Vendredi 3 juillet 2009 : Jn 20,24-29

St-Thomas, apôtre

St-Thomas, l’apôtre a une mauvaise réputation : il passe pour l’incrédule du groupe. Et pourtant il est le premier vrai chrétien d’après l’Evangile selon St-Jean car il est le 1er à reconnaître en Jésus son Sauveur et son Dieu.

Les juifs, et donc les apôtres, attendaient un messie, un libérateur, un homme choisi par Dieu : un nouveau Moïse ou un nouvel Elie… Jésus se présente d’ailleurs dans l’Evangile johannique comme le Messie, le Christ. Mais son refus d’être un Messie tel qu’il était espéré – à savoir une sorte de chef de guerre sainte boutant les romains hors d’Israël et imposant la pureté de la foi – son refus d’une royauté humaine entrainera le rejet de Jésus par les siens et sa mort sur la croix.

Mort et ressuscité, le Christ Jésus apparait à ses amis.

N’allez pas croire qu’aussitôt ils l’aient reconnu et reconnu comme leur Dieu.

Certains, voyant Jésus, n’arrivent pas à y croire. Lc 24,41 « ils ne croyaient pas encore et demeuraient saisis d'étonnement »

Et quand bien même la réalité de la résurection s’impose à eux, ils en restent souvent à une espérance terre-à-terre :  Ac 11,6 "Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas restaurer la royauté en Israël ?"

C’est Thomas, qui le 1er, va croire au-delà de son espérance juive que Jésus est plus qu’un homme oint par Dieu mais qu’il est vraiment Dieu lui-même fait homme : « mon sauveur et mon Dieu ».

 

Aujourd’hui encore Dieu se donne à voir pour nous, tout spécialement dans le sacrement de l’eucharistie. Or nous le savons bien certains le voient sans y croire, certains ont des doutes, certains n’y croient qu’imparfaitement et dans l’erreur quant à la manière dont le Christ Jésus ressuscité se donne à nous sous l’extérieur du pain et du vin.

 

L’Evangile ne nous dit pas si Thomas a touché ou non le corps de Jésus ressuscité : « parce que tu m’as vu, tu crois » lui dit seulement Jésus.

Nous, nous ne voyons pas Jésus. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». Nous ne voyons pas Jésus sauf sous l’apparence du pain et du vin consacrés. Sous cet humble aspect, nous pouvons le voir, le contempler, le toucher, le manger…

Puissions-nous vraiment à la suite du croyant Thomas, le reconnaître et l’accueillir en nous comme notre Sauveur et notre Dieu.

Il nous est d’ailleurs recommandé, lors de l’élévation de l’hostie consacrée puis lors de l’élévation de la coupe, de dire en notre fors intérieur les mots même de Thomas : « Mon Sauveur et mon Dieu ».

 

Thomas a vu et a cru.

Reconnaissant en Jésus son Dieu fait homme, il a donné sa vie au nom de cette foi. Il a donné sa vie pour Jésus, non pas pour un homme, mais à son Dieu. « Mon Sauveur et mon Dieu ».

Thomas est le modèle du croyant. Non pas de celui prêt à croire tout et n’importe quoi, mais de celui qui sait rester disponible à l’inattendu de Dieu.