombant dans le piège de l’espace en oubliant parfois le temps, l’aujourd‘hui du salut de Dieu.

 

Les musulmans connaissent le même danger en faisant du paradis un jardin d’Eden…

Dans un cas comme dans l’autre, on peut en venir à sacrifier le présent, le monde créé et des vies humaines, pour une cause supposée plus grande : la fin justifie les moyens. Au profit de cette fin, la création est négligeable, une vie humaine sacrifiable.

Il n’y a pas alors de véritable écologie possible puisqu’il n’y a pas de conscience d’une économie globale : seul compte un lieu précis, qu’il soit sur terre _la Terre Promise_ ou au ciel _le Paradis.

Mais ce ne sont-là que des dérives !

 

 

Dans le judaïsme (et donc le christianisme) comme dans l’Islam, Dieu est créateur. Et sa création est belle et nous parle de lui sans être lui.

Confessions 1,3  Etes-vous donc contenu par le ciel et la terre, parce que vous les remplissez? ou les remplissez-vous, et reste-t-il encore de vous, puisque vous n'en êtes pas contenu?

Sans être divine, la création doit être respectée pour son Créateur ! D’autant que la création précède non seulement la création de l’homme mais la décision de le créer : la création est belle en elle-même, indépendamment de l’homme.

Ceci dit, dans le judaïsme, l’indépendance voire la supériorité de l’homme sur la création est nettement affirmée dès la genèse de l’humanité

Gn1,26 Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre."

Mais c’est une domination symbiotique, pour le bien commun de l’homme et de la création :

Gn2 [15] Yahve Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le garder.

Cette vérité demeure après que l’homme soit chassé d’Eden même s’il n’arrive plus à la vivre de manière apaisée et non conflictuelle.

Gn3  maudit soit le sol à cause de toi ! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie.[18] Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs.

[19] A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré.

Le rapport de l’homme à la nature est marqué du sceau du péché.

 

En Islam, la domination de l’homme sur la création n’est pas placé sous le signe de l’indépendance de l’homme. Musulman = soumis. Dans son rapport à la création, l’homme reste soumis totalement à Dieu.

Ainsi dans le Coran, ce n’est pas l’homme qui nomme les animaux mais Dieu qui lui révèle le nom des animaux.

 La création est donnée clefs en mains à l’homme et c’est en serviteur de Dieu qu’il peut en user.

Remarquons que cette conception très créationniste s’accorde parfois difficilement avec la notion d’évolution… encore que…

 

Juifs, chrétiens ou musulmans, nous croyons que le monde a été créé et a donc eu un commencement.

L’idée même de Création implique une notion temporelle : il y eut « un temps » où la création, où l’ « espace » n’existait pas. Le temps est supérieur à l’espace selon Evangelii Gaudium 222.

Bien plus, nous croyons que Dieu s’est révélé à l’homme dans sa création, dans l’histoire des hommes. Ainsi non seulement le monde a un début mais il a un sens, un développement et même une fin : du sens et un sens, une fin et une finalité.

Juifs, chrétiens et musulmans, nous annonçons la fin des temps i.e. un terme pour la création en tant que telle pour laisser place à un Jardin pour les musulmans et à la Jérusalem Nouvelle pour juifs et chrétiens, c-à-d un lieu adapté à l’humain.

Rm 8,19.22 Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu :[.]

[22] Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement.

La création ayant sa finalité en Dieu nous devons en prendre soin.

 

 

 

 

La création ayant sa finalité en Dieu nous devons en prendre soin.

C’est encore plus vrai pour nous chrétiens qui croyons que Dieu est entré dans l’histoire, dans le temps.

Dieu s’est fait homme. L’incarnation du Fils éternel du Père devient le centre, le pivot de la création. Il y a un ante JC et un post JC.

Il est venu « Une fois pour toutes »   comme le répète 5 fois la lettre aux Hebreux.

La création a pour nous un début, un centre et un fin. Notre compréhension de l’espace est temporelle.

 

Ce rapport au temps en Dieu est particulièrement vif dans la célébration de l’eucharistie :

C’est un « moment d’éternité », « un temps suspendu » : nous y devenons contemporain du sacrifice de la croix et nous anticipons les noces célestes.

