Commentaire d’Evangile Radio RCF 17 Mercredi 30 mai 2007 |
Jésus monte à Jérusalem pour y être crucifié, il le sait et l’a dit à
ses disciples de même qu’il leur a annoncé sa résurrection. Mais les disciples
n’entendent pas ce qu’il veut dire par résurrection. Ils ne voient plus que le dénouement qu’ils sentent
à la fois proche et fatal: ils ont peur.
Et pourtant, ils sont là, ils suivent Jésus vers Jérusalem et sa mort.
Parmi les disciples, Jacques et Jean semblent faire exception.
Leur foi en Jésus semble les aveugler: ils pensent qu’au lieu de la
mort de Jésus ce sera au contraire l’heure de sa victoire, l’instauration de
son royaume – l’entrée messianique de Jésus dans Jérusalem semblera leur donner
un temps raison.
Et voilà que les deux frères Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée
Marc 10, 35 s’approchent de
Jésus et lui disent : « maître, [.] accorde-nous de siéger, l’un à ta
droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire »
Épisode que l’on retrouve chez Mat 20, 20 avec cette fois comme quémandeur leur mère:
[20] la mère des fils de Zébédée s'approcha de lui, avec
ses fils, et se prosterna pour lui demander [.]: " Ordonne que mes deux
fils que voici siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton
Royaume.
Zébédée lui est absent: pêcheur apparemment quitté et par ses fils et
par sa femme, il est sans doute resté seul auprès de sa barque.
Zébédée est absent, mais les deux parallèles parlent de lui. C’est un
peu comme si Jacques, Jean et leur mère, avaient effectué un transfert affectif
sur la personne de Jésus, en avait fait leur père et maître, l’enserrant ainsi dans
des liens quasi familiaux.
Les demandes de Jacques et Jean ou de leur mère fleurent d’ailleurs
fortement le népotisme.
Zébédée, en grec Zebedaios, signifie “cadeau de Dieu”.
C’est bien un cadeau qu’ils demandent à Jésus: siéger à sa droite et à
sa gauche.
Au contraire des autres apôtres, Jésus ne leur reprochera pas cette
demande: il est légitime de souhaiter les meilleurs places dans le Royaume de
Dieu; c’est notre espérance d’être un jour siégeant auprès de son trône mais au
ciel… l’espérance de Jacques, Jean et de leur mère, était elle par trop
terrestre.
En ce monde, Dieu a renoncé à toute tentation de puissance et de
gloriole. Être auprès de lui en ce monde c’est partager son abaissement:
Mc 15 [27] Et avec lui ils crucifient
deux brigands, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche