RCF : Les clefs de l’Evangile

Samedi 30 juin 2012

12ème TO : libertad

 

Dans l’Évangile d’aujourd’hui Jésus « guérit beaucoup de malades » mais en particulier le serviteur d’un centurion romain ainsi que la belle-mère de Pierre.

 

Ces 2 guérisons peuvent se lire en parallèle : le serviteur et la belle-mère sont tous 2 malades et alités, et sont tous 2 « faits » pour servir.

Le terme grec traduit parla TOB et la traduction liturgique par « serviteur » est le mot pais dont le premier sens est « enfant »  (cf BJ) et seulement secondement par regrettable glissement sémantique synonyme de « jeune esclave ».

Voila qui nous en apprend beaucoup sur la société de l’époque : les femmes y restent comme toujours mineures, et les mineurs comme inférieurs, comme serviteurs.

 

En être réduit aux tâches serviles peut être frustrant et avilissant,

« mieux vaut mourir debout que de vivre en esclave » dit-on

La condition servile est symbolisée dans l’Evangile par la position alitée, celle des gisants, celle des morts.

 

Et voila Jésus qui vient les ressusciter, les relever, leur rendre leur dignité humaine.

Pour la gloire de Dieu, Jésus se fait libérateur des hommes, des sans-voix, de ceux qui n’ont plus la force de lutter ni même de revendiquer : l’enfant et la femme de l’Evangile sont figés, immobiles  et muets…

 

Remis debout, l’esclave n’en reste pas moins esclave et quant à la belle-mère de Pierre

« Elle se leva, et elle le servait » dit l’évangile.

La théologie de la libération de l’Evangile n’est pas une révolution qui se contenterait de faire des maîtres des esclaves et des anciens esclaves de nouveaux tyrans.

Mt20,28 C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir

L’Evangile est libérateur en ce qu’il rend à chacun sa dignité de fils et fille de Dieu y compris et jusque dans des tâches en apparence ingrates :

Jn 13  (Jésus) sachant que le Père lui avait tout remis entre les mains et qu'il était venu de Dieu et qu'il s'en allait vers Dieu,[4] il se lève de table, dépose ses vêtements, et prenant un linge, il s'en ceignit. [5] Puis il met de l'eau dans un bassin et il commença à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

[12] Quand il leur eut lavé les pieds, qu'il eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il leur dit : "Comprenez-vous ce que je vous ai fait ?

[13] Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis.

[14] Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.

 

 

« la gloire de Dieu c’est l’homme vivant,c’est l’homme debout qui lui rend honneur. » disait saint Irénée.

Mais il n’y a pas de plus belle manière de rendre honneur à Dieu que de l’imiter à genoux aux pieds de nos frères pour les servir, les aider, les aimer.

 

 

 

 

Seigneur, apprends-moi à te prier debout, en homme libre et ressuscité ;

à te parler face à face, comme un ami parle à un ami.

 

Seigneur, apprends-moi à plier les genoux devant mes frères pour adorer en ton image ; pour en les servant comme tu nous as servis devenir toujours plus à ta ressemblance.

 

 

 D’après le Psaume 138-139

 

 Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! +

 Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; 

 de très loin, tu pénètres mes pensées. 

 

 Que je marche ou me repose, tu le vois, 

 tous mes chemins te sont familiers. 

 Avant qu'un mot ne parvienne à mes lèvres, 

 déjà, Seigneur, tu le sais. 

 

 Tu me devances et me poursuis, tu m'enserres, 

 tu as mis la main sur moi. 

 Savoir prodigieux qui me dépasse, 

 hauteur que je ne puis atteindre ! 

 

 

 C'est toi qui as créé mes reins, 

 qui m'as tissé dans le sein de ma mère. 

 Je reconnais devant toi le prodige,

 l'être étonnant que je suis : * 

 étonnantes sont tes œuvres,

 toute mon âme le sait. 

 

 

 Scrute-moi, mon Dieu, tu sauras ma pensée ; 

 éprouve-moi, tu connaîtras mon cœur. 

 conduis-moi sur le chemin d'éternité.