Commentaire d’Evangile Radio RCF 17 Vendredi 1er juin 2007 |
Voyant de
loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque
chose ; mais, en s’approchant il ne trouva que des feuilles, car ce
n’était pas la saison de figues. Alors il dit au figuier : « que
jamais plus personne ne mange de tes fruits ! » [.]
Le
lendemain matin, en passant, ils virent le figuier qui était desséché jusqu’aux
racines.
Jésus maudit un figuier de ce
qu’il ne porte pas de figue alors même que ce n’est pas la saison des
figues ! quelle injustice en apparence ! or Jésus étant le juste par
excellence, ce passage veut sûrement dire autre chose.
Le figuier est l’arbre de la
méditation, de la connaissance : souvenons-nous de Nathanaèl, en train de
méditer sous un figuier (Jn 1,48) ; ceci est d’ailleurs vrai dans bien des
cultures : Bouddha méditait sous un figuier, figa religiosa.
Or dans
En oubliant un moment, la
malheureuse pomme qui n’est due qu’à un regrettable glissement sémantique _
le latin malum signifiant à la fois
le mal et la pomme_, on peut sans peine imaginer le fruit de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal sous l’aspect d’une figue.
Ce fruit de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal, il était dans le projet de Dieu de la donner à
l’humain en temps voulu, lorsqu’il aurait été prêt à le recevoir, lorsque
serait venue pour l’homme la saison des figues. Mais l’humain, trompé par le
diable, s’est saisi lui-même de ce qu’il devait recevoir comme un cadeau.
Il a voulu se saisir de la
divinité, il a voulu se faire Dieu.
Pour libérer l’humain de
cette fausse prétention à la divinité, Dieu l’aurait alors éloigné de l’arbre
de la vie et l’homme serait devenu mortel : la mort étant l’ultime
remède contre nos rêves de toute puissance.
Ph 2,6 (Jésus) lui qui est de
condition divine n'a pas considéré comme une proie à saisir d'être l'égal de
Dieu.
Bien plus, maintenant, en montant à Jérusalem, il accepte d’avance de
connaître l’épreuve de la mort afin que l’homme soit sauvé, que la mort soit
vaincue, que l’homme devienne immortel et finalement qu’il devienne comme Dieu,
recevant gratuitement de Dieu la divinisation dont il avait voulu s’emparer.
Le figuier maudit par Jésus est le symbole de la chute de l’humanité
rachetée en Jésus.