RCF : Les clefs de l’Evangile

Mercredi 9 septembre 2015: 23ème TO : Pauvreté, chasté et obéissance           ¯version audio.¯

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,20-26

En ce temps-là,
    Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara :
« Heureux, vous les pauvres,
car le royaume de Dieu est à vous.
    Heureux, vous qui avez faim maintenant,
car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant,
car vous rirez.
    Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent
et vous excluent,
quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable,
à cause du Fils de l’homme.
    Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,
car alors votre récompense est grande dans le ciel ;
c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.


    Mais quel malheur pour vous, les riches,
car vous avez votre consolation !
    Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant,
car vous aurez faim !
Quel malheur pour vous qui riez maintenant,
car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
    Quel malheur pour vous
lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »


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« Heureux, vous les pauvres, [.]     Mais quel malheur pour vous, les riches »
Le paradoxe avec cet Evangile c’est que, soyons honnête, il nous donnerait presque envie d’être malheureux… et riches !

 

En réalité, si l’argent ne fait pas le bonheur, le manque d’argent non plus, bien au contraire d’ailleurs s’il manque même le minimum pour une vie décente.

En vérité, le bonheur ou le malheur se joue dans la relation que l’on a avec ses biens qu’il y en ait peu ou beaucoup. Et qui dit Relation dit relié et qui est relié n’est pas loin d’être lié, attaché, prisonnier.

Et ainsi la possession s’oppose d’abord à la notion de chasteté.

 Le mot chasteté aurait la même origine lointaine que le mot couper : être chaste s’est être coupé des choses, détaché de tout.

Mais si on se limite ainsi strictement à la notion de détachement, on en reste à une vision pour ainsi dire bouddhiste de la chasteté.

La chasteté chrétienne ne vise pas au détachement pour le détachement mais en vue d’un attachement plus grand et librement choisi : être détaché de tout pour ne s’attacher qu’à Dieu !

En Lui est la vraie liberté à laquelle nous sommes appelés.

Libres en Dieu par rapport aux choses et même à notre propre vie terrestre, alors nous pouvons sans risque de nous en laisser séduire, utiliser toutes les ressources de ce monde… chastement, pour la gloire de Dieu.

1Co 9,19 Oui, libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, afin de gagner le plus grand nombre.

Chez Paul, le paradoxe de l’Evangile « heureux les pauvres » est surmonté, dépassé. Il a découvert en Dieu la vraie richesse et le vrai bonheur.

En se faisant librement « l’esclave de tous », il vit l’ultime conseil évangélique, peut-être le plus difficile, celui de l’obéissance. C’est au terme d’un véritable combat intérieur à Gethsémani, que Jésus pourra dire au Père : « non pas ce que je veux, mais ce que tu veux !" Mc 14,36.

 

Pauvreté, chasteté et obéissance.

3 grands conseils qui nous sont donnés en Eglise pour suivre le Christ.

3 conseils qui n'ont de sens que s’ils sont vécus par amour ; car sans amour cela ne sert à rien. Cf 1Co13,3

 

21/07/2015

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J'aime ma liberté, Seigneur...
mais...

Danielle Picard
Edmundston, Nouveau-Brunswick

J'aime ma liberté, Seigneur...
Après l'amour, c'est le don le plus beau que tu m'as fait.
Mais, si, pour être libre,
je devais blesser, frustrer, manipuler, ou m'imposer à l'autre,
je préfère alors ne pas m'en servir.

J'aime mon indépendance, Seigneur...
Avec elle, je puis marcher seule, debout la tête haute...
Mais, si elle m'empêche d'écouter,
de connaître, d'accepter, d'aimer l'autre,
je préfère ne pas être indépendante.

J'aime mes qualités, Seigneur...
Elles m'aident à me dire à l'autre, à m'accepter
comme je suis avec mes limites...
Mais si cela m'empêche de recevoir de l'autre,
de m'émerveiller devant ses richesses,
je préfère ne pas en avoir.

J'aime ma guitare, la nature, les fleurs, la joie, le soleil,
enfin, tout ce qui me caractérise, Seigneur...
Mais si je devais être seule à me réjouir, écouter, regarder,
à vibrer à toutes ces beautés qui font mon bonheur,
je préfère ne jamais plus rire, ni être heureuse.

Car encore plus que ma liberté, mon indépendance, mes qualités,
encore plus que la musique ou les fleurs qui m'entourent,
j'aime et je tiens à la présence de l'autre dans ma vie.

Grâce à lui, je suis aujourd'hui ce que je suis.
Il m'a appris à mieux te connaître aussi Seigneur.
Il est ce que j'ai de plus précieux au monde.

Mais, si, pour le garder près de moi,
il me fallait me mentir ou lui mentir,
cesser d'être vraie et d'être franche
avec eux ou avec moi-même...
alors, Seigneur, pour l'amour que j'ai pour lui,
et l'amour que j'ai pour toi,
j'aimerais mieux, sans qu'il le sache,
me retirer peu à peu et revivre ma solitude.

Parce que je crois qu'avant tout,
tu m'appelles à me développer
dans la franchise et l'amour vrai
et que ce n'est parfois qu'à cette douloureuse condition
que l'on peut aspirer à la vraie liberté...