Commentaire RCF : Jn 6, 51-55

2 novembre 2010 : Tous les fidèles défunts.

 

 

En ce jour de mémoire de tous les fidèles défunts, la liturgie nous fait entendre ce passage de l’Evangile selon St Jean dans lequel Jésus déclare « Je suis le pain vivant [.] celui qui mange ce pain vivra éternellement ».

 

Symboliquement le pain c’est la vie, c’est ce dont nous avons besoin pour vivre matériellement et concrètement au quotidien : « donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».

Mais si on se contente de cela on en reste au même niveau que nos pères dans le désert avec la manne : ils « ont mangé » et « ils sont morts ».

 

Jn 3,6 : Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l'Esprit est esprit.

Ce qui vit selon la chair meurt selon la chair, celui qui vit de l’Esprit vit de l’Esprit éternellement quand bien même son corps de chair devrait en passer par la mort physique.

Jn 11,25 « "Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra »

 

 

Nous pouvons rapprocher ces 2 paroles attribuées à Jésus : « qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » et « celui qui mange de ce pain vivra éternellement ».

 

Il n’y a pas opposition entre croire et manger, entre foi et manducation autrement dit pas d’opposition entre vie de foi et vie sacramentelle ou entre foi et œuvres : l’adhésion au Christ dans l’Esprit doit se traduire dans une vie selon l’Esprit i.e. vécue réellement en lien avec le Corps du Christ qui est le Temple de l’Esprit.

 

Pour reprendre l’image de la nourriture :

Se dire croyant sans pratique sacramentelle et sans vécu ecclésial

Serait comme si je me proclamais végétarien non pratiquant : ce serait absurde et ridicule !

 

 

 Par ailleurs, il peut nous arriver, mon début de brioche en témoigne, de manger au-delà du nécessaire et des aliments raisonnables : non plus pour vivre mais en mettant même parfois notre vie en péril.

 

De même, il ne s’agit pas seulement de pratiquer la charité ou les sacrements pour être sauvés. Ce n’est pas parce qu’on communie liturgiquement à la chair et au sang du Christ que l’on a automatiquement la vie éternelle :

1Co 11,29 « celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s'il ne discerne le Corps »

 

En conclusion :

Jésus est le pain descendu du ciel i.e. qu’il est la Vie et celui qui nous donne la Vie.

Vie non pas fantomatique ou rêvée mais Vie éternelle et donc déjà commencée dans la concrétude de nos existences. 

Nous fêtons aujourd’hui les fidèles défunts dans la relative amphibologie du terme : fidèle de fides, la foi i.e. le croyant ; et fidèle de fidelis, loyal, solide i.e. le pratiquant. Le fidèle c’est celui qui vit concrètement sa foi et «  il ne verra jamais la mort." Jn 8,51

 

« prière »

Notre-Dame du Bien-Mourir, Mère de Jésus et notre Mère, c'est avec la simplicité des petits enfants que nous venons à vous pour vous confier nos derniers instants et notre mort. Avec Jésus vous avez assisté Saint Joseph, votre époux lors de son trépas. Au pied de la Croix, vous avez reçu le dernier soupir de notre Sauveur, votre Divin Fils. Désormais, nous en avons l'assurance, vous êtes auprès de chacun de vos enfants, avec la sollicitude de votre cœur maternel, pour lui faire franchir le seuil de la mort et l'introduire dans l'éternité. Mais pour que nous puissions affronter dans la paix cette ultime épreuve, si rude à notre nature, soyez aussi pour nous Notre-Dame du Bien-Vivre. Aidez-nous, nous vous en supplions, à demeurer fidèles, jour après jour, aux engagements de notre baptême, aux enseignements de la Foi, à la pratique de la Charité. Pour y parvenir nous nous appuyons avec la certitude de l'espérance qui ne déçoit pas, sur votre intercession toute puissante. Notre-Dame du Bien-Mourir, recevez déjà notre action de grâces que nous vous rediront éternellement, et daignez continuer à "prier pour nous pauvres pêcheurs maintenant et à l'heure de notre mort". Amen.