Commentaire RCF : jeudi 4 novembre 2010 :

 31ème TO (St Charles Borromée)

Lc 15, 1-10

 

Nous venons d’entendre la fameuse parabole de la brebis perdue et retrouvée.

Ce berger qui laisse ses 99 brebis dans le désert pour aller chercher sa brebis perdue.

Nous sommes habitués à nous focaliser sur la brebis égarée, celle que l’on recherche : je vous invite à nous retourner vers le grand reste du troupeau.

 

Jésus est le bon berger et nous sommes les brebis de son troupeau.

Etant son troupeau, étant son bien, nous finissons par nous confondre avec le berger : où il est nous sommes, nous connaissons sa voix et il connaît notre nom, nous en venons à considérer notre relation avec lui comme un acquis, puisque nous sommes le bien du bon berger, nous devons être un bien bien bon…

 

Or voici qu’une brebis du troupeau s’est égarée, c’est perdue loin du troupeau et surtout loin du berger.

Et voilà que le bon berger laisse le troupeau pour partir à sa recherche.

 

Presque spontanément, j’ai failli dire « délaisse le troupeau » ou « abandonne le troupeau ». Or ce n’est pas ce que dit Jésus dans le texte que nous venons d’entendre :

« si l’un de vous a 100 brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les 99 autres … »

En fait le texte grec est katalei,pei du verbe kataleipw traduit généralement par « laisser, quitter » mais aussi parfois par « abandonner » ; ainsi la BJ va dire que le berger abandonne les 99 autres brebis tandis que la TOB dira seulement qu’il les laisse.

 

D’une certaine façon les 2 traductions sont justes suivant que l’on se place du côté du berger ou du côté des brebis : le berger ne peut pas abandonner son troupeau,s’il le laisse un temps, il prévoit évidemment de revenir avec la brebie retrouvée ; mais les brebis du troupeau, elles, se découvrant sans leur berger, se sentent comme perdues, abandonnées,

 tel l’enfant qui perd de vue sa maman sur la plage et pleure comme s’il ne devait jamais plus la revoir…

 

La plupart des grands mystiques ont connus ce sentiment d’abandon de la part de Dieu : nuit obscure, traversée du désert etc.

Cette épreuve est pénible et parfois très longue. Ne plus rien sentir, ne plus savoir si Dieu existe et s’il m’aime … et continuer malgré tout à l’attendre dans la foi et à l’aimer.

 

La joie des retrouvailles dans la parabole n’est pas seulement celles du berger et des voisins, c’est avant tout celle de la brebis retrouvée et aussi ne l’oubions pas celle du troupeau ayant retrouvé son maître.

 

 [Ecclésiaste 3]

[1] Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel.

 [4] Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ;

 [6] Un temps pour chercher, et un temps pour perdre

 

Peut-être faut-il parfois accepter de se perdre pour se laisser retrouver et goûter à la joie des retrouvailles. « on se réjouira de même dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion ».

 

 

 

Prière Ps 125 (126)

 

 Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, 

 nous étions comme en rêve ! 

 

 Alors notre bouche était pleine de rires, 

 nous poussions des cris de joie ; + 

 alors on disait parmi les nations : 

 " Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! " * 

 Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : 

 nous étions en grande fête ! 

 

 Ramène, Seigneur, nos captifs, 

 comme les torrents au désert. 

 

 Qui sème dans les larmes 

 moissonne dans la joie : + 

 il s'en va, il s'en va en pleurant, 

 il jette la semence ; * 

 il s'en vient, il s'en vient dans la joie, 

 il rapporte les gerbes.