Commentaire RCF : Mt 5, 1-12

1er novembre 2010 : Toussaint.

 

En cette fête de la Toussaint, la liturgie nous offre l’Evangile dit des béatitudes en Mt 5, magnifique texte organisé autour d’une étrange invitation à être  «  heureux »

 

 

Être « Heureux » tel est le programme inaugural du ministère de Jésus et la clef de lecture de sa mission parmi nous : Jésus veut, Dieu veut, que nous soyons heureux !

 

Cependant le bonheur qui nous est présenté est un peu paradoxal : « Heureux ceux qui pleurent », « heureux ceux qui sont persécutés »…

 

C’est que Jésus n’est pas un doux rêveur naïf : il sait que le vrai bonheur n’est pas de ce monde car nous sommes faits pour le ciel, faits pour être avec Dieu ; nous en avons une appétence infinie en nous que rien ne saurait combler ici-bas :

Ste Thérèse de l’enfant Jésus :

Jésus, toi seul peux contenter mon âme.

Rien ne saurait me charmer ici-bas;

Le vrai bonheur ne s'y rencontre pas.

Le bonheur en ce monde ne saurait être complet.

Symboliquement, Mt nous livre 9 béatitudes et non pas 10, chiffre de la complétude.

 

Le programme inaugural de Jésus n’est donc pas un plan rigide et par lequel il faudrait absolument passer. C’est une ouverture, une invitation, une mise en route :

 La traduction de Chouraqui l’exprime d’ailleurs assez bien avec la rétroversion d’ « Heureux » par « en avant » ou « en marche ».

 

Jésus nous invite à nous mettre en marche alors même que lui-même s’est assis puisque lui n’a pas à devenir saint, il est saint, le Saint.

 

Et c’est lui qui nous envoie de Lui vers Lui.

« Allez voir là-bas si j’y suis » ils y allèrent et Il y était !

 

Brel :

«Heureux les amants séparés

Et qui ne savent pas encore

Qu'ils vont demain se retrouver

 

 

Oui le vrai bonheur est devant nous et nous attends. C’est aussi le grand message du livre de l’Apocalypse de Jésus Christ scandé par 7 « heureux », 7 étant le chiffre de la perfection.

 

Ap 14, 13 Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur

 

Mais pour mourir dans le Seigneur, il faut commencer par Vivre : seuls ceux qui vivent peuvent mourir ! seuls ceux qui vivent en marche vers le Seigneur, peuvent mourir dans le Seigneur pour ressusciter dans la joie de Dieu parmi les saints.

 

Alors « heureux ceux qui ont faim et soif » deviendra

Ap 19, 9 Heureux les gens invités au festin de noce de l'Agneau.

 

En conclusion :

Les béatitudes sont un programme et une promesse : le vrai bonheur n’existe qu’au ciel mais il faut commencer à marcher vers lui à la suite du Christ dès aujourd’hui.

 

Comme aurait dit Marie à Bernadette Soubirous :

« je ne vous promets pas d’être heureuse en ce monde mais dans l’autre »

 

 

 

 

Prière de Ste Thérèse chantée par Pierre Eliane : Jésus seul

Mon coeur ardent veut se donner sans cesse,

Il a besoin de prouver sa tendresse.

Ah !qui pourra comprendre mon amour ?

Quel coeur voudra me payer de retour ?

Mais, ce retour, en vain je le réclame ;

Jésus, toi seul peux contenter mon âme.

Rien ne saurait me charmer ici-bas;

Le vrai bonheur ne s'y rencontre pas.

 

Ma seule paix, mon seul bonheur,

Mon seul amour, c'est toi, Seigneur !

 

O toi qui sus créer le coeur des mères,

Je trouve en toi le plus tendre des pères.

Mon seul Amour, Jésus, Verbe éternel,

Pour moi, ton Coeur est plus que maternel !

A chaque instant, tu me suis, tu me gardes ;

Quand je t'appelle, ah ! jamais tu ne tardes.

Et si parfois tu sembles te cacher,

C'est toi qui viens m'aider à te chercher...

 

C'est à toi seul, Jésus, que je m'attache ;

C'est dans tes bras que j'accours et me cache.

Je veux t'aimer comme un petit enfant ;

Je veux lutter comme un guerrier vaillant.

Comme un enfant plein de délicatesses,

Je veux, Seigneur, te combler de caresses ;

Et, dans le champ de mon apostolat,

Comme un guerrier je m'élance au combat !

 

Ton Coeur, qui garde et qui rend l'innocence,

Ne saurait pas tromper ma confiance ;

En toi, Seigneur, repose mon espoir :

Après l'exil, au ciel j'irai te voir.

Lorsqu'en mon coeur s'élève la tempête,

Vers toi, Jésus, je relève la tête ;

En ton regard miséricordieux,

Je lis : Enfant... pour toi, j'ai fait les cieux!

 

Je le sais bien, mes soupirs et mes larmes

Sont devant toi tout rayonnants de charmes ;

Les Séraphins, au ciel, forment ta cour,

Et cependant tu cherches mon amour...

Tu veux mon cœur... Jésus, je te le donne !

Tous mes désirs je te les abandonne ;

Et ceux que j'aime, ô mon Epoux, mon Roi,

Je ne veux plus les aimer que pour toi.

 

15 août 1896.