Commentaire d’Evangile

Radio RCF 17

 

Lundi 28 mai 2007

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Marc 10

un homme accourut vers lui, se laissa tomber à ses genoux et lui demanda : " Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? "

[18] Jésus lui dit : " Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul.

 

 

Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul.

 

Cette parole de Jésus pourrait sonner comme une remontrance, comme si Jésus disait à cet homme “ne m’appelle pas bon car Dieu seul est bon” ; sous entendu “or moi, Jésus, je ne suis qu’un homme”. Les ariens, jéhovistes et autres déviants interprètent volontiers ce texte de cette façon.

 

Or Jésus, si Jésus est pleinement homme, il est aussi pleinement Dieu.

Il est donc le seul humain véritablement bon, le seul homme auquel l’adjectif “bon” puisse être véritablement appliqué de manière absolue.

Jésus n’a donc aucune raison de gourmander celui qui le qualifierait de “bon”, de “bon maître”, bien au contraire.

 

Jésus ne lui dit pas “ne m’appelle pas bon” mais “pourquoi m’appelle tu bon?” . Il l’invite à prendre conscience de ce qu’il dit, à réaliser la profondeur théologique de ce qu’il exprime, à reconnaître en lui Jésus son Dieu, le seul Bon.

 

D’ailleurs, l’homme de l’Evangile n’en est pas loin. Le texte dit qu’il tombe à ses genoux ou qu’il tombe à genoux selon les traductions. Il s’agenouille devant Jésus; il prend devant lui une attitude d’adoration qui n’est due qu’envers Dieu.

 

Il ressent dans sa chair la réalité de l’être divin de Jésus. Jésus, par son questionnement l’aide tout simplement à le reconnaître, à le comprendre.

 

 

Mais reconnaître Jésus comme étant le Bon Dieu comme on dit, ne suffit pas.

Il reste encore à se reconnaître soi-même comme invité à être bon comme Dieu est bon et à le mettre en pratique.

 

La connaissance ne suffit pas. Elle doit s’incarner, se faire action, devenir foi.

 

Le jeune homme de l’Evangile semble avoir eu du mal à vivre cela.

Nous connaissons les mêmes résistances que lui: seul Dieu peut nous aider à les dépasser, si nous lui faisons confiance, si nous passons du croire à Dieu au croire en Dieu.