Anamnèse :

            R/Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus,       

             nous célébrons ta résurrection,

             nous attendons ta venue dans la gloire.

 

Cette attente de la Parousie est d’autant plus importante pour nous chrétiens, que si nous croyons que l’homme est au cœur de la création, même s’il n’en est pas le tout (cf le monde invisible dans le Credo), l’homme est en devenir. Il n’aura pleinement accueilli sa nature que lorsqu’il sera devenu dieu par grâce de Dieu : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait dieu » écrivait Irénée de Lyon.

Créé à l’image de Dieu, l’homme sera enfin à sa ressemblance. Cela se réalisera à la fin des temps, à la Parousie :

1Jn3,2 Nous savons que lors de cette manifestation nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est.

 

Mais attendons-nous encore vraiment son retour, sa parousie et la fin du monde ?

 

Oublieux du retour du Christ, nous nous sommes focalisés sur le passé, le temps de son Incarnation et nous avons surinvesti son mémorial et sa présence réelle sous le mode eucharistique.

Pour nous catholiques en particulier cela c’est traduit après le Concile de Trente, par la place centrale du Tabernacle dans les églises : de lieux d’assemblées, les églises sont devenues lieux de la présence de Dieu, au risque d’y enfermer Dieu comme dans les temples paëns ou celui de Jérusalem. Dieu prisonnier de l’hostie, prisonnier du Tabernacle et prisonnier du bâtiment église : en sacralisant les églises, on a désacralisé le reste du monde… et rendu possible tous les abus sur la création.

Le Concile Vatican 2 nous invite à relocaliser sur le côté le Tabernacle pour recentrer les églises sur la Table de l’autel et la Table de la Parole, deux modes actifs et dynamiques de la Présence divine.

 

 

Pour ce qui est des religions traditionnelles ou de l’animisme, je ne connais pas leur conception du temps… cependant il me semble que dans cette conception religieuse tout est sacré. Mais dire que tout est sacré ou dire que rien ne l’est peut revenir au même.

 

 

Quant aux traditions de sagesse plus orientales, leur rapport au temps peut être considéré de 2 manières différentes :

-          Une vision cyclique du temps :

Qui n’est pas totalement étrangère à l’univers biblique

Qo 1,9 (ecclesiaste) Ce qui fut, cela sera, ce qui s'est fait se refera, et il n'y a rien de nouveau sous le soleil !

 Si tout n’est qu’un éternel recommencement, à quoi bon s’en faire puisque faire ou ne pas faire revient finalement à la même chose.

Qo 1,4 Un âge va, un âge vient, mais la terre tient toujours.

Une vision cyclique du temps fige à jamais l’espace.

La place de l’homme dans la nature et les conséquences de ses actes bons ou mauvais deviennent négligeables. Croyance en un retour naturel aux équilibres.

Un comportement écologique n’est alors pas tant nécessaire pour la nature elle-même qui fut et sera, que pour le bien (futur) de celui qui se comporte bien : loi du kharma.

 

-          La négation de la notion même de temps :

Il n’y a ni passé ni futur, il n’y a qu’un présent qui se déplace et qui nous échappe toujours dans la mesure où ce que nous en percevons n’existe déjà  plus : certaines étoiles que nous contemplons ont cessées de briller depuis longtemps…

La conscience de l’homme, sa réflexion, tend à le mettre en décalage avec la réalité, à l’exclure du monde. C’est en retrouvant sa place dans le présent que l’homme peut trouver la paix : pour cela, l’homme doit s’effacer comme être pensant dans la nature, retrouver ainsi sa place naturelle.

Cf le shintoïsme

L’homme n’a pas une place centrale dans la nature, il doit simplement y retrouver sa non-place.

L’écologie s’impose d’elle-même à cette pensée de l’homme mais plutôt comme un naturalisme que comme la pensée d’une « maison » pour l’homme : l’homme pourrait en être exclu.

Avec toutes les variantes possibles quant à la place de l’homme, la plupart des agnostiques se retrouvent assez bien à mon avis dans cette conception du temps et de l’espace.

 

Enfin n’oublions pas la religiosité du matérialisme athée (et sans transcendance) : peu importe le temps qui passe, seul compte le temps que je vis ici et maintenant, temps et espace sont confondus.

