RCF : Les clefs de l’Evangile

3ème TO B: dimanche 22 janvier 2012

Pêcheurs d'hommes

 

« Venez derrière moi. _ dit Jésus à Simon et à son frère André_ Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. »

Voilà une invitation qui ni laisse pas présager une pêche miraculeuse car honnêtement qui d’entre nous aurait ainsi envi d’être pêché ?

 

En effet lorsqu’un poisson est pris au filet puis retiré de son élément naturel qu’est l’eau, il meurt !

Devant un tel avenir nous aurions plutôt envie de dire avec le psalmiste :

 Ps 124, 7 « Le filet s'est rompu et nous avons échappé  »

 

En fait, pour bien comprendre la symbolique du « pêcheur d’hommes », il faut se rappeller que pour les juifs, l’eau, la mer, est le domaine du Léviathan, un lieu pour le démon et ses anges ; elle est synonyme de mal, du péché et de la mort.

Ainsi, la scène de Jésus qui marche sur les eaux proclame à la fois qu’il n’est pas atteint par le péché et qu’il est plus fort que la mort.

Nous autres, pauvres pécheurs, nous sommes comme plongés dans la mort dès notre conception mais ce n’est pas notre élément naturel, ce n’est pas le projet divin sur nous. Les apôtres, les ministres de Jésus sont invités à être pêcheurs d’hommes et donc à être les ouvriers de Dieu l’aider à retirer leurs frères les hommes du mal, du péché, de la mort dans lesquels ils baignent, pour les amener sur la berge, dans notre véritable élément, pour vivre enfin véritablement de la vie même de Dieu.

 

Que le Seigneur nous donne tous les pêcheurs d’hommes dont le monde à besoin.

Que de pêchés nous devions tous pêcheurs et qu’ainsi la pêche au nom de Jésus soit miraculeuse !

Et comme pourrait dire un prêtre marseillais :

Mon Dieu,mon Dieu
Faites que je prenne,
Un poisson si gros,si gros
Que je puisse en parler sans mentir!

 

 

 

 

 

 

 

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Dans la barque de Pierre, Seigneur Jésus,
tu dormais volontiers sur le coussin du timonier.
L’immensité du ciel t’enveloppait
et dans l’air du large et le soleil,
le Créateur et toi ne faisiez plus qu’un.

Tu aimais entendre rire tes amis
quand leurs bras vigoureux ramenaient
une abondance de poissons.
Tu dénombrais avec eux cette multitude
dans l’attente qu’un jour,
ils se fassent pêcheurs d’hommes.

Comme tes disciples, j’aime la pêche, Seigneur.
Les flots et les cieux me tiennent lieu de cathédrale.
J’y pressens le Créateur
et le vent s’y fait aussi changeant que l’Esprit.

Seigneur Jésus, reprends le large,
je t’ai gardé une place dans la barque de ma vie..
Tu ne seras pas dépaysé
car subsiste en moi un peu de l’impatience de Pierre
et de l’enthousiasme d’André.
Et si par hasard te revenait l’idée d’une autre pêche miraculeuse,
sens-toi bien à l’aise de recommencer…!
Amen.

 

Alain ROY, prêtre