RCF : Les clefs de l’Evangile

Vendredi 11 septembre 2015: 23ème TO, maître/disciple       ¯version audio.¯

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6, 39-42

En ce temps-là,
    Jésus disait à ses disciples en parabole :
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?
Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
    Le disciple n’est pas au-dessus du maître ;
mais une fois bien formé,
chacun sera comme son maître.

    Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,
alors que la poutre qui est dans ton œil à toi,
tu ne la remarques pas ?
    Comment peux-tu dire à ton frère :
“Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil”,
alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?
Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ;
alors tu verras clair
pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

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La mentalité antique conçoit le monde comme une lente dégradation. Dieu a créé le monde en le sortant du chaos et en l’ordonnant. Depuis, le chaos tend à revenir : la situation se dégrade. Nous sommes moins bons que nos pères et la preuve en est que nous vivons moins longtemps : Mathusalem a vécu 969 ans, Noé 950, Abraham seulement 175, Moïse 120…

Dans ce contexte, on ne peut que tenter de ressembler à ses pères et le disciple ne peut qu’espérer égaler son maître mais nullement le dépasser jamais.

« Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. »

Changement de lemme avec les temps modernes : vive le progrès ! on peut faire mieux, on doit faire mieux que nos prédécesseurs. Le but du bon maître devient d’être dépassé par son disciple. Ce qui fait d’ailleurs un bon maître c’est que ses élèves finissent par le surpasser. De même que tout parent rêve alors de promotion sociale pour son enfant.

 Fi aujourd’hui des rêves en un avenir meilleur. Nos aïeux nous ont légués une société malade et un monde pollué. Ils ont perdu tout crédit. Les enfants sont aujourd’hui les rois et c’est eux qui enseignent aux vieux ( pensons à l’informatique par exemple)…

Il n’y a plus ni disciple ni maître. Chacun est comme son propre maître. La masse semble n’avoir plus ni Dieu ni maître.

Il pourrait en résulter un certain chaos et c’est parfois le cas. Mais la situation est malgré tout pleine d’espérance.

Certes Jésus avait affirmé que  « Le disciple n’est pas au-dessus du maître » mais il apportait déjà avec lui un renversement de cette conception des choses :

Jn 14,12 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais ; et il en fera même de plus grandes, parce que je vais vers le Père.

Nous sommes non seulement invités à faire ce que le Christ a fait, mais il nous donne de faire mieux que Lui, plus grand que Lui. Car d’auprès du Père il nous a comblé de son Esprit Saint !

Si la femme victime découlement sanguin fut guérie en touchant le manteau de Jésus ; il suffisait de passer seulement dans l’ombre de Pierre selon Ac 5,14.

Le disciple parait bien ainsi plus grand que le maître.

Nous ne sommes peut-être pas appellés aujourd’hui à faire de telles guérissons ou miracles, mais n’en doutant pas, Dieu veut faire de grandes choses à travers nous et il se réjouit de nos réussites.

A nous de nous laisser conduire par l’Esprit Saint de Dieu pour faire la volonté de Dieu. Il est la lumière sur nos pas et notre guide vers Dieu.

22/07/2015

PRIERE

Tu connais mon cœur, Seigneur.
Tout ce que Tu m’as donné, à moi ton serviteur,
je veux le donner sans réserve à mes frères et, de grand cœur,
l’employer entièrement pour eux.

Que mes sentiments, mes paroles,
mes loisirs et mon travail,
mes pensées et mes actions,
mes succès et mes difficultés,
ma vie et ma mort, ma santé et mes infirmités,
tout ce que je suis, ce que je vis,
que tout leur soit donné,
à eux pour qui Toi-même n’a pas hésité à te donner.

Apprends-moi donc, Seigneur, par ton Esprit-Saint,
à me dépenser pour eux.
Que ta Grâce me donne de compatir avec bonté,
d’aider avec discernement.
Que j’apprenne à l’école de ton Esprit,
à consoler les affligés, à redonner courage,
à relever ceux qui tombent,
à me faire tout à tous,
selon que tu le jugeras bon, seigneur.

D’après Saint Aelred (1110-1167), abbé de Rievaulx (Angleterre), l’Oraison pastorale, Sources chrétiennes n° 76. L’Oraison pastorale est une longue et magnifique prière, composée par Saint Aelred, qui la récitait chaque jour pour lui et ses moines.