Carpe diem. Profite du moment présent.

Cf Bible "Mangeons et buvons, car demain nous mourrons !"  Is 22,13

Autant jouir de ce que l’on peut et disparaître lorsqu’on ne pourra plus jouir.

A quoi bon alors être écolo ?

Qo 3,19 Car le sort de l'homme et le sort de la bête sont un sort identique : comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, et c'est un même souffle qu'ils ont tous les deux. La supériorité de l'homme sur la bête est nulle, car tout est vanité.

Quel drame y aurait-il donc à la destruction du monde, à la destruction de l’homme ? le monde s’en porterait d’ailleurs peut-être mieux…

Conclusion :

Diverses sont les conceptions du temps et donc de l’espace.

C’est notre vision du temps qui détermine notre rapport au moment, au contingent.

Nous ne pouvons pas adhérer à toutes les philosophies qui sous-tendent les divers engagements en faveur de l’écologie.  Nous devons même contester celles qui nient à l’homme sa dignité particulière.

Cependant, nous pouvons et devons œuvrer ensemble dans la préservation voire l’amélioration de notre monde.

Le temps qu’il nous faudrait pour franchir l’espace jusqu’à d’autres planètes habitables dépasse le temps des hommes : nous n’avons pas de monde de rechange… il est temps de s’occuper de notre espace vital.

Mais comme chrétiens, nous ne veillerons bien sur la création que dans la mesure où nous serons des veilleurs, des gens qui attendent réellement la Parousie.

Il n’y a que dans cette joyeuse espérance que nous pouvons vivre ce que le pape François désigne comme une heureuse sobriété.

 

 

 

Second exposé : « s’imprégner : pratiques sociétales et Evangile » : collaboration discrète ?

Parler ne serait-ce que de création tend à nous enfermer dans une écologie entre croyants. Y renoncer risque de favoriser une écologie inhumaine si l’homme n’y est qu’un animal comme les autres voire pire que les autres.

Le pape François évite ce danger en n’enfermant pas l’écologie à la seule gestion de la nature : il montre combien le sort des hommes, leur manière de vivre entre eux, est indissociable du sort du monde.

De même que les catastrophes naturelles frappent l’homme, de même les souffrances des hommes atteignent la nature et reviennent alors en nouveaux drames pour l’homme.

Ex. l’exploitation sociale entre la misère qui rend impossible une gestion saine des déchets ce qui provoque des maladies qui aggravent les différences sociales etc.

Il serait donc non seulement choquant mais vain de se focaliser uniquement sur les questions écologiques en oubliant l’humanité souffrante :

On dépense des millions pour dégager une baleine des glaces alors qu’on laisse mourir des millions d’humains par manque d’eau potable !

ð  Le pape François propose donc une écologie intégrale.

Chapitre 4 : Une écologie intégrale

·         L’écologie environnementale, économique et sociale  n°138

·         L’écologie culturelle   n° 143

·         L’écologie de la vie quotidienne  n° 147

ó écologie humaine

Autour de 2 grands repères :

-          Le principe du bien commun  n° 156

-          La justice entre génération  n°159

 

 

·         L’écologie environnementale, économique et sociale  n°138

Le pape refuse de considérer l’écologie naturelle en elle-même. Notre environnement ce n’est pas que la nature autour de nous, c’est aussi notre rapport à cette nature, et nos manières de vivre ensemble.

Ce qu’il dit de l’heureuse sobriété ne vaut pas seulement vis-à-vis des biens mais est aussi vrai et même vrai avant tout vis-à-vis des autres et de nous-mêmes :

222 « cela suppose d’éviter la dynamique de la domination et de la simple accumulation de plaisirs »

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L’écologie véritable doit donc nous entrainer à réformer l’ensemble de notre vivre ensemble.

-          Défense des familles

-          Défense des travailleurs

-          Luttes contre les injustes inégalités

-         

Cela à tous les niveaux.

Or les atteintes étant souvent supranationales, l’Eglise promeut un ordre mondial _ restant sauf le principe de subsidiarité.

Il ne s’agit pas de tout uniformiser : il faut respecter le génie propre à chaque lieu culturel.

