Le temps du Carême est tout particulièrement celui du partage, du don financier.
Les sollicitations au don sont nombreuses. Mais tout don n’est pas forcément œuvre de charité.
Ces derniers mois, deux grandes causes ont capté notre générosité : le Téléthon et le Tsunami en Asie. Les dons ont dépassés tous les records.
Mais pourquoi avons-nous donné ? Est-ce par amour vrai ou était-ce pour soulager notre conscience ?
Il y a quelque chose de malsain dans ces appels à la générosité sous matraquage médiatique avec force images, témoignages de misères, d’enfants innocents malades, meurtris… Le poids de ces images est tellement fort, qu’il nous entraîne dans la sympathie, la compassion, le souffrir avec. Nous ne donnons plus alors pour aider les autres mais pour soulager notre propre souffrance à les voir ainsi. Et la pression sociale est si forte que celui qui ne donne pas a des scrupules, a l’impression d’être un sans-cœur. S’il a résisté au Téléthon, il aura eu encore plus de difficultés à résister au Tsunami : il donne alors pour soulager sa conscience.
Or, la vraie charité n’est pas de cet ordre. Certes il faut
savoir répondre aux urgences et aux grandes causes mais la vraie charité ne
repose pas sur le trouble et l’angoisse en nous : elle est un fruit de
Donnez ! Donnez plus ! mais plutôt que de donner au coup par coup, donnez de façon régulière, diffuse. Non pas à cherchant à soulager votre conscience mais en oubliant même que vous donnez. Une rosée régulière est plus source de vie qu’une pluie torrentielle se perdant dans un oued : votre don sera plus efficace à tout point de vue s’il est régulier. Choisissez dans la paix à qui, à quoi vous voulez donner : Denier de L’Eglise pour donner la vie en Christ autour de vous, Œuvres Pontificales Missionnaires pour donner le Christ jusqu’au bout de monde, Secours Catholique ou autre pour un vrai partage fraternel… puis, plutôt que de faire un chèque, optez pour le prélèvement automatique !
Mt 6 [3] Pour toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
[4] afin que ton aumône soit secrète ; et ton Père, qui
voit dans le secret, te le rendra.
Abbé Bertrand THÉBAUT
17/01/05 pour le Catho Reporter n°14 de février 2005