Commentaire RCF : Mercredi 3 novembre 2010 : 31ème TO

Lc 14, 25-33

 

"Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple » parole terriblement dure de la part de Jésus

et qu’adoucissent un peu la Traduction liturgique ainsi que la TOB par rapport à la BJ en traduisant  « ouv misei » par « sans me préférer à  » plutôt que « sans haïr ».

 

le grec ignore le comparatif superlatif que nous exprimons en français par « plus que », or, nous le savons bien, Dieu ne nous demande pas de haïr qui que ce soit mais bien d’avoir pour lui un amour de préférence absolu.

Il s’agit en réalité en aimant les autres de n’aimer que Lui.

 

 Et c’est ce qu’exprime magnifiquement le cantique :

 

Tu nous appelles à t’aimer
en aimant le monde où tu nous envoies;
O Dieu fidèle, donne nous
en aimant le monde de n’aimer que toi!

 

 

Mais Jésus, selon l’Evangile du jour, dit aussi « celui qui ne porte pas sa croix et ne marche pas à ma suite, ne peut pas être mon disciple » parole qui n’est pas facile non plus à entendre et qui véhicule toute une tradition d’interprétations doloristes pour ne pas dire masochistes comme si le ciel se gagnait dans la souffrance, par nos souffrances.

 

Or si nous y regardons de plus près nous pouvons remarquer que Jésus ne nous dit ni de nous laisser écraser sous le poids de nos croix ni de nous laisser clouer sur la croix : il nous engage à porter nos croix et à marcher à sa suite ! Invitation donc non pas à souffrir mais à vivre malgré le poids inévitable des malheurs ou du mal dans nos vies.

 

Loin d’être un appel à l’auto-flagellation ou à la mortification, qui ne serait qu’un lieu de mort.

Jésus nous encourage à nous relever, autrement dit à ressusciter, ou plutôt à nous laisser relever/ressusciter par lui car c’est Lui finalement qui porte nos croix si nous les lui confions : lorsque nous nous laissons configurer au Christ portant sa croix alors le Christ se fait pour nous Simon de Cyrène :

Afin que nous puissions dire avec lui, ou le laisser dire en nous

Mt 11,30 Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger."

 

Finalement,

que ce soit en quittant ce qui nous retient, choses pouvant être d’ailleurs bonnes en elles-mêmes : père, mère, femme, richesse etc

ou en dépassant, soulevant, les choses éventuellement mauvaises que l’on ne peut pas éviter : nos croix,

ce à quoi Jésus nous appelle c’est à nous mettre en marche à sa suite, à devenir ses disciples.

 

Allez par les chemins,
Criez mon Evangile;
Allez, pauvres de tout,
Partagez votre joie!
Tu nous appelles à t’aimer
en aimant le monde où tu nous envoies;
O Dieu fidèle, donne nous
en aimant le monde de n’aimer que toi!

Prière :Des mots pour prier, Cerf, p 174 : Que ne suis-je tout cœur , Marguerite ALACOQUE