 

 

·         L’écologie culturelle   n° 143

De même que la disparition des multiples variétés de maïs serait dangereuse de même l’uniformisation de la pensée humaine.

145 la disparition d’une culture peut être aussi grave ou plus grave que la disparition d’une espèce animale ou végétale. L’imposition d’un style de vie hégémonique lié à un mode de production peut être autant nuisible que l’altération des écosystèmes. »

 

Quoi de plus absurde et criminel que des pistes de ski à Dubaï ?

On a exterminé les amérindiens de terre de feu en leur imposant le port de vêtements…

ð  Un travail est toujours nécessaire pour distinguer dans nos pratiques religieuses ce qui est de la foi de ce qui est de la culture, que ce soit la nôtre ou celle de ceux qui nous ont transmis la foi

 

Cf. l’adage : à Rome fait comme les Romains.

 

·         L’écologie de la vie quotidienne  n° 147

Amélioration intégrale / Construire une identité intégrée et heureuse

Chacun doit y mettre du sien et y trouver son bonheur ; en commençant par « balayer devant sa porte ».

Tous nous sommes invités à une heureuse sobriété de même que tous nous sommes invités à vivre les 3 grands conseils évangéliques : pauvreté, chasteté, obéissance.

Mais de même que les religieux essayent de vivre ces 3 conseils de manière particulière et exemplaire, de même certains choisissent de vivre la sobriété de manière plus prophétique :

-          Ceux qui se nourrissent volontairement en faisant nos poubelles nous interpellent sur notre gaspillage

-          Ceux qui renoncent à l’électricité nous rappellent que l’énergie n’est jamais propre

-          Ceux qui deviennent végétarien par conviction, nous sensibilisent sur l’impact de notre alimentation…

-         

Dans ces cas, la sobriété devient éventuellement une forme extrême de pauvreté.

De même qu’il ne serait pas bon que tout le monde devienne religieux ou religieuses, de même, les comportements décrits ci-dessus, bien qu’utiles, ne sauraient s’appliquer à tous.

Nous avons certes tous à être prophètes.

Nb 11,29 Si seulement tout le peuple du SEIGNEUR devenait un peuple de prophètes sur qui le SEIGNEUR aurait mis son esprit !. "

 Prophètes au sens spirituel i.e. habités par l’Esprit du Seigneur mais pas tous comme agitateurs, celui qui parle contre   =  un des sens de   pro-phetes

 

 

Et moi ? Quels changements concrets pourrais-je introduire dans mon style de vie pratique, dans ma relation à Dieu ?

 

Bien vivre sa relation au monde dans toutes ses dimensions suppose pour nous chrétiens de bien nous situer dans notre relation à Dieu, à son immanence et à sa transcendance, à sa présence déjà parmi nous et à son retour dans la gloire, nous laisser saisir par le concept de création, la folie de l’Incarnation, et le mystère de la récapitulation finale en Dieu…

 

Relation à Dieu

·         Travailler sa foi et l’intelligence d’icelle

·         Demander l’Esprit saint.

·         Se laisser nourrir de l’eucharistie ; vivre la grâce des sacrements : lieu de rencontre entre Dieu et nous.

·         Vivre l’interdépendance au sein de l’Eglise : solidairement saints et pécheurs

·         Retrouver la sagesse du silence et de la contemplation

« le monde est allusion car tes mains l’ont formé » hymne du bréviaire

Se reconnaître soi-même comme reçu. 1Co 3,22 Tout est à vous;[23]mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu.

·         Prière :

§  Merci    Pardon      S’il te plait.

§  PU :

Cf. Lc 6, 20 "Heureux, vous les pauvres

Ou Mt 5,3 "Heureux ceux qui ont une âme de pauvre

                                Attention : Il y a une générosité qui exclut et des demandes qui déchargent (« Donne-leur… »)

                                                    

 

·         Etre à l’écoute de sa vocation = refuser le déterminisme ; se savoir appeler, reconnaître que sa vie à un sens, du sens.

Vocation « ordinaire » ou prophétique : au service « plutôt » de Dieu, des hommes (charité, politique, science), de la nature

                ó se donner les moyens du discernement, puis de la mise en œuvre

·          Identifier ses moyens, ses dons et ses limites : faire fructifier les dons (travail), respecter les limites (ce qui n’interdit pas de les repousser)

·         Sobriété des moyens, des pratiques   (ce qui ne veut pas dire « faire pauvre » ou « faire laid » : entre la débauches de dorures et la poterie il y a une marge)

·         Accepter la diversité d’expression de la foi comme une chance

 

Relation à la société des hommes

·         Défendre l’homme, tout homme et tout l’homme :

-          Lutter contre la misère : vouloir une société plus juste

Achat social / de proximité     politique nationale et internationale  payer ses impôts

-          Défendre la dignité humaine de sa conception naturelle à sa fin naturelle

Mais  sans dogmatisme inhumain : les règles ne sont pas adaptées au cas extrêmes, et les cas extrêmes ne peuvent faire les règles…

Refuser les traitements dégradants, l’expérimentation invasive

-          Respecter son corps, sa sexualité : refuser d’être esclave de ses sens et accepter ses limites

     Continence      moyens les moins invasifs

-          Promouvoir la famille, cellule de base de la société et de l’Eglise

-          Combattre toute forme de racisme : prudence face à l’eugénisme

-          Vigilance vis-à-vis d’une recherche scientifique qui nierait l’humain

-          Refuser les relations de violence, de domination, d’exploitation, de chantage

-          Promouvoir l’égalité de dignité et de droits entre hommes et femmes mais dans le respect de la diversité

-          Défendre la liberté de parole, d’expression

-          Protéger le patrimoine culturel de l’humanité et promouvoir sa croissance

 

Relation à la création

La création est un don et un devenir : on doit donc en jouir, mais aussi l’améliorer et la transmettre.

                «  veuillez laisser ce lieu aussi propre que vous l’avez trouvé »

«  veuillez laisser ce lieu aussi propre que vous auriez aimé les trouver »

«  veuillez laisser ce lieu encore plus propre que vous l’avez trouvé »

Ecologie du moindre impact, du scrupule ou de la volonté.

Comme scout, je disais toujours que le lieu de camp devait être plus propre à notre départ qu’à notre arrivée. Démarche volontaire et exigeante.

Mais la plupart se contente du moindre mal, de la réduction de l’impact écologique.

-          Tri des déchets    mais déchets quand même

-          Douches pour économiser l’eau   mais douches avec de l’eau potable

-          Voiture électrique… centrale électrique

C’est mieux que rien mais cela nous laisse un arrière-goût de remord. On peut toujours faire mieux. Sans parler de ce que l’on ne fait que sous la contrainte : taxes ! et  écologie punitive.

Pour le vivre de manière heureuse, il faudrait passer de l’idée de renoncement, de privation à celle de sobriété, d’heureuse sobriété.

Il s’agit de choisir d’être heureux de ce que l’on a, de ce que l’on vit.

-          Recyclage, réparation…     déception du démodé ou joie de la durabilité ?

L’écologie doit être vécue dans la joie.

-          Renoncer à la vaisselle jetable en paroisse et choisir de faire du lavage de la vaisselle un moment de convivialité !

-          Choisir le covoiturage comme un lieu de rencontre

-          Le partage des livres

-         

L’écologie doit être vécue dans la joie. Laudato si suit Evangelii gaudium.

 

Conclusion :

La joie s’exprime et s’enracine dans la louange. Il faut bénir Dieu même dans les « renoncements » que l’on fait en son Nom, ce que les juifs appellent les bénédictions des mitsvah ou commandements, forts de la certitude que les commandements de Dieu sont sources de bénédiction pour qui les accomplit.

Lc 12,43 Heureux ce serviteur, que son maître en arrivant trouvera occupé de la sorte.

Quels seraient ces commandements ?

Les 2 grands principes rappelés par le pape François :

-          Le principe du bien commun  n° 156

-          La justice entre génération  n°159

Quelques soient les choix pratiques retenus ou non, vivre en vérité selon ces 2 grands principes sera sources de joie si ces choix sont faits avec amour.

1Co 13 [4] L'amour prend patience, l'amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, [5] il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il n'entretient pas de rancune, [6] il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il trouve sa joie dans la vérité.